Interview : Otis Taylor et sa fille, Cassie Taylor

Interview préparée et réalisée par Frankie Bluesy Pfeiffer et Nathalie ‘Nat’ Harrap (avril 2009)
Traduction : Nathalie ‘Nat’ Harrap
Photos: Frankie Bluesy Pfeiffer
 
 
Lui est un chêne, tellement robuste qu’il vous semble indestructible, et elle est une fleur, superbe et fragile à la fois,…sur laquelle veille le chêne. Et gare à ceux qui approcheraient de trop près la fleur. Lui, le chêne, c’est Otis Taylor: un chanteur-guitariste qui vous trimbale son ‘trance blues’ sombre et rageur de jour comme de nuit, surtout celles de pleine lune. Elle, la fleur si belle et si fragile à la fois, c’est Cassie Taylor, la fille d’Otis: une bassiste qui est loin de faire de la simple figuration. Bassiste remarquablement douée, Cassie est aussi chanteuse, et sa voix, nom de Zeus, vous rendra complètement marteau, comme sur ce superbe ‘Sunday Morning’ que Cassie et son père jouèrent pour nous, au Sunset, avant de pouvoir nous permettre de réentendre ce titre sur le prochain opus signé Otis Taylor et qui sortira en France le 23 juin: ‘Pentatonic Wars and Love Songs’. Un album que nous avons eu le plaisir d’écouter en avant-première et que l’on peut d’ores et déjà vous annoncer comme exceptionnel.
 
Et pour vous donner un avant goût de ce prochain CD ‘made by’ Otis Taylor, nous avons rencontré le chêne et la fleur, avant leur concert au Sunset. Un concert dont le plus beau et le plus intense moment fut sans aucun doute la venue de Shemekia Copeland pendant le sound check et qui transforma la traditionnelle balance en grand moment de blues.
Visiblement très heureux d’avoir ainsi joué et chanté avec Shemekia Copeland, le grand Otis est venu nous retrouver au fond de la salle en nous disant:
 
OT : J’espère que vous avez pris des photos, parce que des moments comme çà, on en vit rarement, nous aussi! Bon, maintenant qu’on a terminé la balance, je suis dispo pour vous deux. Ca vous va de faire l’ITW maintenant?
 
BM : Oui, bien sûr. (Et tandis que Otis s’installe entre Nathalie et moi, nous démarrons de suite l’ITW par une question ‘dangereuse’, histoire de voir la réaction du colosse) Tu as la réputation d’être difficile à interviewer? C’est vrai, ça?
OT : (sourire – ouf…!) Non, pas du tout, ça dépend qui m’interviewe et quelles questions on me pose. Pose tes questions et tu verras ce qui va se passer. Tout est question d’attitude, et si les questions sont intéressantes ou pas. Et puis, tu sais, quand on a voyagé toute une journée, qu’on a eu un long vol, puis pris le train et la voiture… et qu’on est crevé… Un exemple: l’autre jour, je suis arrivé très tard à un hôtel et j’avais très mal au dos. On avait voyagé longtemps, plus de 28 heures, et tout ce que je demandais c’était de prendre un bain. Et manque de chance, dans cet hôtel, il n’y avait que des chambres avec douche… Alors là, oui, j’étais vraiment pas facile à approcher, je peux te le dire,… et je n’ai pas dit un mot au manager de l’hôtel pendant trois jours. Alors si c’est ça, ‘être difficile’, alors je peux te dire que je peux être plus difficile encore…! (sourire)
 
BM : Mais cette fatigue, ces longs trajets, c’est parce que tu veux bien faire des tournées un peu partout dans le monde…
OT : (nous coupant la parole) Oui, partout où on veut bien de moi.
 
BM : Pourquoi le fais-tu, alors, si c’est aussi fatiguant pour toi?
OT : Pour l’argent. Faut pas être hypocrite et se raconter des salades, tu vois. Si on tourne, et si ‘je’ tourne, c’est pour l’argent. T’en connais beaucoup, toi, qui tournent juste parce que ça leur fait plaisir? Faut pas me raconter de ‘conneries’ et me dire qu’on fait ça juste parce que l’on aime faire des concerts. Si on tourne, c’est aussi et surtout pour l’argent, et si certains disent qu’ils jouent uniquement pour le plaisir, alors pourquoi ils ne font pas des concerts gratuits? Quel cinéma…! C’est comme lorsque j’arrive dans une ville pour jouer et qu’ils me disent qu’ils sont très honorés de nous accueillir dans leur belle ville, et bla-bla-bla…, mais moi je suis là pour travailler, pour gagner mon argent, c’est tout. Jouer en concert c’est mon métier, et je fais ce métier pour gagner de l’argent. Voilà la vérité. Et puis tu crois que ça m’amuse de ne pas pouvoir rentrer chez moi tous les soirs, de manquer des événements importants dans la vie de ma famille? Comme par exemple quand j’ai loupé la remise du diplôme universitaire à ma fille, et ça, c’est dur, tu vois… Cette fois-là, oui, j’ai eu beaucoup de peine d’avoir raté ce moment important pour ma fille, alors faut pas me dire qu’on va de ville en ville juste pour le plaisir de jouer. Faut pas se raconter de blagues, c’est surtout pour gagner notre vie.
 
BM : C’est vrai que les gens veulent croire que les artistes n’ont pas besoin de vie privée puisqu’ils vivent pour leur musique et leur public…
OT : C’est pour ça que moi, je dis les choses comme elles sont, et c’est sûr ça ne plaît pas toujours. C’est aussi pour cela, sans doute, qu’on dit que je suis difficile (sourire). Tu veux un autre exemple, Nathalie?
 
BM : Et si je te dis que ce n’est pas la peine…?
OT : Hé bien je vais te le donner tout de même (sourire). Souvent on me demande ‘Quelles guitares as-tu chez toi?’. Sincèrement, tu penses que je vais commencer à raconter ce que j’ai chez moi comme guitares, pour qu’ensuite on vienne me cambrioler…?  Alors comme je refuse de répondre à ce genre de questions, on me trouve sans doute difficile…(sourire). Tu vois, Nathalie, je ne suis pas difficile, mais faut pas me poser de questions stupides, c’est tout.
 
BM : Et si on te pose des questions sur ton prochain album, penses-tu que ce sont des questions stupides?
OT : (rire) Non, alors là, non.
 
BM : Un nouvel album qui fait suite à celui dédié au banjo et qui a connu un beau succès…
OT : (nous coupant la parole) Oui, c’est vrai que l’album sur le banjo se vend bien. C’est peut être l’album qui se sera le mieux vendu et j’en suis très heureux parce que c’est un album qui est très important pour moi. Mais après un tel album je me suis demandé ce que je pouvais bien faire d’autre… Je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose de très différent, et donc pourquoi ne pas écrire des chansons d’amour, mais pas forcément des histoires d’amour qui finissent bien. Ce prochain album, et que tu as déjà écouté, est un album qui est très différent, et j’espère que le public l’aimera, parce que c’est difficile de plaire quand on change ainsi de genre de musique.
 
BM : Tu crois?
OT : Oui, les gens n’aiment pas vraiment le changement. Il y a toujours une résistance au changement. Tout ce qui change ne rassure pas, et les gens ont peur du changement.
 
BM : Certains disent que tu écris des chansons plutôt sombres, dures. Moi, j’ai adoré ‘Sunday Morning’, qui est une chanson superbe et qui sonne comme doit être un dimanche matin, avec la grasse matinée, le petit-déjeuner au lit avec la personne que l’on aime…
OT : (nous coupant la parole à nouveau) Oui, c’est vrai que cette chanson, dans la mélodie, est très française, parce que j’adore Michel Legrand… (Otis commence à chantonner ‘Les moulins de mon cœur’…). Comme tu l’as compris, cette chanson, ‘Sunday Morning’, traite en fait d’une rupture, c’est la fin d’une histoire d’amour,… mais grâce à la mélodie tu peux aussi l’écouter comme tu le veux, et l’écouter le dimanche matin, en faisant la grasse matinée. (sourire)
 
BM : Nous avons aussi beaucoup aimé ‘I’m not Mysterious’, la chanson à propos d’un petit garçon noir de 8 ans amoureux d’une petite fille blanche.
OT : Cette chanson est une partie de moi-même. Hé oui, c’est ce qui m’est arrivé quand j’étais petit. Une petite fille blanche m’a fait passer un mot où elle me disait qu’elle m’aimait et je l’ai raccompagnée chez elle. Et puis un jour je suis allé chez elle, et après ce jour-là… (silence)… je n’ai pas eu le droit d’y retourner… (silence).
BM : Et tu crois que les choses ont changé aujourd’hui? Surtout après l’élection de Barack Obama…
OT : En fait, tu sais, les problèmes entre les gens ne sont pas seulement liés à des histoires de couleur de peau. Mon histoire, elle est due à une question de couleurs de peaux, c’est vrai, mais il y a bien d’autres choses qui posent problème, comme ces histoires de classe sociale, si tu as ou pas le bon accent, si tu es ou pas habillé comme les autres, si tu as reçu une éducation dans tel ou tel établissement, si tu fais partie ou pas d’un groupe, d’un clan, d’un club, et que sais-je encore… Trop de choses actuellement sont liés à des histoires de classes sociales, et c’est moche. Toi, Nathalie, tu habites en Angleterre et tu comprends donc exactement ce que je veux dire, parce c’est quelque chose qu’on sent vraiment là-bas, ce système de classe. Alors si Obama peut changer le système aux USA, ce sera super, mais je n’en suis pas aussi sûr que ça…
 
BM : On aimerait savoir si tu écris toutes tes chansons par rapport à tes expériences de la vie, car pas mal de tes chansons sont autobiographiques, non?
OT : Quelques unes le sont, oui, mais pas toutes. En fait, pour la majorité d’entre elles, ce sont des idées qui sont à la base de ces chansons. Parfois c’est du à quelque chose que je lis ou que j’entends, ou à un fait divers. Bien sûr que je m’inspire aussi de mes propres expériences, mais le plus important, pour moi, c’est que chaque personne qui écoute mes chansons puisse les interpréter à sa manière. Comme toi, Nathalie, qui a écouté ‘Sunday Morning’ comme tu voulais l’entendre. Une chanson doit être ouverte sur les gens, et leur donner le droit de l’entendre comme ils veulent.
 
BM : Peut-on dire alors que tu écris plus qu’une ‘chanson’?
OT : Oui, Frankie, tout à fait. J’écris un ‘concept’, tu comprends? Un concept,… et j’aime que mes chansons amènent les gens à réfléchir, à rêver, comme ‘Sunday Morning’ fait rêver Nathalie,… Mais attention, je n’essaye pas de faire passer un ‘message’, ce n’est pas mon rôle. Et c’est important ce que je te dis: je n’essaye pas de faire passer des ‘messages’, OK? Note le bien, ça. C’est aux gens qui écoutent mes chansons de faire ce qu’ils en veulent. En ce moment, par exemple, je travaille sur une nouvelle idée, une nouvelle chanson à partir d’un fait divers que j’ai lu dans un journal: un chien a mordu quelqu’un et son maître répète, comme tous ceux qui ont un chien, je pense, ‘mais c’est un bon chien’. C’est un bon chien, peut-être, mais il a quand même mordu quelqu’un. Alors est-ce un bon chien ou un chien méchant? J’adore ce type d’idée, et les différentes interprétations qu’on peut en faire.
 
BM : Et Cassie, ta fille, qui joue de la basse avec toi, c’est toi qui l’a encouragée à jouer?
OT : En fait, c’est elle, un jour, qui a pris une basse et qui a commencé à en jouer, et quand j’ai vu qu’elle avait un réel talent pour cet instrument, je me suis dit qu’il fallait qu’elle se perfectionne. Tu peux me croire, il y a très peu de personnes qui ont ce talent inné, mais j’ai eu du mal avec elle… Je lui demandais de répéter et de pratiquer sérieusement pendant un quart d’heure par jour, et ce n’était que larmes, avec sa mère qui me disait qu’il ne fallait pas la forcer… Tout d’un coup j’étais devenu un monstre à la maison, mais quelque chose en moi disait que j’avais raison de la faire continuer à jouer, et aujourd’hui c’est elle qui peut vous dire que j’ai eu raison, n’est ce pas Cassie ? (sourire)
CT : Oui, c’est vrai, il a eu raison de me faire travailler, et je lui dis merci pour ça chaque jour qui passe. (grand sourire)
OT : J’ai continué à la faire travailler parce que dans la vie, quand on a ce talent-là, on n’a pas le droit de passer à côté, et même si j’ai du la pousser, je pense que le rôle des parents, c’est aussi de pousser leurs enfants, même si ceux-ci n’ont pas envie de travailler. C’est un devoir de parents, tu comprends ?  
 
BM : Tout à fait. Surtout que nous, des enfants, nous en avons eus aussi (sourire). Cassie, est-ce que tu te rappelles d’avoir pleuré parce que ton père t’obligeait à jouer de la basse?
CT : (Cassie regarde son père puis nous répond, avec un large sourire) Oui, je le détestais à cette période-là, et il le sait. Je pleurais tous les jours. Mais je le détestais aussi pour plein d’autres choses, et pas seulement pour le fait de pratiquer de la basse. En fait, j’étais une ado comme les autres,… rebelle et rejetant tout ce que les adultes veulent te faire aimer. Quand on est jeune, on a toujours tendance à rejeter ce que représentent les parents, mais maintenant c’est différent, et je lui dis merci chaque jour que nous sommes ensemble pour ce qu’il a fait pour moi,…. même s’il est toujours aussi bourru et aussi strict… Tu as dit difficile, Nathalie, non…? (rires de Cassie et Otis).
 
BM : Et n’est-ce pas difficile de travailler ensemble, père et fille, et d’être ensemble 24 heures sur 24…?
OT : Oui et non. C’est sûr que quand il y a des garçons qui tournent autour d’elle, je suis un peu plus attentif,… comme quand nous étions en Nouvelle-Zélande, il y a quelques semaines. Il y en avait deux, des joueurs de rugby, je crois, et je leur ai dit: ‘Regardez-moi bien, les gars. C’est ma fille et je n’ai aucun problème si je dois finir le reste de mes jours dans une prison néo-zélandaise, OK?’,… et ils ont compris tout de suite ce que je voulais dire. Comme tu le vois, Nathalie, on n’a pas de problème à être ensemble, et on se comprend très bien, n’est-ce pas Cassie? (sourire)
 
BM : C’est vrai, ça, Cassie?
CT : (avec un sourire qui semble ironique) De toute façon, je n’ai pas de petit copain. Je me concentre sur ma carrière dans la musique, et puis… et puis je n’ai pas le temps, et j’adore ce que je fais, même si je n’aime pas l’admettre devant lui. (rire)
 
BM : Cassie, tu as une voix superbe, comme dans ‘Sunday Morning’… Tu as commencé à chanter quand?
CT : A l’âge de 12 ans. Je n’ai pas suivi de formation et de cours de chant. En fait j’avais l’habitude de chanter avec ma sœur à la maison, et c’est comme ça qu’on a commencé à chanter sur scène, sauf que ma sœur a préféré arrêter  assez vite, et pas moi.
 
BM : Tu sembles très à l’aise sur scène…
CT : Oui, car j’adore ça, j’adore chanter en ‘live’.
OT : Elle est née pour faire ça, c’est sa destinée.
 
BM : Otis, dans la chanson ‘Lost My Guitar’ on ressent vraiment quelque chose de très fort dans ta musique, comme une énorme tristesse. Tu peux nous dire ce qui t’a inspiré à écrire cette chanson?
OT : En fait, il y a deux histoires dans cette chanson: la première est celle d’une amie qui a perdu son enfant, et tu ne peux pas imaginer la souffrance de quelqu’un qui perd son enfant. C’est terrible… Et la deuxième histoire, c’est celle de Peter Green qui a du vendre sa guitare. Il avait ressenti une énorme tristesse après avoir vendu ce qu’il avait de plus cher au monde, sa guitare… Voilà, tu sais tout,… et je n’ai pas trop envie d’en dire plus sur cette chanson.
 
BM : C’est toi qui a invité Gary Moore à jouer sur cet album?
OT : En quelque sorte… On se connaît depuis longtemps avec Gary, et on a décidé de jouer ensemble sur cet album. J’ai également dit au producteur que ce serait bien si Cassie venait chanter. Il m’a répondu qu’il n’en était pas sûr, mais moi je lui ai dit que je voulais qu’elle chante, tout comme il m’a dit qu’il ne pensait pas que le violoncelle soit une bonne idée, mais moi je lui ai dit que ce serait une excellente idée,… et l’album a été fait comme je l’avais envisagé. Tu comprends ce que je veux dire, Frankie? Quand je pense que quelque chose doit être fait de telle façon, et avec tels musiciens ou instruments, c’est comme cela que ça se fera. Voilà. C’est aussi simple que ça. Tu vois, Nathalie, que je ne suis pas quelqu’un de difficile…! (rire)
 
BM : Pas difficile comme tu es, je suppose que selon le pays où tu joues, tu changes le contenu de ton concert?
OT : (sourire) Dans les pays anglo-saxons, non, mais dans les pays où on ne parle pas anglais, je fais plus de musique et je parle moins car c’est difficile de me faire comprendre,… et on ne comprend pas toujours mon sens de l’humour. Car j’ai un certain sens de l’humour… (rire) J’adore aussi le sens de l’humour des français, car il est assez subtil, plus ‘animé’, plus vif, tu vois, et je pense que c’est pour ça qu’ils aiment Jerry Lewis. L’humour américain, lui, est beaucoup plus ‘in your face’… Alors je m’adapte. (sourire)
 
BM : Tu as aussi écrit une très belle chanson qui s’appelle ‘Mama’s Best Friend’. Elle a un rapport avec ta mère, non? Il y avait déjà une chanson sur elle dans l’album précédent…
OT : Oui, c’est exact, j’avais déjà fait une chanson sur ma mère et dans celle-ci je parle à nouveau d’elle, et de sa vie sexuelle, car en fait ma mère était bisexuelle.
 
BM : Et cela ne te gêne pas de parler d’elle ainsi à travers une chanson?
OT : Pas du tout. Elle était telle qu’elle était, c’est tout. Elle aimait les femmes jeunes, et ces femmes, d’une certaine manière, étaient pour nous comme des grandes sœurs…
 
BM : Et c’était difficile à vivre ça, quand tu étais enfant? Tu n’en as pas souffert, enfant? Parce que le regard des autres peut être quelquefois très dur quand ta vie n’est pas conforme à la leur…
OT : Franchement, non. Tu sais, mon père est parti un jour pour la Californie et avec ma mère on a vécu dans une communauté où il y avait beaucoup de mères de famille seules. On vivait presque tous ensemble,… C’était comme ça, c’était leur style, et ça ne m’a pas du tout affecté. En vivant dans ce type de communauté quand tu es gosse, tu ne fais pas attention à ce que les autres pensent, tu sais. Ta vie est comme ça, et puis tu ne connais pas vraiment autre chose. Un des souvenirs les plus forts de mon enfance, par exemple, est celui d’une des mères mexicaines de cette communauté qui nous offrait des tortillas qu’elle faisait elle-même, toute seule, et c’étaient les meilleures tortillas que j’ai jamais mangées…! (large sourire)
 
BM : Il y a aussi sur ce nouvel album une chanson qui s’intitule ‘Young Girl Down The Street’. Tu peux nous dire comment tu en as eu l’idée?
OT : C’est tout simplement quelque chose qui est arrivé à un de mes meilleurs amis. Après de longues années de mariage, sa femme a décidé de le quitter et plutôt que de déprimer et de se laisser aller, il est sorti et a rencontré une femme plus jeune que lui, dont il est tombé amoureux. C’était pour lui une façon de dire à sa femme: ‘Ce n’est pas parce que tu m’as quitté que ma vie s’arrête, au contraire. J’ai une deuxième chance, aujourd’hui. Je me suis trouvé une femme jeune, beaucoup plus jeune que toi, et je suis très heureux. Ne viens plus me casser les pieds!’.
 
BM : Oui, mais cela arrive aussi dans l’autre sens…
OT : Oui, c’est vrai, mais ce que son ex-femme a fait à mon ami, c’était vraiment moche, et elle n’aurait pas du le faire. Et puis c’est aussi une façon de lui dire ‘Tu ne m’as jamais vraiment compris, je sais me débrouiller seul et être heureux sans toi!’. Et puis, pour un homme, le fait de pouvoir être avec une femme beaucoup plus jeune et de pouvoir le dire à son ex et à ses copains, c’est super non? Frankie comprend exactement ce que je veux dire, toi peut-être pas,… mais lui, c’est sûr (sourire). Tu vois, Nathalie, que je ne suis pas quelqu’un de difficile… (rire). Et puis je pense que je vous en ai déjà dit beaucoup, non…? (rire) Allez, à ce soir, au concert!
 
 

A consulter  

 

Site officiel de Otis Taylor: http://www.otistaylor.com/
Otis Taylor Band sur MySpace : http://www.otistaylor.com/
Cassie Taylor sur MySpace: http://www.myspace.com/sasstaylor