Un seul concert, un seul, unique, et dans une des salles parisiennes aux enluminures les plus éclatantes : il fallait cela pour faire du seul concert parisien du duo Robert Plant & Alison Krauss l’un des événements de ce printemps.
La présence du chanteur des Led Zep est déjà à elle seule un moment d’émotion : la silhouette est toujours la même que celle des 70’s, les cheveux aussi, et dans la lumière bleutée des projos on se prendrait presque à voir débouler sur scène son compère Jimmy Page avec sa gratte à double manche. Souvenirs encore bien présents…
Le visage marqué par les années qui ne pardonnent rien, Robert Plant va faire frissonner le public acquis à la cause des chansons du dirigeable, réorchestrées pour l’occasion et chantées en duo comme si elles avaient toujours été écrites pour être chantées ici, au Grand Rex, en ce soir de mai 2008 : Black Country Woman ou Black Dog n’ont plus cette rage électrique que leur insufflait le quatuor du Led Zeppelin mais les versions proposées cette nuit-là sont tout aussi magistrales. Ce qui prouve que les bonnes chansons sont éternelles, quel que soit leur interprète, et quelle que soit la couleur sonore dont on les teinte.
Venus pour promouvoir leur album, Raising Sand, Robert Plant et Alison Krauss ont démontré avec plaisir et assurance que ce premier opus pouvait sans problème être la première pierre d’un nouveau parcours où quitter son propre territoire pour se plonger dans un mélange des genres ne peut être que réussite lorsque l’on a la foi, et le talent, of course.
Bien entendu que le duo Plant-Krauss chante à merveille et bien entendu que les voix se mêlent, se fondent l’une dans l’autre avec magie, mais que les frissons furent intenses en entendant The Battle Of Evermore, sans doute le grand moment de cette soirée à marquer d’une pierre blanche dans cette année musicale.
Paris On The Move
Mai 2008 – au Grand Rex
PS : A ceux qui ont raté le concert je ne peux que recommander de vous précipiter sur Raising Sand, chroniqué ici…, sur tous les albums du Led Zeppelin et sur le superbe album de la belle Alison Krauss : ‘A Hundred Miles or More: A Collection’ (chez Harmonia Mundi – chroniqué ici…)
