Americana, Soul

On l’avait découvert voici deux ans déjà avec son tout premier album solo (chroniqué ICI). Né à McComb (au cœur du Mississippi), et élevé entre Meridian (ville natale du pionnier de la country Jimmie Rodgers, alias “the singing brakeman”), Hattiesburg et Greenville, Afton Wolfe s’est établi à Nashville voici une vingtaine d’années, pour en devenir un des piliers de la scène locale. Peu enclin à se laisser étiqueter pour autant (notamment via les clichés country, Grand Ole Opry et consorts), il cultive à contrario un éclectisme de bon ton, où se mêlent ses racines country blues à des influences louisianaises, jazz, créole et gospel. La suite de ses aventures se concrétise à présent sous la forme d’un mini-album 5 titres (dont quatre ont préalablement fait l’objet d’une diffusion numérique). Par delà la southern soul du poignant “Cry” d’ouverture (traversé d’un tétanisant solo de guitare de Mike Miz, et sous-tendu d’une section de cuivres, ainsi que des chœurs célestes de Regina McCrary et Melanie Dewey), l’influence qu’exercent conjointement sur Afton l’œuvre de Leonard Cohen (la three steps ballad “The Moon Is Going Down”, avec son alto sax à consonance klezmer) et celle de Tom Waits (le lancinant et guttural “Truck Drivin’ Man”, featuring le vlolon pénétrant de Rebecca Weiner Tompkins) se manifeste à nouveau, tandis que “So Purple” propose le versant dark du lazy funk que maîtrisaient si bien les Neville Brothers et Boz Scaggs. On imagine sans difficulté Van Morrison et Bob Seger entonner le lyrique “Late Night Radio” conclusif, avec ses nappes de claviers et de cordes acoustiques, et son crescendo de saxophone et de violon. Bref (et c’est le cas de le dire), voici un format suffisamment concis pour nous faire patienter jusqu’au prochain LP, sans manquer pour autant de nous laisser quelque peu sur notre faim…

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, May 2nd 2023

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https://www.youtube.com/watch?v=GdxPysNdENw