Eric McFadden : impressionnant !

Impressionnant, est sans nul doute le qualificatif qui revient le plus souvent lorsque l’on croise la route de ce guitariste qui sait à la fois être leader et mercenaire : mercenaire lorsqu’il accompagne Eric Burdon pour la tournée Eric Burdon & The Animals, et leader lorsqu’il se produit avec son propre groupe, comme en ce mois de mars, dans la salle parisienne La Java.

Impressionnant est le jeu de guitare du bonhomme, impressionnante est la voix, impressionnant est le nombre d’album sortis (18 depuis 1989…!), impressionnante est l’activité du mercenaire (participation à 7 albums), impressionnante est l’histoire de ce garçon dont l’allure presque juvénile défie les années, et tellement impressionnante que nous lui avons demandé de faire malheureusement court, très court,….sinon plusieurs numéros de Blues Magazine n’auraient pas suffi à tout retranscrire.

Premier obstacle à passer, pour comprendre qui est Eric McFadden, c’est la liste des 18 albums sur lesquels ce guitar maestro a fait vibrer ses grattes. On vous la communique ci-dessous, mais vous la trouverez également sur le site de Eric : www.ericmcfadden.com .Impressionnant, vous ai-je dit.

Second obstacle à franchir, le nom des groupes avec lesquels il a enregistré. La liste est plus courte, mais impressionnante, également : Angry Babies, Liar, Alien Lovestock, Eric McFadden Experience, Faraway Brothers, Holy Smokes, IZM, et le Eric McFadden Trio. Pas mal, n’est-ce pas ? Sans oublier que notre lascar joue et enregistre en solo, tout comme il vient proposer ses services à d’autres : Saddle Sores, Deadweight, Birdsaw, Susan Z, Tiny, Kountry Kays et Pat MacDonald. Impressionnant, vous ai-je dit.

En 1996, sur Who’s Laughing Now, son premier album solo, Eric McFadden dévoile son attirance pour ce qu’il nomme « son côté noir » et insuffle dans son blues-rock des teintes fortes et lumineuses de guitare espagnole. Eric est ouvert à tout, et sa perpétuelle envie de changement, d’évolution, le poussent à introduire dans un album suivant, Our Revels Now Are Ended, des arrangements avec violoncelle, contrebasse et violon.
Devil Moon, en 2003, est un album solo et acoustique, dans lequel Eric, sa gratte et sa voix de roc usé et poli par les vents les plus violents ne sont accompagnés que par un seul invité, guitariste. Des compos comme On The Inside, ou Don’t Make Me Explain, côtoient une superbe adaptation de Being for the Benefit of Mr Kite, des Beatles. Impressionnant, toujours et encore.

La légende McFadden s’est forgée à coups de rencontres et de jams avec des musiciens de toutes tendances : Bo Diddley, Keb Mo’, Joe Strummer (les Clash), ou encore des groupes classés métal ou prog, comme Livong Coulour et Widespread Panic. Une légende couronnée par un San Francisco Music Award en 1997, un California Music Award en 1998, avec Liar, et le titre de meilleur guitariste de l’année 2000 par le Bay area’s Zero Magazine. Une légende qui s’est vue qualifiée par le San Francisco Bay Guardian comme « ayant quelque chose d’un dieu. », mais qui reste toujours d’une extraordinaire disponibilité et gentillesse.

Pour découvrir Eric McFadden, commencez par Dementia, qui survole en deux CD l’ensemble de la carrière du bonhomme, avec cette autre reprise étonnante des Beatles, Hey Bulldog. Un double album indispensable !

Rédaction : Frankie Rocky Pfeiffer
Photos : Lucky Sylvie Lesemne et Frankie Bluesy Pfeiffer
Blues Magazine – Paris On The Move 
Mars 2007