Nina Van Horn au Bataclan

Reportage et photos: Frankie Bluesy Pfeiffer et Nathalie ‘Nat’ Harrap – Paris-Move, Blues Magazine (Fr) & Blues Matters (UK)
 
Chanteuse à la présence scénique indiscutable et à la voix éraillée qui tire vers du Janis Joplin, c’est une Nina Van Horn endiablée qui s’est fait militante du blues au féminin sur la scène du Bataclan, reprenant en ‘live’ de nombreux titres qui figurent sur son dernier album, ‘Hell of a woman! – Hommage aux femmes du blues’, auquel Paris-Move avait attribué la note ‘Coup de Cœur’ et qui a été plébiscité par la presse professionnelle.
 
C’est par un ‘Down In The Alley’ complètement déjanté que Nina et son groupe vont enflammer la salle du Bataclan, avant d’enchaîner sur ‘Proved It On Me’ puis sur ‘CC Rider’ (aka ‘See See Rider’), une chanson de Ma Rainey – de son nom complet Gertrude Malissa Nix Pridgett Rainey – qui non seulement appréciait les hommes beaucoup plus jeunes qu’elle, mais qui clamait haut et fort sa bisexualité. Car ce sont ces femmes qui chantaient le blues en assumant leur sexualité, leurs travers ou dérives avec l’alcool ou d’autres substances prohibées auxquelles rend hommage Nina Van Horn, en reprenant leurs chansons et en les mettant au goût du jour, avec cette énergie qui lui est propre, mais aussi avec émotion et tendresse, comme sur ce ‘Strange Fruits’, que chanta Billie Holiday.
 
Avec un ‘Me and My Gin’ particulièrement habité et expressif, Nina va rendre un hommage appuyé à Bessie Smith, racontant à la salle la fin tragique de celle qui fut l’une des blueswomen les plus acclamées dans les 20’s et 30’s: cet accident d’auto sur la route 61, entre Memphis et Clarksdale, son bras droit déchiqueté, son amputation qui s’avéra inutile puisqu’elle ne reprit jamais connaissance.
C’est tout cela que non seulement Nina Van Horn vous raconte, mais qu’elle vous chante, comme si elle était en communion avec toutes ces femmes dont elle reprend les titres.
 
Et puis que serait un concert de blues sans référence au train. Ce sera ‘This Train’, avant que le set ne s’achève (et bien trop rapidement, à notre goût) sur ‘Dope Head Blues’, de Victoria Spivey.
 
Dommage que le timing et la présence de Canned Heat ne purent permettre le moindre rappel car la diva du blues féminin aurait bien mérité de nous offrir encore au moins une de ces perles qui figurent sur son album ‘Hell of a woman! – Hommage aux femmes du blues’, comme ce  ‘Sometimes I feel like a motherless child’ que chantait Odetta (Holmes), celle qui fut surnommée ‘The Voice of the Civil Rights Movement’.
 
Un concert qui donne envie d’écouter, ou de réécouter le CD, tout comme le CD vous donnera envie d’aller voir Nina Van Horn en ‘live’.
 
A consulter :
Nina Van Horn sur le net:

http://www.myspace.com/ninavanhorncom 

Nina Van Horn