Pop

Les protagonistes de ce trio synth-pop se sont connus sur les bancs du Liverpool Institute for Performing Arts, célèbre école qui nous a également donné (quoique dans un genre radicalement différent) le jeune prodige Joe Edwards (dont nous avons chroniqué le premier album dans ces colonnes en avril dernier, chronique que vous pouvez relire ICI). À près de quatre décennies de distance, certaines signatures rythmiques d’All We Are rappellent un autre phénomène musical majeur issu de la cité des Albert Docks: Frankie Goes To Hollywood (“Providence”, “Not Your Man”, “Beauty In Loss”). Cette similitude s’accentue encore quand leurs vocalises haut perchées daignent descendre d’une octave, comme sur les mid-tempo “When You Cry” et “How You Get Me”, sommets d’un troisième album qui ravira les nostalgiques de ces foutues eighties où les synthés et les consoles numériques supplantèrent les instruments organiques. Arrangements sophistiqués, harmonies vocales léchées, beats mécaniques taillés pour les dance-floors (“Elegy”, Bad Advice”) et production d’une méticulosité chirurgicale: on songe parfois à l’album qu’auraient pu enregistrer ces coquines de Coconuts sans Kid Creole ni Coati Mundi. La frivolité revendiquée sur ce “Providence” ne parvient toutefois pas toujours à en dissimuler les artifices: un peu comme d’avoir acheté des surgelés sans posséder pourtant de micro-onde, on attend le dégel…

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, August 28th 2020

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En concert (si les mesures sanitaires en vigueur au Royaume Uni le permettent):
2 octobre, Arts Club, Liverpool
14 octobre, Lending Room, Leeds
20 octobre, Colours Hoxton, Londres