Les Shaggy Dogs en liberté à Janvry

                         Les Shaggy Dogs en liberté à Janvry

Reportage: Alain Betton & Frankie Bluesy Pfeiffer
Réalisé le 18 septembre 2010, à Janvry (91)
Photos: © Alain Betton & Frankie Bluesy Pfeiffer

Après le blues du Reverend et ses Saints, en avril dernier, la Petite Ferme de Janvry accueille ce soir les Shaggy Dogs, la référence du pub-rock français.

C’est bien connu, les Dogs ont du flair, et ils ont bien senti que cette soirée, à Janvry, est pour eux. Une organisation sans faille, un accueil chaleureux, une équipe de bénévoles aux petits soins, une table de restauration bien dressée, et ce fumet d’agneau à la broche à faire frémir les babines,… voilà quelques uns des ingrédients de la réussite de ce deuxième JanvryBlues. Pas étonnant, donc, que nos molosses soient venus sans muselière!

Après le dîner, excellent, faut-il encore le souligner, le public s’en va envahir les gradins de la salle de La Petite Ferme, dans l’attente du lâcher de la meute. La tension monte et la bande son fait monter les aboiements. Alors que certains s’attendaient peut être à des ‘dogs’ hirsutes, c’est ‘sapés comme des milords’ que les quatre membres font une entrée fracassante sur scène avec leur premier titre, ‘You don’t love me’.
La voix puissante et l’harmo teinté de blues de Greenbullet, les riffs mordants de guitare de Jacker, les rondeurs de basse de Toma, la force de frappe de Guillermo enflamment la salle. Et ce n’est qu’un début, car les Shaggy ont les crocs, ce soir, une soif de partage avec un public conquis dès les premiers titres.

Premier set d’enfer, avec des titres comme ‘Walking to my babe’, ‘Slow blues’, et ce ‘Oh la la’ repris en cœur par un public aux anges. Les chiens sont devenus les maîtres, le temps du concert, et plus aucune laisse ne pourra les retenir. La liberté leur va trop bien et ils en profitent. Greenbullet tombe la veste tandis que Toma fait rugir sa basse et que Guillermo gifle les cymbales comme pour mieux exciter la meute. A l’instar de Toma, Jacker, en molosse très classe, fait vibrer sa guitare sans jamais songer à quitter la veste.

Pour le deuxième set, et à la demande de Greenbullet, le public est convié à descendre des gradins pour venir tout près la scène et partager plus encore avec les musiciens le plaisir de ce pub-rock enthousiaste auquel personne ne résiste, ce soir, à Janvry. C’est rock, c’est blues, c’est blues-rock et ce sont les Shaggy Dogs. La grande classe, en quelque sorte!

Démarré sur les chapeaux de roue, le second set est encore plus débridé que le premier. Le groupe puise dans les compositions de leur dernier album, ‘No Cover’, alternant leurs compos avec quelques reprises, comme celles ce bon Dr Feelgood. En grande forme, tantôt agenouillé, tantôt allongé sur scène ou bien debout, en vrai chef de meute, au milieu d’un public à qui il fait partager les aboiements sur ‘Do the Dog’, Greenbullet transforme la salle de Janvry en méga chenil où seule la liberté de chanter de danser est règle de droit. Généreux jusqu’au bout des crocs, les Shaggy offrent même en avant-première quelques compositions de leur prochain album, histoire de faire partager ce qui est le plus intense pour des artistes, la création de nouvelles chansons.

Pour clôturer la soirée, Greenbullet & Co inversent les rôles, faisant monter le public sur scène, leur faisant face sur un mythique ‘Route 66’ tel un public emballé par tant de bonheur partagé.

Tard dans la nuit, organisateurs, public et musiciens se retrouvent ensuite autour de la buvette, dans la cour de la ferme, pour un dernier partage et de nombreuses dédicaces.
Une soirée qui ne peut que nous mettre l’eau à la bouche en attendant l’affiche de la troisième édition de ce JanvryBlues.

A consulter:
www.myspace.com/shaggydogs