Nico Wayne Toussaint en ‘live’ au Méridien

Depuis quelques temps déjà, Le Jazz Club Lionel Hampton de l'hôtel Méridien situé Porte Maillot, à Paris, nous offre de superbes soirées blues avec la présence d'artistes internationaux qui ravissent les oreilles des connaisseurs comme celles des amateurs d’un soir. Et quand, en plus, le blues proposé est siglé ‘Made in France’, notre satisfaction n'en est que plus grande.

Pendant toute la semaine du 4 mai, c’est Nico Wayne Toussaint, véritable maître ‘es’ harmonica qui est venu nous présenter son prochain CD, ‘Blues entre les dents’, un album chanté en français et que vous trouverez dans les bacs en septembre de cette année. Et il sera bon cet album, faîtes-nous confiance, car outre des rythmes diversifiés, des sonorités lumineuses et des compositions plus belles les unes que les autres, Nico Wayne Toussaint vous propose des textes en plein dans l'actualité, qui abordent autant la crise et ses difficultés que l’espoir en l’avenir. Avec toujours cette fougue et cette verve qui font de Nico W.T. l’un des tous meilleurs harmonicistes.
 
Et comme une bonne surprise n'arrive jamais seule, Nico Wayne Toussaint avait invité Mr ‘Sam’ Tchang à la guitare et Mr Boogie Woogie au piano. Histoire de mettre le feu au Jazz Club, et comme ce fût le cas tout au long de cette semaine.
Mais nous serions impardonnables à passer sous silence l'excellente prestation des autres musiciens: les fidèles Michel Foizon à la guitare, Guillaume Destarc aux drums, et Antoine Perrut à la basse et occasionnellement au saxo.
 
Le show commençait par la prestation de Mr ‘Sam’ Tchang, qui nous a interprété quelques standards du blues. Une mise en bouche – ou plutôt en oreilles – des plus remarquables tant le jeu de guitare de l’artiste est fin, subtil, avec ce toucher qui lui est propre et qui lui permet de tirer les sons les plus beaux de sa Fender.
Puis, arrivait sur scène le maître de cérémonie. Et là, pas le temps de s'endormir, ni même le temps de déguster notre verre. Avec Nico Wayne Toussaint ça bouge, ça déménage, avec cette énergie phénoménale qui sort du bonhomme pour mieux traverser l’harmonica. Le rythme est infernal: pas de répit entre les morceaux et les rythmes s'emballent sous l’impulsion d’un Nico qui nous emmène vers de lointaines destinations, comme la Louisiane ou le Mississipi, vers les racines du blues.
Le rythme du concert est tel que l’on ne peut s’empêcher de se poser la question: comment un bonhomme qui parait aussi sage et réservé peut, une fois sur scène, dégager autant de puissance?  Sans nul doute la magie du blues, et de la musique.
 
Mais alors que nos oreilles et nos neurones tentaient de ‘digérer’ la superbe prestation de Nico Wayne Toussaint, montait sur scène le génie des touches noires et blanches, Mr Boogie Woogie himself, prêt à nous achever avec son jeu de piano incomparable, en tout point fabuleux, capable de faire résonner du Mozart au beau milieu d'un Rock’n’Roll endiablé.
 
Cerise sur le gâteau, tout se beau monde se retrouva ensuite dans un set final endiablé, Nico jouant en duo avec Jean Marc Henaux (des Shake Your Hips), lui même harmoniciste de grand talent, proposant des sonorités personnelles étonnantes, avant d’être rejoints ensuite par notre amie canadienne Lise Hanick, venue faire pleurer la guitare de Mr Tchang pour le plus grand bonheur des spectateurs présents à cette heure bien tardive.
 
Ce fut du grand, du très grand spectacle, et le blues français si présent lors de soirées comme celle-là montre à quel point le vivier est important, et de qualité. Reste par contre à trouver les salles parisiennes pour accueillir tous ces artistes et faire découvrir combien la France regorge de talents.
 
Yan Charles
 
Photos : © Yann Charles 
 
Remerciements: Le Jazz Club Lionel Hampton, Nico Wayne Toussaint et tous les artsites présents, DixieFrog Records.
Nico Wayne Toussaint