Rolando Giordani : du blues, enfin du blues!

Reportage: Laurence G.
Photos: © Jean-Pierre Quemin
Rolando Giordani & The Lonely Heart Blues Band, le 13 octobre 2017

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C’était vendredi 13 octobre, à Fleurey-les-Faverney, au cœur de la verte Haute-Saône, un concert improbable et incroyable donné par “The Lonely Heart Blues Band” dans ce petit village proche de Vesoul. 500 âmes et Rolando Giordani, lead-guitar installé là depuis quelques mois. Rolando n’est pas un inconnu, car son album “Back to Blues”, auto-produit en 2007, avait déjà scotché les blouzeux. Un album dont vous pouvez relire la chronique sur PARIS-MOVE, ICI, et qui disait notamment: “dans l’ensemble, le tout se tient joliment bien et quelques titres méritent même le détour, comme l’enragé ‘I just want to play the blues’, le déglingué et trituré ‘Only Whisky’ où le loustic en envoie, à la gratte, sans oublier ‘the’ titre, la grosse perf de cet opus, ‘Devil’s Beverage’, un blues lent d’une efficacité diabolique qui vous colle au plafond, direct.”

Quelques années plus tard et après de gros pépins de santé, le zicos a remonté la pente et a choisi de revenir sur de petites scènes locales, pour faire connaître et partager toute la musique qu’il aime.

Ce soir, c’est concert là-aussi autoproduit (le mec, il a le blues dans le sang mais aussi la peau dure)… Pour l’occasion Rolando a remonté son power trio avec des pointures des circuits live: Alain Gaillet à la basse et Pascal Caron à la batterie. Résultat, un concert bluffant, des riffs bien sonnés, des solos sentis et du shuffle plein des oreilles. Le genre de truc qui vous prend aux tripes et qui ne vous laisse pas sur votre faim.

Le public était chaud vendredi soir. Les mains et les pieds ont tapé en rythme sur les vieux standards de Robert Johnson, JB.Lenoir, et sur les compos signées Rolando Giordani.

Avec une complicité évidente avec son bassiste, son solo sur “Talk to your daughter” était presque de la même trempe que ceux des plus grands, un peu long pour les non-initiés (les gars en souriaient sur scène), mais un pur régal pour les connaisseurs. Rolando Giordani les a même gratifiés d’un slap-tap terrible, à avoir envie de donner une fessée aux guitaristes qui pensent avoir du talent.

Résultat de ce concert grand cru dans ce village de Fleurey-les-Faverney, au cœur de la verte Haute-Saône, un public scotché! Sur le cul. Et comme le bluesman adore la scène, le Rolando en a remis pendant 3 heures.Oui, trois heures! Un superbe cadeau de Noël avec beaucoup d’avance pour un public sonné mais emballé, définitivement sous le charme.
Le Rolando, c’est vrai qu’il a la crasse et la gouaille pour jouer et chanter le bon blues, mais il a de l’or dans les doigts, surtout. Respect, man!