Pat Mc Manus, Dr Feelgood et Shaggy Dogs à Blues en VO 2009

 
C’est à la salle Jean Vilar d’Argenteuil que se sont succédées ce 27 septembre dans le cadre du Festival Blues en VO trois pointures du Blues: l’excellent groupe français Shaggy Dogs, les meilleurs docteurs d’outre-manche avec Dr Feelgood, et enfin l’un des seigneurs de la six cordes, l’irlandais Pat Mc Manus.
 
Une superbe affiche que proposaient là les organisateurs du Festival Blues en VO (en Val d’Oise selon les uns, en Version Originale selon d’autres) et qui a permis tout d’abord à ceux qui ne les avaient encore jamais entendus, ou vus, de découvrir l’excellent groupe français des Shaggy Dogs. Un combo qui, à l’instar des bons docteurs, est non seulement un groupe qui vous produit de bien belles galettes, mais qui sait vous faire bouger en ‘live’. Un groupe de scène que nous vous recommandons d’aller voir, surtout après avoir bien sucé jusqu’à le faire fondre, leur dernier CD, ‘No Covers’, noté 4CD par Paris-Move et que vous pouvez découvrir ICI 
‘No Covers’: un album de garage-blues – ou de pub-blues, c’est selon les endroits où vous aimez traîner – qui vous décolle la pulpe du fond et qui va vous faire adopter des clébards, sans doute quatre, car sont bien quatre, ces chiens fous à mémère.
‘No Covers’: un album sur lequel Paris-Move avait écrit ‘…de la veine des Dr Feelgood des années STIFF.’
 
 
En fins lecteurs des chroniques publiées sur Paris-Move, les organisateurs du Festival Blues en VO n’avaient donc plus qu’à appliquer la formule magique ci-dessus en invitant le quatuor de bons docteurs à succéder aux chiens fous à mémère. Ce qu’ils firent, en invitant Robert Kane à emboîter le pas à Greenbullet, au chant comme à l’harmo.
 
En forme olympique, Dr Feelgood aligna un set trop court (faute à la présence de trois groupes ce même soir, mais qui s’en plaindrait???) mais suffisamment brûlant pour transformer la salle Jean Vilar en cocotte minute. Même les aléas de la technique donnèrent à Robert Kane l’occasion de virevolter plus que d’hab, les pannes de micros l’obligeant à parcourir la scène de gauche à droite tel un cabri dopé à l’EPO pour chanter.
Fidèle à lui-même, Steve Walwyn nous gratifia de quelques bons soli guitare, tandis que PH Michell à la basse et Kevin Morris à la batterie assuraient comme des bêtes, en rouages indispensables à la belle mécanique du Dr Feelgood. Sûr que de là où il est, l’ami Lee Brilleaux, il doit prendre son pied à chaque fois qu’il entend ‘son’ combo reprendre les titres mythiques du groupe et perpétuer la légende du bon docteur.
 
 
Tout comme Lee a du prendre son pied en écoutant le concert de Pat Mc Manus, ce guitariste irlandais au sourire large comme ça et dont le toucher et la technique vous collent deux belles baffes.
Ex-membre des Mamas Boys et de Celtus, Pat Mc Manus est de la race de ceux qui vous laissent à penser que jouer de la guitare est ‘simple comme bonjour’ tant leur dextérité et la beauté de leurs morceaux vous charment de suite. Mais derrière cette apparente facilité se cache un surdoué du manche, un virtuose de la six cordes qui, au travers de ses deux premiers albums studio, propose un lumineux parcours musical entre blues et rock.
Le premier, ‘In My Own Time’, avait déjà marqué les amateurs de bonne guitare, mais c’était sans compter sur le second opus, ‘2PM’, qui met la barre encore un cran au-dessus. Noté ‘Indispensable’ par Paris-Move et Blues Magazine, ce second album studio laisserait presque à penser que le virtuose «…a encore amélioré son style, pourtant parfait» (Dominique Boulay – Blues Magazine).
Un album dont «tous les morceaux possèdent leur propre identité, leur propre lumière, et l’ensemble vous donne un album arc-en-ciel venimeux au possible.» (Blues Matters!)
 
 
Mais il était dit que cette soirée serait exceptionnelle, et non seulement par l’affiche proposée, car le batteur habituel de Pat, le baraqué Paul Faloon, absent pour raisons familiales, avait du laisser les fûts au pied levé à un remplaçant, et quel remplaçant: John Wilson, le batteur de Taste et du regretté Rory Gallagher. Rien que ça!
 
C’est donc avec une rythmique d’enfer composé de Gordon Sheridan à la basse (et son éternelle casquette vissée sur la tête) et de John Wilson à la batterie que Pat Mc Manus aligna les titres phares de ses deux albums, de ‘Same Old Story’ (extrait de son premier opus) à ‘Chasing Away the Blues’ (sur ‘2PM’).
 
En droite ligne des trios magiques que furent Cream et l’Experience (de Jimi Hendrix), le trio Pat Mc Manus/John Wilson/Gordon Sheridan fut impressionnant, exceptionnel, d’autant que John Wilson, qui avait pris les baguettes pour assurer ce concert, n’avait jamais joué ou répété avec Pat et son bassiste.
 
Il y a des fois, comme cela, où, comme le disait Hendrix, on a les pieds sur terre et la tête dans les étoiles.
 

 

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