Reportage : Eric Le Hoenen
Photos : © Eric Le Hoenen
New Morning, Paris, le 16 Mai 2017
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Je suis ce soir à Paris, sur l’invitation de Romain Berthault de l’agence “Du bruit au balcon”, pour le concert de la formation “Les Doigts de l’homme” pour la sortie de leur sixième album, “Le coeur des vivants”.
Depuis la publication sur Paris-Move de mes photos du concert de Haakan, le 31 Mars de cette année, au Pitchtime à Dourdan (91), des musiciens et tourneurs m’ont contacté pour que je puisse faire un reportage de leurs concerts, et depuis, ce ne sont que belles aventures et rencontres exceptionnelles avec des artistes passionnés.

Je profite également de ce nouveau compte-rendu de concert pour remercier Frankie Pfeiffer, le Boss et aussi le rédacteur en chef de Paris-Move, tout son staff et ses webmasters pour leur support, leur réactivité, leur professionnalisme et leurs conseils.
Et une attention particulière également pour Alain AJ-Blues, un talentueux photographe et grand ami de Frankie.

Il est 21 heures. Germain Barataud, de chez Lamastrock (label et tourneur du groupe Les Doigts de l’homme), monte sur scène pour nous présenter cette soirée qui sera riche en couleurs et en sonorités.
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En première partie, nous avons le plaisir d’écouter Mohamed Abozekry, un virtuose égyptien du oud.

Le nom du oud vient de l’arabe “al-oud” (signifiant “le bois”). Sorte de luth à manche court, le oud a été l’objet d’ouvrages de référence des musicologues musulmans de l’époque médiévale. Il a comme points communs avec le luth le nombre de cordes et la forme de l’instrument, mais il n’a pas de frettes.

Ce soir, Mohamed Abozekry va nous faire voyager sur les trois morceaux qu’il nous interprètera, seul sur la scène du New Morning, devant un public conquis.
Pour moi, il s’agit là d’une grande découverte et elle ne sera pas la seule, ce soir.
La magie orientale s’opère devant nous en toute simplicité. Les notes et la sonorité particulière du oud nous apaisent, nous enchantent, nous transportent dans un monde onirique. Sa palette de couleurs musicales nous touche, nous illumine, nous réchauffe le cœur.
Mohamed Abozekry est un voyageur du monde encore jeune, mais il possède déjà une belle discographie:
• “Chaos” en 2013
• “Ring Road” en 2015
• “Karkadé” en 2016
Des albums que je vous recommande de vous procurer.

C’est au tour des doigts de l’homme d’arriver sur scène. Ils sont là ce soir pour nous présenter leur dernier album, “Le cœur des vivants”, dans cette salle mythique du New Morning. Une salle de plus pour ces merveilleux artistes qui ont déjà assuré, et ils les ont comptés sur les doigts de leurs mains (je peux vous l’assurer), plus de 700 concerts en 12 années de tournées. Et si vous voulez, vous aussi, jongler un peu avec les chiffres et vos doigts, dites-moi combien cela représente de concerts par an, en moyenne, et puis combien par mois, 700 prestations live en 12 années…? Vous serez très étonnés…!!!

La scène a été aménagée pour que le public puisse profiter au maximum du concert, quelle que soit la place que vous occupez dans la salle. Les instruments sont accordés et l’éclairage ajusté avec soin pour donner le maximum de plaisir au public venu nombreux. Avec Les Doigts de l’homme, c’est un tableau sonore et visuel qui va s’offrir à nous. Un tableau qui nous fera voyager toute la soirée, avec les 5 musiciens comme guides et complices amicaux.
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Dès le premier titre, “Là-haut”, le public est conquis, subjugué. Avec ce sentiment profond de reconnaissance envers ces artistes aussi complémentaires que les doigts de la main.
Les Doigts de l’homme est un groupe français de jazz manouche fondé en 2002 autour du guitariste soliste Olivier KIKTEFF, en Bretagne et sous la forme d’un duo, tout d’abord, avant de migrer en Rhône-Alpes en 2003, puis de créer cette formation composée ce soir de cinq musiciens. Cinq, comme les doigts de la main.
Cette bande de copains comprend trois guitaristes, Olivier KIKTEFF, Benoît CONVERT, Yannick ALCOCER, et un contrebassiste, Tanguy BLUM. Pour leur dernier album et pour les concerts, donc, l’équipe s’est enrichie du percussionniste Nazim ALIOUCHE.

Les Doigts de l’homme continuent à nous faire voyager avec leur musique diversifiée et pleine de couleurs, car sur ce nouvel album, “Le cœur des vivants”, ils s’écartent quelque peu de leur musique Jazz manouche pour nous offrir une musique du monde follement colorée et qui nous fait parcourir des contrées musicales où frontières et autres contraintes humaines n’existent plus. C’est un pur bonheur.
Pour reprendre le texte d’un ami artiste, “Veuillez attacher vos ceintures, embarquement immédiat”, car ce soir c’est un billet vers une autre dimension, un autre univers, que nous ont validé Les Doigts de l’homme.

Grand moment aussi ce soir avec Tanguy BLUM, le contrebassiste, qui va se lancer dans un nouveau défi qui anime sa passion, avec Olivier KIKTEFF comme complice. Et il va être majestueux ce soir, Tanguy, avec Madame la contrebasse. Le lascar sublime la beauté de l’instrument en faisant vibrer avec un amour fou le côté brut du son acoustique. On sent le Tanguy heureux de jouer et de partager son bonheur avec le public. Un bonheur ressenti très fortement par le public, qui réservera une fort belle ovation à l’artiste et à son instrument.

Les trois guitaristes, Olivier KIKTEFF, Benoît CONVERT et Yannick ALCOCER ont ce talent qui vous donne l’impression que jouer de la guitare est un jeu d’enfant. Leur dextérité se fait tellement discrète pour ne laisser place qu’à la musique qu’on en serait même à se demander si les trois instruments ne sont pas doués de vie. Les doigts glissent sur les cordes avec légèreté et aisance, offrant de superbes envolées dans lesquelles on a peine à savoir qui des trois joue quoi. Comme trois doigts de la main tellement complémentaires qu’on en arriverait presque à ne pas bouger l’un sans les deux autres.
Un des titres que j’affectionne tout particulièrement est ‘I see the Light”, qui mélange ce côté manouche qui est l’âme du groupe, avec une vague de sonorités provenant d’autres horizons. Comme un arc-en-ciel sonore.

Ce soir, au New Morning à Paris, Les Doigts de l’homme nous ont offert un superbe concert, une prestation pleine de vie, de couleurs, d’enthousiasme et d’amitié. Ils nous ont proposé un voyage inédit au cœur, restant fidèle à la dynamique manouche qui a fait naître cette formation. Ils ont une énergie décoiffante, pleine d’humour, avec une virtuosité qui vous scotche, tellement elle vous prend aux tripes. Une formation que je vous recommande absolument d’aller voir en concert, et à écouter, chez vous. Voici d’ailleurs pour vous la discographie de ces Doigts de l’homme:

2003 : “Dans le monde”
2004 : “Gipsy jazz nucléaire”
2005 : “Les Doigts de l’homme”
2008 : “Les Doigts dans la prise”
2010 : “1910”
2013 : “Mumbo Jumbo”
et bien entendu, le tout dernier, “Le cœur des vivants”.

Et prenez tout de suite quelques instants pour les connaître:
“I see the light”
“Le coeur des vivants”
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Site internet officiel : ICI
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Du bruit au balcon : ICI
Lamastrock : ICI