NINA sings NINA

NINA sings NINA

Reportage : Alain AJ-Blues
Photos : © Alain AJ-Blues
Le 30 janvier 2016 au Pitchtime, à Dourdan (91)

Depuis de nombreuses années, de l’Espagne à la Finlande, de l’Argentine à la Chine en passant par l’Inde ou la Corée du Sud, et j’en passe, Nina Van Horn prêche le Blues, son Blues.

Celle qui se revendique comme l’une des héritières des grandes Dames du Blues ‘chanteuses-journalistes’ qui l’ont précédée, nous avait déjà offert en 2009 un album et un poignant ouvrage, ‘Hell of a woman’, dans lequel elle levait le voile sur leur passé, abordant l’homosexualité féminine, la ségrégation, l’alcoolisme, la drogue et le racisme. Ces blueswomen, plus Nina les découvre, plus elle les aime, plus elle les admire, et plus elle nous les fait aimer.

Faut-il être Reine pour en côtoyer une autre? Faut-il être Etoile pour en raviver une autre? Faut-il être Légende pour en ressusciter une autre? Faut-il s’appeler Nina pour en chanter une autre?

La réponse à toutes ces questions nous sera donnée ce soir dans la petite salle du Pitchtime, à Dourdan, après que notre ‘Dame de coeur’, drapée de noir et d’argent, fidèle à ses convictions et toujours prête à relever le challenge qu’elle s’est fixée, soit entrée sur scène sous les applaudissements nourris du public.

‘Nina sings Nina’, Nina Van Horn chante Nina Simone. Notre Dame du blues ne se contente pas de revisiter le répertoire de cette grande Dame du jazz, du gospel et de la soul, elle entre en communion avec elle. Comme par miracle, en parfaite symbiose, les deux Nina ne font plus qu’une, corps et âmes, se partageant la scène du Pitchtime sous le regard médusé des anges et du public, bluffant même Cupidon, ce dernier délaissant son arc pour quelques pétales de fleurs.


Ce nouveau concept ‘Nina sings Nina’ est un show à part entière. Après une première jouée dernièrement en trio, Nina nous offre ce soir le grand jeu, celui du quintet, avec à ses côtés deux complices habituels, Mar Todani et Denis Aigret, respectivement à la guitare et à la basse, Mathias Bernheim à la batterie et la surprenante Léa Worms aux claviers.


Durant deux longs sets (mais qui passeront bien trop vite!) et plus de vingt-cinq titres puisés dans la discographie de Nina Simone (vous avez bien lu, vingt-cinq titres…!), la voix de ‘notre’ Nina sublime le répertoire qu’elle nous offre ce soir. L’émotion est intense et les frissons garantis. Avec Nina on ne fait pas qu’écouter le Blues, on le ressent, on le vit, on le partage avec elle, et c’est ce partage sans retenue qui nous transporte et nous chavire.


Le répertoire de Nina Simone, même s’il n’est pas connu de tous, est imposant, partagé entre compositions et reprises d’autres artistes comme celles jouées ce soir: ‘House of the Rising Sun’, ‘I put a spell on you’ ou encore ‘Strange Fruits’ avec une resplendissante et talentueuse Léa Worms aux claviers. Ces fruits étranges qui pendent aux arbres, Nina nous les chante, nous les fait voir, nous les fait ressentir, et un énorme frisson nous parcourt, car il est impossible de rester insensible à ce que nous fait vivre Nina. Dans le public, l’émotion est extrême, et quelques larmes coulent, sans retenue.

Notons que certaines personnes du public sont venues de loin pour assister à ce concert, car Nina n’est pas seulement unique, elle donne tout à son public, surtout comme lorsque ce soir la proximité et l’intimité d’une petite salle permet de mieux encore partager et toujours donner le meilleur d’elle même. Nina Van Horn est une grande Dame, une très grande Dame, noble et généreuse. Et c’est pour cela qu’elle est tant aimée.

Après plus de deux heures de concert, les rappels ne font qu’aviver le feu dans la salle. Le public est debout, frappant des deux mains pour ovationner les cinq artistes. Une larme de bonheur scintille dans les yeux de beaucoup d’entre nous tandis que les sourires étincellent sur les visages, et là-haut, tout là-haut, brille une étoile au firmament, celle de Nina Simone.


Nina participera au reportage ‘Les démons du Blues’ réalisé par Grégoire Vasseur, journaliste à France 2, le 24 mars à Beauvais, dans le cadre du festival ‘Blues sur le Zinc’, et d’autres pourront également la découvrir en septembre prochain au festival de Tanger, au Maroc.

Découvrez et retrouvez Nina et ses musiciens en concerts, car ce sont toujours des moments d’exception. Qu’elle chante son blues ou qu’elle chante Nina Simone, je vous invite à suivre son actualité et dates de concerts sur les liens suivants :

http://www.ninavanhorn.com/

http://www.ninavanhorn.com/?page_id=3236

Reportage : Alain AJ-Blues
Photos : © Alain AJ-Blues

Nina Van Horn