Mercredi 23 novembre 2022, dans une déclaration sur son compte Twitter, il a été dévoilé que Wilko Johnson est décédé à son domicile lundi 21 novembre au soir (sans précision toutefois sur la cause du décès), à 75 ans.
Suite à cette annonce et en hommage à ce formidable British rocker, la rédaction de PARIS-MOVE vous a proposé hier de relire l’interview de Wilko Johnson réalisée par Patrick Dallongeville le 20 novembre 1999, il y a 23 ans, quasiment jour pour jour, et elle vous invite aujourd’hui à relire l’interview de Wilko Johnson réalisée par Patrick Dallongeville le 4 mai 2010 lors de la première française du film consacré par Julian Temple à son ex-groupe, Dr. Feelgood: “Oil City Confidential”.
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WILKO JOHNSON: l’âme de Dr. Feelgood parle!
Nous sommes le 4 mai 2010. Ce soir, Wilko Johnson se produit à la Cigale, en clôture de la première française du film consacré par Julian Temple à son ex-groupe, Dr. Feelgood: “Oil City Confidential”. Cela fait des semaines que je m’accroche à la promesse d’une interview de ce héros, juste après sa balance sur place – la première depuis celle qu’il m’accorda à Dunkerque en novembre 1999 (interview publiée ICI). Entre temps, la donne a quelque peu changé, et tous les pseudo-rock critics font soudain mine de se remémorer le rôle crucial que joua Dr. Feelgood, voici plus de trente ans déjà…
J’arrive à Paris dans les délais et décide de me rendre à la Cigale à pied. Il fait beau, et la faune bigarrée du Boulevard Rochechouard me replace dans le flux temporel. J’ai l’impression saugrenue d’être arrivé le premier à la porte de la salle de spectacle parisienne, quand j’y suis bientôt rejoint par un garçon de mon âge au visage familier. Il s’agit de Benjamin Théoval, bluesman belge (et homme-orchestre), mais également fan de Wilko, et apparemment ami aussi de Norman Watt-Roy, son bassiste. Nous devisons nonchalamment sur le pavé, quand soudain la porte des coulisses s’ouvre sur un Wilko tel que nous l’avions quitté quelques mois auparavant à Wattrelos: grand, maigre, livide, le peu de cheveux qu’il lui reste rasés (et blanchis), et le sourire aussi sincère qu’un peu embarrassé. Et comme de coutume, vêtu de noir du col jusqu’aux pieds. Après une chaleureuse poignée de mains, il se dirige vers l’hôtel Carlton, situé de l’autre côté du boulevard, nous invitant à l’y suivre. Arte, Guitar Machinzine et tous les autres sont pris de court, tandis qu’il s’installe confortablement dans le salon cuir du patio. Il n’y a pas à barguigner, sa première interview de la journée sera pour nous!
Paris-Move: Lors de notre dernière rencontre, nous avons longuement évoqué ta période au sein de Dr. Feelgood, ainsi que les années difficiles qui suivirent ton éviction du groupe… Qu’est-ce que ça t’inspire, de retrouver à présent tout à coup tant d’attention de la part des média, après toutes ces années sans même un contrat discographique?
Wilko Johnson: Eh bien, je ne veux pas paraître grossier (“I don’t want to be rude”), mais c’est bien sûr la sortie de ce film qui nous a valu ce regain d’intérêt. Pour ce qui me concerne, si c’était arrivé il y a dix ans, ou à un autre moment, j’aurais sans doute trouvé tout ça excitant, et je me serais dit : “Waow, ça arrive enfin!”. Mais maintenant, je trouve juste ça intéressant, mais ça ne m’excite pas tant que ça, franchement (rire)! Parce qu’à la base, nous avons, mon groupe et moi, toujours continué à faire la même chose. L’attitude que nous avons toujours gardée, c’est: “que la presse y prête attention ou non, peu importe, nous, on fait ce qu’on fait, et voilà tout”.
PM: Pile le genre de réponse que j’attendais (rire)! Dis moi, ce dont la plupart des non-anglophones n’ont pas conscience, c’est à quel point les paroles de tes chansons ont toujours été, dès les débuts de Feelgood, fermement ancrées dans les réalités de la classe ouvrière anglaise. Par exemple, dans “Sneaking suspicion”, tu écris: “Je n’avais pas vu tant de femmes dans les rues depuis le jour où on a fermé les usines”. Et dans “All through the city” et “Roxette”, on ressent fortement le contexte industriel et urbain dans lequel évoluent les personnages évoqués… Avais-tu alors l’intention d’émettre une sorte de commentaire social sur ton époque, comme l’avaient fait avant toi des gens comme les Kinks pour “Dead end street”, ou même les Animals avec “We’ve got to get out of this place”?
WJ: Well, merci d’avoir remarqué cela… Dans un sens, tu as sans doute raison, il est vrai que j’ai essayé… Écoute, à la base, la musique que nous jouions alors venait des Afro-Américains. Mais je n’ai jamais voulu tenter d’imiter leur vécu, tu sais, parler de voyager en fraude sur les trains de marchandise ou de choses de ce genre. Ce que je voulais, c’était rester sincère et honnête au regard de ma propre expérience. Et je pense que si tu parviens à donner une image fidèle de ton environnement direct, c’est déjà largement suffisant, y compris sur le plan politique. Je n’ai jamais voulu faire de commentaire social explicite. Je pense que si tu arrives à refléter comment les choses se passent chez toi au quotidien, c’est déjà beaucoup… Par exemple, si tu prends les musiques des Caraïbes (“music from the West-Indies”), j’aime vraiment beaucoup Desmond Dekker, tu sais. Et dans sa chanson “Shanty town”, il décrit comment les “rude boys” se battent entre eux au revolver, mais sans y ajouter d’autre commentaire pour autant. Il ne fait que décrire une situation, tu vois, et c’est aussi ce que j’essaie de faire.
PM: Quelle était ta propre condition sociale, quand tu as débuté? Je veux dire, quelles étaient les professions de tes parents?
WJ: Eh bien, mon père, que je n’aimais pas, avait d’abord été soldat de l’Empire Britannique (rire), et après la guerre, il est devenu plombier-chauffagiste. Tu sais, Canvey Island n’était qu’une ville ouvrière ordinaire, ni pauvre ni riche. Ma mère, qui était une femme intelligente, a sans doute conçu une forme d’amertume d’avoir été traînée dans ce trou par ce fichu soldat… Et pour mon malheur, je tiens beaucoup de mon père, tu sais: je suis gaucher comme lui, j’ai un grand nez… Et plus je vieillis, plus je lui ressemble. Chaque matin, quand je me rase, je vois ce bâtard qui me regarde dans la glace. Quand je pense que je ne pouvais pas le blairer! Ce n’était pas quelqu’un de très intelligent… Nous étions des gens très ordinaires. Dans notre rue, tout le monde avait le même type d’emplois: dans l’industrie automobile, dans l’alimentaire ou en usine, ce genre… Je veux dire, personne ne possédait de voiture, personne n’avait le téléphone en ce temps là (rire)…
PM: O.K. Je me demandais aussi s’il n’y avait pas, dans le Dr. Feelgood des débuts, comme c’est également arrivé dans d’autres groupes comme les Who, une certaine différence d’éducation entre celui qui écrivait les chansons et les autres musiciens. À l’époque, tu passais pour l’intellectuel de la bande, celui qui passait son temps à bouquiner et à écrire pendant que les autres étaient au pub… Pourrait-on y trouver une explication à votre séparation?
WJ: Je ne pense pas… J’ai grandi à Canvey Island, et à l’époque, si tu y manifestais la moindre inclination intellectuelle, c’était déjà plutôt inhabituel. Et de nos jours non plus, je ne connais personne dans le music-business qui ait lu un foutu bouquin (rire)! Et pourtant, ce sont des gens que je côtoie tous les jours, certains sont mes amis, et je ne pense pas que cela interfère le moins du monde entre nous. En ce qui concerne Feelgood, je ne pense pas que ce soit cela qui nous ait séparés. Lee, par exemple, j’ignore s’il avait lu autant de livres que moi, mais il était allé à l’université, et c’était un type d’une intelligence remarquable. Il pouvait participer à n’importe quelle discussion à un niveau intellectuel conséquent (pensif)… Mais il y avait sans doute entre nous des différences qui se situaient davantage à un niveau émotionnel, et elles se sont exacerbées au fil du temps, au point de tourner en une réelle antipathie… Au départ, nous étions pourtant de très bons amis, je dois même dire que j’ai admiré Lee Brilleaux (appuyant sur les mots), et ce dès les premières fois où je l’ai rencontré. Et je pense que sur de nombreux plans, il m’admirait aussi. Je te le répète, nous étions amis… Mais quand les choses se sont mises à tourner à l’aigre, ça a littéralement explosé!… Et jusqu’à présent, je ne saurais toujours pas expliquer rationnellement pourquoi. Je veux dire, ça remonte à des années maintenant (NDR: 33 ans, lors de cette interview), et j’ai eu le temps d’y repenser… J’en parlais encore récemment, à l’occasion de ce film, et franchement, j’ignore encore quel était le sujet réel de cette dispute. Je veux dire, nous avons bien eu une sévère engueulade, et quand c’est arrivé, nos ressentiments l’un envers l’autre étaient puissants, mais il n’y avait pas d’enjeu véritable à ce conflit… Si ce n’est une sorte d’allergie subite et réciproque, qui devait sans doute résulter de tensions accumulées au fil du temps (rire)… Mais cette séparation dans ces conditions, ça m’a fait mal. Je ne voulais pas en arriver là, et je ne m’y étais ni attendu, ni préparé… J’ai vraiment morflé (rire)…
PM: Je veux bien te croire, oui… Dis moi, le film semble marcher très fort en Angleterre, et une nouvelle génération a donc la chance de pouvoir redécouvrir Dr. Feelgood. Penses-tu que, comme avec “Quadrophenia” pour le revival mod d’il y a trente ans, cela pourrait faire émerger une nouvelle génération de groupes dans votre style?
WJ: Mmmm… Je n’en sais rien!.. Ce serait extrêmement flatteur, bien sûr, mais tu sais, je pense qu’à bien des égards, la musique a beaucoup changé depuis. La révolution numérique a engendré une nouvelle manière de créer des sons, et aussi d’autres façons de les écouter. Tout le contexte a changé. Certes, il y a toujours des types qui se mettent ensemble avec des guitares, mais je ne pense pas que l’histoire puisse répéter aussi fidèlement ce que nous avons vécu.… (Après une pause, et avec ce sourire aussi charmant que tordu:) Il y avait alors une forme de simplicité que nous ne pourrons jamais retrouver, je le crains (rire)!.. Regarde moi, je suis un vieux bonhomme à présent, et je suis bien forcé de considérer tout cela avec une certaine distance. C’est difficile d’aborder ce genre de question avec la bonne perspective… Bien entendu, j’adorerais que les circonstances permettent que les gens se tournent à nouveau vers des musiques faites avec de vrais instruments, des guitares etc., et se remettent à jouer du rock n’ roll! Encore qu’il y aura sans doute toujours des jeunes pour en jouer, de ce point de vue, le rock n’ roll est sans doute là pour toujours, mais… Je ne veux pas paraître réactionnaire, mais comment peut-on penser faire de la musique à partir d’un ordinateur? On parle de samples, mais qu’est-ce qu’un sample, d’où est-ce que cela provient au juste? La plupart du temps, un sample n’est rien d’autre que la numérisation d’un son produit par de vrais musiciens, sur de vrais instruments: c’est donc complètement crétin! Plutôt que de faire ça, il vaut mieux apprendre à jouer de la guitare, c’est bien plus excitant de voir sur scène des types qui jouent du piano, de la batterie et du saxophone, au lieu de (s’étranglant de rire) ces informaticiens en tenues de laborantins, enfin, quoi, c’est chiant à mort! Alors, oui, tout ce qui pourra nous préserver de ces “musiques de marionnettes” (“puppet music”) sera bon à prendre (rire)… (NDR: depuis cette interview, de jeunes groupes tels que les Strypes et les 45’s sont apparus, revendiquant l’héritage de Wilko et Dr Feelgood)
PM: D’accord avec toi, mais de nos jours, le rock n’ roll n’a plus la même signification qu’il y a trente ans, quand il exprimait encore un conflit entre les générations. Ton propre fils joue aussi de la musique, non? Et ton nouveau batteur, Dylan, n’est autre que le fils d’un célèbre guitariste de rock progressif, Steve Howe (Yes, Asia). Quand on songe qu’à ses débuts, Feelgood est apparu en grande partie en réaction contre la pomposité de tous ces groupes progressifs des années 70 (Yes, Gentle Giant, King Crimson, Camel, Genesis… la liste est longue), ne trouves-tu pas tout cela un brin ironique?
WJ: Oui, je crois qu’il est sans doute vrai qu’à l’époque, j’étais plus ou moins l’ennemi du père de Dylan (rire). C’est en fait un type sympa, je l’ai rencontré depuis (rire). Mais tu as raison, la vie t’offre parfois l’occasion d’apprécier ce genre d’ironie (rire)… Dylan est un très bon batteur, très fiable, c’est agréable de pouvoir s’appuyer sur lui.
PM: La dernière fois que je t’ai vu jouer (quelques mois auparavant, à la Boîte à Musiques de Wattrelos), c’était encore Monti… Pour revenir à ce film, qu’est-ce qu’il t’a apporté, sur le plan personnel?
WJ: (Longue pause réflexive, puis, avec une moue dubitative) Je l’ignore, je l’ignore… Je veux dire, j’ai consacré toute ma vie a faire quelque chose que je n’avais pas prémédité, que je n’avais absolument pas prévu… Pour être honnête, je n’en éprouve aucun regret. Par bien des aspects, j’ai même eu une vie agréable, mais… À un moment, tu en retires de la célébrité et des attentions, et cela influence ta vie… C’est un chouette sentiment, mais ça peut également devenir dangereux (rire)… Je veux parler de la manière dont les gens se mettent à te traiter, et tout ce cirque qui va avec, mais à part ça, c’est agréable… Ma vie réelle, sinon, consiste avant tout en ma famille et mes amis. Je ne veux pas sonner trop misérable, mais j’ai dédié mon existence au rock n’ roll, alors que j’aurais tout aussi bien pu la vouer à Shakespeare (rire)… Mais pour moi, à présent, tu sais, les jeux sont faits, de toute manière… Je veux dire, j’aime ce film et ce qu’il représente, mais ça n’a plus grande importance pour moi, ça ne peut plus me détruire… (NDR: la clé de cette observation sybilline réside sans doute dans le film, au fil duquel le réalisateur est magistralement parvenu à illustrer les effets pernicieux du rythme effréné dans lequel était embarqué Dr. Feelgood. On y voit en effet le jeune Wilko de plus en plus désemparé, à mesure que la machine s’emballe…). Il y a cette grande chanson de Doug Sahm, tu sais, du Sir Douglas Quintet (NDR: dont Wilko reprit le fameux “Mendocino”), qui s’intitule “It just don’t matter” (“ça n’a pas d’importance”), et je pense que ça résume bien le tout: “oh, baby, it’s just right, it just don’t matter” (rire)…
PM: Ca pourrait faire en effet une excellente conclusion, mais il me reste une ultime question : comment va Lew Lewis, de nos jours?
WJ: Eh bien, c’est étrange que tu me demandes ça! Figure toi que Lew se trouvait justement chez moi avec un de mes amis, cette semaine! Il nous a donné un coup de main pour ériger une nouvelle clôture autour de mon jardin, et ça n’a pas été des plus facile, car il nous a d’abord fallu détruire à la masse la palissade en béton qui y préexistait (NDR: on imagine sans peine ces deux forçats du pub-rock, en train de manier de concert la masse à béton). Et l’affaire était d’autant plus compliquée que mon jardin se trouve quelque peu en friche ces temps-ci. J’ai revu récemment une vidéo du temps où ma femme était encore de ce monde: le gazon était propre et bien entretenu, tout était impeccable. Mais depuis qu’elle nous a quittés, je dois avouer à ma grande honte que c’est devenu une jungle. Ca ne me dérange pas tant que ça, pour être franc, mais je pense que ça déplait à mes voisins. Bref, Lew est donc passé me voir, et m’a raconté qu’un Anglais résidant à Amsterdam aimerait l’y inviter à venir faire la manche dans les rues l’été prochain. Et aussi, qu’un label japonais aurait récemment publié certains de ses enregistrements, et voudrait qu’il vienne faire un concert à Tokyo. J’ignore si ce sera réalisable, car je ne sais pas si les autorités japonaises seront tellement disposées à accorder un visa d’entrée à ce criminel (rire). Cela faisait un moment que je ne l’avais pas vu, car, comme tu le sais, il peut parfois arriver à te mettre en colère, mais la semaine dernière, il avait l’air bien. J’espère qu’il va s’en tenir pour un temps à des choses sensées (sourire)…
PM: Espérons le, oui. La prochaine fois que tu le verras, dis lui s’il te plait que pas mal de gens en France et en Belgique ne l’ont pas oublié…
WJ: Je sais bien, c’est le cas partout. Quand je me trouve moi-même en tournée au Japon, on n’arrête pas de me parler de lui! Mais permets moi de te dire qu’en dépit de toute la sympathie que j’ai pour lui, ce type n’est pas de tout repos, il est capable de causer de gros problèmes. Cela fait des années que je le connais, et au fil du temps, il nous a attiré, à ma femme et moi-même, tellement d’ennuis…
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L’attachée de presse de la production intervient alors pour nous rappeler qu’une kyrielle de représentants de la presse télé et magazine trépigne, et c’est hélas ainsi que s’achève cette interview…
Je rejoins Benjamin et Norman Watt-Roy à la Fourmi (bar qui jouxte judicieusement la Cigale), dans l’attente de la projection du film… Et du concert de Wilko en trio, qui ponctue son retour dans la capitale des Gaules. Après le cérémonial des hommages parisiens dans les loges (où l’ont pouvait reconnaître Antoine De Caunes, Lord Tracy de Jesus Volt, et Taï-Luc, leader intègre de La Souris Déglinguée, venu humblement faire dédicacer son 45 tours originel de “Route 66”), j’eus droit à un sympathique “after” dans une pizzeria toute proche, à la table du groupe. En guise de conclusion, deux ou trois anecdotes, comme on les affectionne dans les fanzines… Saviez vous que parmi son abondante discographie parallèle, Wilko apparaît anonymement (ainsi d’ailleurs que la section rythmique du Clash) sur l’album de la chanteuse san-franciscaine Pearl Harbour, paru en 1981 sous le titre “Don’t Follow Me, I’m Lost Too“?.. On peut même l’apprécier en train de jammer sur “Be bop a lula” avec cette dernière et les Stray Cats, la même année, sur les planches du festival de Montreux (tracklist ICI mais le téléchargement du concert n’est plus disponible).
Et le meilleur pour la fin: le frère de Wilko (que ce dernier mentionne à plusieurs reprises dans le film) est également guitariste. Et tandis que John Peter Wilkinson (plus connu sous l’anagramme de Wilko Johnson) est surtout célèbre pour son approche originale (et pour le moins iconoclaste) de l’instrument, son frangin Malcolm est quant à lui devenu dans son pays un maître reconnu de la guitare classique, ainsi que du jazz et du rhythm n’ blues! Citant Django Reinhardt et Freddie King parmi ses principaux modèles, il se produit régulièrement dans les soirées de la bonne société, au sein d’un quartette dont il s’avère être le seul membre masculin. Hot Flush (c’est leur nom) interprète ainsi des standards du jazz orchestral (comme “Cry me a river”), avec un répertoire oscillant entre Gershwin et Madeleine Peyroux. Si l’on considère que “hot flush” est de fait la traduction anglaise des fameuses bouffées de chaleur qui empoisonnent les ménopauses de nos filles et nos compagnes, on se rassure en constatant que l’esprit quelque peu taquin qui caractérise la famille Wilkinson se perpétue avec bonheur chez ce frère bien aimé, demeuré étonnamment à l’abri du tapage médiatique récent!
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Propos recueillis par Patrick Dallongeville le 4 mai 2010 lors de la première française du film consacré par Julian Temple à son ex-groupe, Dr. Feelgood: “Oil City Confidential”.
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