En pleine vague hard rock des 80’s un combo irlandais composé de trois jeunes frères du clan McManus fait irruption sur la scène européenne puis américaine, les Mama's Boys. Leur musique est un mélange hyper efficace de blues et de rock renforcé par des soli de violon. Mais le succès planétaire du groupe cache un drame: Tommy McManus, le batteur, est gravement malade et lutte avec rage contre un adversaire plus fort que lui. Après 8 albums et de très nombreuses tournées à guichets fermés, le décès de Tommy signera la fin des Mama’s Boys. Ses deux frangins, John et Pat McManus, reprennent finalement le flambeau et créent Celtus, un groupe au rock puissant et racé, intense et farouche, lumineux.

 

Après 4 albums et de nombreux concerts, Celtus dépose les armes et Pat McManus s’en retourne sur ses terres. C’est là que le virtuose de la six cordes a écrit son premier album solo, ‘In My Own Time’, un excellent opus qui démontre l’énorme talent de ce Pat McManus là et qui le place au niveau du meilleur des Stevie Ray Vaughan, Gary Moore et Johnny Winter, un Pat McManus qui est venu chauffer la salle du New Morning au son de son blues-rock enragé ce mercredi 25 mars 2009.

 

Dès l’entame, avec ‘Got The Right’, le ton est donné avec un blues tranchant comme une tronçonneuse poussée à fond. Soutenue par une rythmique en acier trempé, la gratte se fait saignante, vive, acérée, et vous délivre un tel blues-rock à faire exploser le thermomètre du New Morning.

 

Enchaînant sur ‘Low Down Dirty Blues’, un blues tout aussi péchu que survitaminé, le Pat fait jouir sa gratte à la perfection, avec des teintes à la Rory mêlées à celles de Gary Moore et Jeff Beck époque 70’s.

 

Avec son violon, sur ‘Juggernaut’, Pat McManus nous fait vibrer au son d’un blues immergé dans la plus pure tradition irlandaise, nous plongeant direct dans ce monde celtique où la mer démontée vient se briser sur les rochers voisins de vertes étendues.

Toutes les années passées sur scène avec les Mama’s Boys et avec Celtus ont fait de Pat McManus un formidable guitariste fait pour le ‘live’, les traits du visage suivant note après note chaque solo de la six cordes, comme sur le phénoménal ‘Same Old Story’, un blues lent à rendre marteau le plus mauvais des danseurs de slow. Le Pat vous y met toute son âme, comme si celle de son défunt frangin Tommy était en communion avec la sienne, vous filant des frissons à n’en plus finir.

 

La suite, et quelle suite, mazette, est semblable à ces pulsations intenses qui viennent du plus profond des entrailles de la terre pour jaillir face à vous, soudainement et superbement, en volcan rayonnant de majesté, d’un rouge aussi étincelant que la Gibson que Pat McManus fait vibrer, pour le grand plus grand bonheur des fans de blues-rock présents au New Morning. Un New Morning qui n’oubliera pas de si tôt cette claque d’enfer et qui confirme qu’en ‘live’ l’opus de l’irish guy, ‘In My Own Time’, est tout comme dans votre salon: MONUMENTAL!

Frankie Bluesy Pfeiffer