Steve Strongman et les Shaggy Dogs aux Combustibles

                     Les Shaggy Dogs lâchés aux Combustibles

Reportage et photos : Frankie Bluesy Pfeiffer
Le 11 juin 2011 aux Combustibles (Paris)

Le nom de la salle choisie pour ces deux concerts nous avait bien sûr mis la puce à l’oreille: la soirée allait être chaude, très chaude. Et elle fut même explosive.

Première grosse baffe de la soirée, un bluesman canadien arrivé pour ses toutes premières dates en France et au nom aussi maouss-costaud que son jeu de guitare, Steve Strongman.
Seul sur scène avec sa gratte et son harmo, le lascar a réussi à conquérir une salle remplie raz la gamelle pour venir voir les chiens hirsutes frenchies se déchaîner sur scène, alignant plusieurs titres de son excellent opus ‘Blues in Colour’ que nous vous conseillons vivement de vous procurer, de même que son album ‘Live at the Barn’.

Pas manchot à la Gibson, Steve Strongman a une voix qui vous réchauffe les neurones, alignant des riffs joliment tricotés avant de les déchirer et de vous les envoyer au bide, comme un coup au foie. Z’êtes KO debout et vous en demandez plus encore, prêts à suivre ce Strongman dans des marécages sonores où le blues se fait plus bleu encore.

Seconde grosse baffe de la soirée, le set de nos ‘chiens fous à mémère’ évadés de leur chenil et qui ont mis le feu à cette salle des Combustibles. Avec les Shaggy Dogs, on ne donne pas dans la dentelle et la porcelaine. C’est du gros blues-rock qui gicle et qui tache, un pub’rock-blues poisseux et teigneux qui vous colle aux dents et aux semelles. Ici, pas de fioritures inutiles et de lignes musicales toutes en sagesse, on donne dans le blues magnifiquement dérangeant et sulfureux, sans retenue. Comme si le combo se devait de remplir un espace laissé vacant par d’autres.

On en oublie presque que ces clébards ne sont pas nés d’hier et qu’ils ont déjà sortis quelques bien bons opus avant ce nouveau ‘Who let the Shaggy Dogs out?!’ auquel la rédaction de Paris-Move avait attribué la note ‘Coup de Cœur’. Car c’est un opus qui vous file un grand coup de cœur! Un album très ‘blues-pub’rock’ qui va vous défoncer les enceintes et mettre le feu au salon. Un album qui fait de nos frenchies les dignes héritiers du docteur Feelgood et des Nine Below Zero.

Sur scène, le combo est à l’image de Red, son frontman, déjanté et passablement habité, faisant du public présent le reste de la meute. Une meute qui s’en va bouffer sans retenue dans la gamelle blues-pop-rock que lui tend Red & Co, accueillant sur un titre un invité surprise, un jeune gratteux de dix ans, Antoine, puis le canadien maouss-costaud de la première partie, ‘mister’ Steve Strongman.

Côté nouvelles compos proposées par les chiens hirsutes, c’est brut et rongé jusqu’à l’os, et même si les fibres bluesy frissonnent encore avec force, on est terrassé par ces vibrations féroces et mordantes qui flirtent avec un rock perforant.

Adieu, chenil au grillage superflu, les clébards se sont évadés et filent droit vers une liberté méritée, celle d’un succès annoncé.