Blues |
C’est accompagnée par un Big Band que Big Mama enregistre ‘live’ cet album intitulé Big Mama & The Blues Messengers. Cela se passait les 6, 7 et 8 avril 1993, à La Boite de Barcelone, avec Julian Vaughn à la batterie, Francesc Capelle au piano et aux claviers, Santi Prat à la basse, Aljosa Mutic au sax ténor, Gilles Berthenet à la trompette ténor, Pere Enguix au trombone et Amadeu Casas à la guitare. J’aime mieux vous dire que l’ambiance devait être torride dans l’endroit en question. Car le moins que l’on puisse écrire, c’est que cela pulse et joue comme on l’aime, tout le long de la galette, avec des musiciens irréprochables et une Dame dont la voix a le mérite d’aussi bien vous filer la chair de poule que de vous faire gesticuler comme un fondu sur votre chaise, si vous êtes encore assis…
La démarche de l’artiste est judicieuse puisqu’elle fait le choix de poursuivre sa jeune carrière discographique par un album de reprises de classiques, et joués en ‘live’. Jeune carrière, car rappelons que ce disque est le quatrième de l’artiste.
L’ensemble est parfaitement cohérent du premier au dernier morceau. Et pourtant, deux genres musicaux sont convoqués simultanément, car on oscille toujours entre blues et rhythm’n’blues. Et cela fait son effet, un bien bel effet, je vous l’assure.
De la même manière, on assiste, en permanence, à l’audition de deux groupes musicaux complémentaires: c’est tantôt une section cuivres qui vient admirablement compléter le travail effectué par l’ensemble guitare-guitare basse-batterie, ou tantôt le contraire, avec un groupe composé de guitare, basse et fûts que vient épauler une section d’instruments à vent. En tous cas, cela fonctionne impeccablement. La machine est parfaitement huilée et semble être toute dévouée à la nouvelle Diva du blues. Ils seront d’ailleurs nombreux à être surpris que ce soit de ce côté de l’océan qu’on l’ait trouvée…!
Des compositeurs connus, tels Floyd Dixon, W.C Handy, Watkings, Clarence Brown et Robert Johnson, ou d’autres, un peu moins connus, fournissent à la Dame et à sa fabuleuse voix de quoi ravir les spectateurs de ces trois soirées qui se sont déroulées le siècle dernier et les auditeurs de cette galette qui ont la possibilité de revivre toujours et toujours le grand moment que cela fut.
Je soulignerai simplement, pour finir, le talent de celle qui n’est pas qu’une chanteuse-interprète, car c’est sous son nom civil, Montserrat Pratdesaba, que l’artiste signe les paroles de deux des douze titres de l’album.