Traduction: Josée Wingert
Photos: Anne Marie Calendini
Rencontre extraordinaire avec un géant de la scène Blues Rock
Je vais commencer par une question toute simple: quel est ton meilleur souvenir avec Canned Heat?
Mon meilleur souvenir avec Canned Heat? Oh, garçon…!!! Laisse-moi te raconter une petite histoire, d’accord? Depuis des années, lorsque je termine une tournée et que je rentre à la maison avec ma valise, hé bien au lieu de l’ouvrir et de sortir tout ce qu’il y a dedans, je la mets dans mon garage à côté d’autres bagages du même type, et je l’oublie. Et la tournée suivante, je démarre avec une nouvelle valise. Et je ne les ouvre plus pendant de nombreuses années. Ma femme appelle cela ‘des morceaux du temps passé’. Et évidemment que mon garage en est rempli. L’an dernier, pourtant, j’en ai ouvert quelques unes dont celles qui remontent à ma période avec ce groupe. Et j’ai retrouvé un sac rempli de bricoles. Canned Heat! Tu te rends compte que lorsque j’ai commencé avec eux en 1981, cela signifiait que je me retrouvais, jeune et célibataire, dans un groupe célèbre. J’ai passé de grands moments avec eux, mais dans l’ensemble, il ne m’en reste pourtant aucun souvenir palpable. Tout s’est estompé dans ma tête. Mais je sais que j’ai passé de bons moments avec eux. Je suis toujours très proche de Fito De La Parra et Larry Taylor d’ailleurs.
Puis-je te poser la même question concernant John Mayall et ses Bluesbreakers?
Mes meilleurs souvenirs sont les disques que j’ai enregistrés avec lui. Je suis particulièrement fier de l’album intitulé ‘Chicago Line’, en 1987, et si j’en suis particulièrement fier c’est pour une raison bien précise, c’est parce que peu de temps avant sa réalisation, j’étais devenu sobre. Carlos Santana avait réussi à me convaincre qu’il fallait que j’arrête de boire. Je l’ai écouté et j’ai cessé de picoler,…et tout le reste avec. Et lorsque je me suis mis à rejouer de la guitare, elle m’est apparue tout à coup tellement bonne, et elle sonnait tellement bien que j’ai senti que je pouvais m’exprimer avec elle mieux que je ne l’avais jamais fait auparavant. Et lorsque nous avons fait cet album, j’ai eu la sensation que j’étais devenu un autre musicien. C’est pourquoi cet album est probablement mon meilleur souvenir de cette période avec John Mayall. Et depuis ce moment là, lorsque quelqu’un me demande de jouer un solo que j’affectionne particulièrement, je ne joue pas un morceau de mon propre répertoire, j’interprète un morceau qui se trouve sur cet album de Mayall, ‘One Life To Live’, dans lequel se trouve le meilleur solo que je n’ai jamais fait. J’avais un tel sentiment de joie, de pouvoir jouer en étant sobre, que cela transparaît dans ma manière de jouer.
Et gardes-tu des contacts avec Coco Montoya?
Bien sûr, je l’ai eu au téléphone il ya trois jours. Nous sommes comme des frères, l’un pour l’autre. Je suis plus proche de lui que je ne le suis de mon propre frangin. Nous restons toujours en contact permanent. Je l’aime réellement comme un frère. C’est un très grand bonhomme et un grand artiste. C’est un immense guitariste et l’on se comprend parfaitement.
Je te pose cette question parce que je l’ai vu à New York, chez B.B. King, et aussi parce que j’ai eu l’occasion de rencontrer et croiser Buddy Whittington.
Lui aussi est un grand guitariste, un incroyable guitariste! En fait, il y a quelques années, John Mayall a fait un disque sur lequel il avait invité plusieurs grands guitaristes, Steve Miller, Robben Ford, Billy Gibbons, et sur cet album il y avait une de mes chansons. Hé Et bien, si tu écoutes attentivement l’album dans son intégralité, tu t’apercevras que c’est Buddy Whittington qui fait le meilleur solo. C’est ce que je lui ai dit, à l’époque, d’ailleurs. Il joue un blues lent qui est excellent!
Tu as commencé ta carrière en tant que sideman. Quels sont tes sidemen, aujourd’hui?
Mes sidemen? Non, pour moi c’est un groupe, mon groupe, et j’en suis le Boss. C’est moi qui fais tourner le show et du coup, le fonctionnement n’est pas très démocratique, je te l’accorde. Mais tu sais, j’ai fait partie, plus jeune, de groupes au sein desquels régnait la démocratie, et à chaque fois cela n’a jamais marché. C’était plutôt le chaos qui y régnait. Du coup, j’ai compris que si je voulais faire quelque chose de sérieux il fallait que je prenne les choses en main. Et cela de manière ferme et rigoureuse. Donc oui, t’as aussi raison, les membres de mon groupe sont tous comme des sidemen.
Peux-tu maintenant m’expliquer les différences entre les Free Radicals et les Radicals?
J’ai trouvé l’appellation Free Radicals intéressante. C’est quelque chose qui coule dans ton sang, qui parcourt tes veines. Pour faire court, il s’agit d’un processus chimique qui entraîne un déséquilibre dans le métabolisme. J’avais trouvé la juxtaposition des deux termes amusante et c’est donc comme cela que j’avais appelé mon groupe. Et un ou deux ans plus tard, j’ai reçu un e-mail genre ‘Hello, je suis machin, du Texas, j’ai un groupe qui s’appelle comme ça et j’ai déposé un Copyright sous ce même nom et vous devez changer de nom si vous ne voulez pas vous exposer à des poursuites!’. Nous avons fait des recherches et effectivement, ce type avait déposé le nom, donc nous avons laissé tomber et nous sommes devenus tout simplement The Radicals. Nous avons continué à faire du Blues sous cette nouvelle appellation, The Radicals, parce que l’on joue le Blues de manière radicale. On a toujours cherché à jouer plus rock, plus fort, plus hard! Un Blues radical pour The Radicals. Et puis le 11 septembre est arrivé. Et j’ai très vite appris par un ami qui travaillait pour le gouvernement que pendant les 15 jours qui avaient suivi cette catastrophe, le FBI s’était connecté plus de 80 fois sur mon site web à cause du seul nom de mon groupe, car ils pensaient que l’on était un groupe terroriste révolutionnaire islamiste. A partir de ce moment là, j’ai dit trop, c’est trop! Dorénavant l’orchestre s’intitulera le Walter Trout Band. Et j’ai même écrit une chanson après que le texan ait tenté de m’attaquer en justice, ‘No Longer Free’. Cela parle du fait d’être poursuivi en justice simplement parce que j’avais utilisé un nom qui existait déjà. Du coup, on n’est même plus Free Radicals ou Radicals, on est tout simplement le Walter Trout Band.
Quand tu avais enregistré l’album ‘Four Circles’, tu avais invité de nombreux guitaristes, dont Jeff Healey. As-tu joué aussi avec Philip Sayce?
Oui, j’ai joué plusieurs fois avec Philip. Je l’ai connu alors qu’il n’avait que 17 ans. C’est quand il était avec Jeff Healey que je l’ai rencontré, et depuis nous sommes restés amis. D’ailleurs mon nouveau batteur, celui qui est sur le dernier album, Michael Leasure, a été le batteur de Philip pendant 6 ans. C’est un batteur incroyable.
As-tu également joué avec Joe Bonamassa?
Oui, bien sûr! J’ai déjà joué de nombreuses fois avec lui. Et c’est un bon copain, en plus. On a passé de bons moments en enregistrant ce disque. Si tu écoutes attentivement le morceau que nous faisons, Joe et moi, hé bien, en fait, c’est notre répétition qui a été gravée. Nous avions répété pendant un moment, déjà, et les musiciens ont dit tout à coup que c’était bon pour eux et que l’on pouvait enregistrer. Alors je me suis tourné vers l’ingénieur du son et je lui ai demandé s’il avait enregistré la prise que nous venions de terminer. Il m’a répondu que oui, alors j’ai dit OK, on garde ce morceau, que c’est en boite. Certains de nos musiciens ont bien dit qu’ils n’étaient pas d’accord, mais j’ai dit que c’était comme ça et c’est donc cette répète qu’on a gravé sur le disque! Donc ce que tu écoutes, en fait, c’est du ‘live’ en studio.
Es-tu comme Joe, du genre à collectionner les guitares?
Non, je n’en ai que quelques unes, seulement. Je ne suis pas du genre collectionneur. Si j’ai des guitares, c’est pour en jouer. J’ai peut-être trois ou quatre Stratos, quelques Vigier, des guitares françaises que Patrick Vigier m’a données et quelques acoustiques, c’est tout,et c’est déjà pas mal, je trouve.
Tu es plus Fender que Gibson…
J’ai une Les Paul mais je ne l’utilise jamais. Je suis effectivement un mec à Stratos depuis 40 ans. Tu sais, j’ai aussi quelques acoustiques, dont une Martin qui date de 1928, que je me suis procurée en 1965. J’ai un Dobro, et une Collings que j’utilise dans le nouvel album. Je me sers également d’une vieille Aria que j’avais achetée dans une brocante, il y a des années, sur ‘Pray For Rain’. C’est une gratte qui ne m’avait coûté que 50 dollars et ce sont même encore les cordes d’origine! Parce que ce que je voulais, c’est que cela sonne rétro, comme à l’époque du Funky! J’ai donc cinq ou six acoustiques…et une vingtaine d’électriques rangées dans des placards.
Lorsque tu composes, comment cela se passe t’il?
C’est différent à chaque fois. Dans mon salon, j’ai un emplacement où il y a quelques guitares électriques et acoustiques et un petit ampli. J’ai l’habitude d’allumer la télévision et de gratter en même temps. Et soudain, lorsque j’ai une idée, je vais dans ce que j’appelle mon studio et je commence à développer. Je commence alors à écrire et cela peut arriver n’importe quand. C’est tout d’un coup qu’une idée peut me venir à l’esprit. Alors je demande à ma femme et à mes enfants d’attendre un moment, parce que je disparais un petit laps de temps dans mon studio et une demi-heure environ après, je tiens une nouvelle chanson.
Tu as donc ton propre studio à la maison?
Oh, ce que j’appelle mon studio est en réalité une pièce dans laquelle je m’isole et dans laquelle il y a un magnétophone cassettes à quatre pistes. Je ne suis pas un féru des nouvelles technologies et je préfère ce magnéto, qui date de 1982. J’ai réalisé 21 albums et j’ai écrit toutes les chansons de ces albums sur cet appareil, à la maison. Et si l’inspiration me surprend lorsque je ne suis pas chez moi, hé bien je rentre et j’enregistre ce qui me vient à l’esprit.
Par quoi commences-tu? Les paroles ou la musique?
Je n’ai pas de règle préétablie. Parfois c’est la musique, et parfois ce sont les paroles. Quand je suis en tournée, je m’assieds au fond du car et j’écris ce que j’appelle de la poésie. En fait, ce sont des pensées, des impressions ou bien des rimes. Et plus tard, quand je relis ces réflexions, je me dis que je peux en utiliser tel extrait ou tel autre pour en faire un bon titre. Ou bien s’il y a quatre ou cinq lignes qui me parlent, je les étoffe pour en faire une chanson. Tu vois, il n’y a pas de règle. Quelques fois ce sont les paroles qui sont écrites d’abord, et d’autres fois c’est la musique qui engendre un nouveau morceau. Et il peut arriver aussi que je mette tout à coup des paroles sur une musique que j’avais composée il y a plusieurs années. En fait, ce qu’il faut, c’est que la chimie opère. L’écriture de chansons, c’est comme un puzzle dont il faut assembler les pièces.
Et où trouves-tu l’inspiration?
Partout autour de moi, auprès de mes amis, dans les journaux, à la télévision. Ce sont les choses que je ressens. La première chanson du nouvel opus, ‘Saw My Mama Cryin’, m’a été inspiré par ma mère.
C’est une chanson magnifique…
Oh, merci! Et puis la seconde, ‘Lonely’, je l’ai écrite dans un Starbucks Coffee, sur une serviette en papier. Je regardais tous ces gens avec leurs téléphones, leurs ordinateurs portables, complètement hypnotisés par ces instruments et qui ne communiquaient absolument plus entre eux. Ils ne faisaient que se côtoyer, s’ignorant, même. J’ai eu cette inspiration immédiate et j’ai écrit les paroles sur un morceau de papier. Et lors de l’enregistrement du disque, j’ai retrouvé ce texte et je l’ai exploité.
Tu parlais de poésie. As-tu le temps d’en lire et trouves-tu le temps de lire, tout simplement?
Bien sûr! Mes auteurs favoris sont les ‘anciens’, comme Robert Frost. Je l’aime beaucoup. Je possède aussi un superbe recueil de poèmes de Léonard Cohen. J’aime beaucoup Charles Bukovski, T.S. Elliott, même si c’est un peu déprimant. Il y a deux ouvrages majeurs dans son oeuvre: ‘The Waste Land’ et ‘The Love Song Of J. Alfred Prufock’. J’ai d’ailleurs écrit une chanson en référence à son texte. Elle se trouve sur ‘The Outsider’, en 2008, et s’intitule ‘The Love Song Of J. Alfred Bluesrock’.
Je sais que tu n’aimes pas être catalogué…
Laisse-moi te dire une chose. Ici, nous nous trouvons dans le pays d’Edith Piaf, de Charles Aznavour, alors n’enfermons pas les gens dans des boites. Ils n’en ont pas envie. Nous sommes dans un pays qui est une véritable pépinière d’artistes de toutes sortes, et ils ne doivent pas être catalogués. Django Reinhardt a commencé à jouer de la musique et personne n’avait joué de la guitare comme lui auparavant. Il avait son propre style à la guitare et il n’avait pas le temps de se demander ce qu’il jouait. Il disait simplement que c’était de la musique. Personnellement, je déteste les étiquettes et je ne veux pas être enfermé dans une boîte. Ici, en France, avec l’héritage artistique incroyable dont vous disposez, vous pouvez vous enorgueillir de faire partie de deux pays, la France et l’Italie, qui ont fait l’innovation artistique dans le monde entier. Alors cessons de classifier les choses de manière merdeuse.
Quel est ton modèle de formation idéale: le quatuor ou le trio?
C’est le quatuor! C’est ce que je préfère. Parce que lorsque je joue un solo, par exemple, je n’ai pas trop envie d’entendre le son d’autres cordes derrière moi. Parce que ce que j’entends, c’est ce qui me permet d’improviser.
D’où l’apport de l’orgue Hammond?
Exactement. L’orgue Hammond, c’est très important. Quand j’ai commencé à jouer et que j’ai su qu’il fallait que l’on soit quatre, j’ai eu besoin d’une section rythmique basse-batterie et de moi à la guitare, avec un quatrième, derrière moi, qui puisse jouer au-dessus du batteur et du bassiste tout en ne me couvrant pas en tant que soliste. J’aurais pu choisir un autre guitariste, c’est vrai, mais j’ai préféré l’orgue. J’adore les formations avec deux guitaristes, mais avec l’orgue Hammond en soutien, tout ce que je fais à la guitare ressort davantage. Et ça, même si je joue en rythmique et que je chante en simultané. Avec l’Hammond, tu as un son complètement différent. Cela renforce l’impact sonore de l’ensemble.
J’ai rencontré souvent Lucky Peterson…
Lui, je le connais bien! Je pense qu’il est sans doute parmi les plus grands claviéristes, à l’heure actuelle. C’est d’ailleurs également un très bon guitariste. Et c’est un bon copain, également. Pour moi, il est de la même veine que Jimi Hendrix.
Ton label actuel est Provogue. N’as-tu jamais songé à créer ton propre label?
Non, cela me demanderait trop de travail. Ma femme et moi avons suffisamment de travail comme cela. Ce n’est pas la peine d’en rajouter. Nous avons deux compagnies, l’une s’occupe de mes activités avec le groupe et l’autre s’occupe de la publication de ma musique. En plus, mon épouse est Life Coach. C’est-à-dire qu’elle aide, psychologiquement parlant, d’autres personnes à se construite ou à se reconstruire, à être bien dans leur peau, à avoir de l’ambition, des objectifs. Et elle termine son doctorat de Philosophie. Moi, je suis absent de la maison huit mois par an et je la laisse seule avec trois enfants. Elle s’occupe de tout et je n’ai donc pas envie de lui rajouter une charge supplémentaire. Nous sommes déjà bien occupés comme ça.
Où vis-tu maintenant?
Depuis 1974, je vis à Huntington, en Californie, au bord de l’Océan Pacifique. C’est un petit village entre Los Angeles et San Diego. Nous avons dessiné les plans de notre maison et nous l’avons construite exactement comme on la voulait. C’est un endroit charmant, près d’une plage magnifique, bordée de palmiers. Steve Lukhater n’habite pas loin de chez nous, ainsi que Junior Watson, Marco Mendoza, le bassiste de Thin Lizzy, Jonny Ray Bartel des Red Devils, et Eric Sardinas, qui a joué avec moi, se trouve à un pâté de maisons de chez moi. Huntington est une vraie petite ville du Blues, tant la concentration de musiciens y est impressionnante.
Quelle est ta définition du Blues?
Je dois avouer que je n’en suis pas certain. Je ne sais pas, en fait. C’est quelque chose que je cherche. J’apprends, mais je ne sais toujours pas comment le définir. Et puis c’est différent d’une personne à l’autre. Count Basie disait que le Blues pouvait être fait de multiples manières, mais que cela restait pourtant toujours du Blues. Pour moi, le Blues doit être basé sur l’émotion. Ce n’est pas une musique qui est basée sur la technique, ce n’est pas non plus une musique qui repose sur des fondements trop sophistiqués. C’est une musique qui vient du coeur. J’ai passé ma vie à chercher ce que pouvait être le Blues, et dans mon dernier album, ‘Blues For The Modern Daze’, j’en explore quelques facettes, mais je ne sais toujours pas réellement ce que c’est…
Est-ce que tes enfants jouent de la musique?
Oui, deux de mes trois garçons sont d’excellents batteurs et le troisième est guitariste. Mais il est meilleur bassiste et organiste encore! Ils avaient même eu leur groupe, pendant un moment, et ils ont même tourné avec moi, un été. Le guitariste avait 12 ans, le batteur 9 et le choriste 4 ans. Et ils composaient de très bons morceaux, déjà! Un de mes fils, à l’âge de 12 ans, a composé une incroyable chanson sur les sans abris. Le refrain disait les choses suivantes: cet homme sans domicile fixe vit dans une ruelle, mais il a choisie cette vie, parce qu’il n’aime pas la société. Et le refrain continuait ainsi: Peut-être a-t-il tort, peut-être a-t-il raison, peut-être est ce Jésus qui le guide vers la lumière, etc… Tu te rends compte que c’est un gamin de 12 ans qui a écrit ça…? Et tout seul. Je trouve qu’ils sont bourrés de talent, et pas parce que ce sont mes fils. C’est pour ça qu’ils ont fait la première partie de l’une de mes tournées, et ils ont joué devant plus de 20.000 personnes.
Comment expliques-tu cette aptitude artistique chez beaucoup de tes compatriotes?
Je te rappelle ce que je t’ai dit sur l’Italie et la France. Là est l’origine de beaucoup d’expressions artistiques. Les Etats Unis a joué un grand rôle, musicalement parlant, parce que c’est un pays très jeune et qui a été peuplé de beaucoup d’immigrants et d’esclaves noirs. Toutes les influences mélangées ont donné naissance au Blues, au Gospel, au Jazz, au Country, au Blue Grass, puis au Rock. Toutes ces musiques viennent du sud des Etats Unis et je ne sais pas trop comment l’expliquer, mais tout cela découle du fait que lors de l’émancipation des esclaves, ces derniers se sont retrouvés livrés à eux-mêmes, sans droits et sans moyens pour survivre. Leur seul véritable moyen d’expression était la musique et toutes les idoles qui ont mis le Rock au monde, Elvis Presley Jerry Lee Lewis, Little Richard, Chuck Berry, Carl Perkins et bien d’autres, ils l’ont pris au Blues, ils l’ont mélangé avec la Country et tout le reste, et cela a donné le Rock’n’Roll.
Pour finir, quelques mots sur ton Olympia avec Popa Chubby?
C’était fabuleux! Tu te rends compte que dès mon premier solo, le public est resté debout en ‘standing ovation’, c’était extraordinaire! J’ai hâte de revenir en France, sans doute à l’automne prochain. Cela promet d’être grandiose!