Fuzz Blues Rock 78: concert de soutien au Pitchtime

Fuzz Blues Rock 78 – concert de soutien au Pitchtime le 12 janvier 2018
Reportage : Alain AJ-Blues – rédacteur en chef adjoint (Paris-Move)
Photos : © Alain AJ-Blues
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En ce soir du 12 janvier 2018, loin de nous l’illusion d’emprunter entre Chicago et Santa Monica cette mythique “Route 66” immortalisée par Bobby Troup, nous suivrons un autre itinéraire sur l’asphalte de la découverte, plus proche de notre réalité, et nous bifurquerons sur une autre route, nommée Fuzz Blues Rock 78. Et quelle sacrée découverte nous ferons!
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Le groupe Fuzz Blues Rock 78 couvre un large répertoire, reprenant et adaptant des standards aux confins des racines du Blues et de l’histoire du Rock, et ce, disons le, avec virtuosité, car les 5 complices de la formation vont nous faire preuve de tout leur talent durant toute cette soirée.
De plus, ils ont fait le choix de venir jouer sans cachet, pour soutenir la petite salle du Pitchtime à Dourdan, pour que vive la musique en ce lieu, une de ces petites salles qui ont bien besoin de soutien et de public. C’est tout à leur honneur, et remercions les du fond du coeur pour leur générosité et cette authenticité du partage, comme ils le feront encore ce soir, en donnant tout au public venu nombreux ce soir.
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Complicité rime avec amitié pour cette soirée concert, car bon nombre de musiciens, pas moins d’une douzaine, ont répondu présents et partagerons la scène avec Fuzz pour une jam d’enfer durant le deuxième set, pour que plus belle encore soit cette fête annoncée entre amis!
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A l’approche de 22 heures, heure fatidique où s’endort la gente bourgeoise de cette belle ville de Dourdan, pour débuter les réjouissances sous les lights du Pitchtime, c’est Alain Pelletier qui prend place.

Auteur, compositeur, interprète, mais aussi personnage au grand coeur, Alain au chant et à la guitare électro-acoustique nous offrira 4 titres, accompagné à la guitare électrique par Paul Massiani, jouant tout en retenue, ponctuant les chansons de quelques riffs savamment dosés. Ce soir, parmi les quatre titres proposés, Alain Pelletier nous offre deux adaptations de reprises, ‘Perfect’ de Ed Sheeran, et ‘Anybody seen my Girl’ de Keb ‘Mo’, ainsi que deux de ses compositions, ‘Le bateau oublié’ et ‘Mon idéal’, deux superbes chansons aux textes ciselés et riches en rimes, chansons qui figurent sur l’album ‘Destination Océane’. Un album dont vous pouvez retrouver ICI la chronique sur PARIS-MOVE et qui a été noté album “Coup de Coeur” par la rédaction de PARIS-MOVE.

Fortement applaudi, Alain Pelletier quitte la scène et laisse place au groupe Fuzz.
Je le répète, ma compagne et moi découvrons ce groupe, et je vous assure que les artistes qui composent Fuzz vont fortement nous faire vibrer, tant par leur performance scénique que par leur complicité de tous les instants, entre eux, et avec le public. Signes qui ne trompent pas, ces perles de sueur, fruits du labeur, qu’il faut sans cesse éponger après tant d’énergie déployée, et ce jusqu’au bout de la nuit…
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Lorsque les intonations de la voix de Fabrice Boyer se modulent au gré des titres, elle se fait envoûtante et rauque en épousant un vieux Blues, puis elle se fait chaude et percutante en soutenant un bon Rock endiablé. Durant toute la soirée, et sans demie mesure, sur l’arc en ciel d’une palette musicale, de ‘Dust my Broom’ de Robert Johnson à ‘Can’t you See’ du Marshall Tucker Band’ en passant par ‘Rockin in a free World’ de Neil Young, cette voix prendra possession de nous.

Monsieur Paul Massiani fait partie de ces ténors de la six cordes que l’on ne présente plus. Toujours égal à lui même, il donne s’en compter, généreux comme pas un. Plus nous le retrouvons, plus nous avons l’impression de le découvrir, plus il nous surprend, plus il nous étonne et plus nous l’aimons. Guitariste de l’extrême et personnage adorable, haut en couleurs, arborant ses chemises éclatantes, Paul assure le show, tant sur scène que dans la salle, jouant assis ou debout parmi le public.

A la guitare rythmique, Didier Bordeau n’est pas en reste, imperturbable, il assure de son jeu précis et sans failles. Il faut exceller pour suivre Paul Massiani, lorsque ce dernier se lâche totalement pour quelques ‘délires’ dont il détient le secret. Avec brio, Didier le fera, il excellera, de magistrale façon, et sans aucun complexe.

Côté rythmique, chez Fuzz, c’est du lourd, avec Fabien ‘NouNours’ Coassin, le félin au look seventies, ronronne la basse de quelques douceurs, gronde la basse, implacable pour quelques rigueurs infernales lorsque le tempo s’impose. Tout comme le fait son compère Didier Bessaguet à la batterie. La volupté de son toucher aux baguettes, la précision de sa frappe cadencée, caractérisent l’opulence de son jeu derrière les fûts.
Rythmique à toute épreuve sur laquelle les trois autres compères de Fuzz peuvent s’appuyer en toute confiance, et jouer les yeux fermés comme le fait Paul totalement sous l’emprise de son trip de guitariste.

En tout début de premier set, j’esquisse un large sourire lorsque que Fabrice déroule sur sa tablette les titres de la set list de Fuzz, dont le nombre dépasse la cinquantaine. Avec humour il énonce “celui-ci on jouera, celui là on ne jouera pas…” et ainsi de suite…
Alors citons quelques titres joués durant ce premier set, sans suivre l’ordre établi, ‘Blue Jean Blues’ de ZZ Top, ‘The way I walk’ de Jack Scott, ‘For what it’s worth’ de Buffalo Springfield, ou encore ‘You can’t judge a book’ de Willie Dixon.
Les Fuzz-men m’excuseront si quelque peu je m’égare entre les titres joués durant les deux sets, car tout comme les racines du Blues le sont, c’est à dire parfois impénétrables ou inextricables , une set list également peut l’être…

Après un petit break (de très courte durée), qui me permettra tout même de partager le verre de l’amitié avec Alain Pelletier en toute complicité, une belle surprise nous attend. Tous, nous tomberons sous le charme d’une très belle voix féminine, celle de la jolie et souriante Florence.
Tant elle est méritante et talentueuse, je vais consacrer quelques lignes pour vous la présenter, mais place à quelques photos, d’abord…

Florence est née en Normandie en mars 1979, de parents originaires de Guinée Bissau et du Sénégal. Tout comme ses frères et soeurs, elle est bercée dans la musique afro-cubaine qu’affectionne tout particulièrement son père, qui pratique également la guitare acoustique. Elle grandit dans un univers où la musique africaine, la chanson française, la danse et le rythme sont omniprésents. Malheureusement ses parents n’ont pas les moyens de lui offrir des cours de musique… Devenue adulte, elle exerce pendant un temps le mannequinat. En 2010, un ami lui fait écouter l’album unplugged de la chanteuse Lauryn Hill du groupe Fugees. Sur cet enregistrement Lauryn est seule, avec pour tout accompagnement sa guitare acoustique. C’est pour Florence une véritable révélation qui la conduit sur le champ à acheter une guitare acoustique et à contacter Christophe Nanot, professeur de guitare dans les Yvelines, où elle vit désormais. La semaine suivante, elle prend son premier cours avec lui. Très vite, ce dernier perçoit chez Florence la passion qui la lie à la musique et lui découvre un talent de chanteuse. Huit mois plus tard, il lui propose de monter sur scène avec son groupe. Après la naissance de ses deux garçons, en 2016, elle prend ses premiers cours de chant à l’école de musique de Thoiry et développe un enthousiasme croissant pour cette voie. En juin 2017, au cours de l’un de ses concerts, elle rencontre Sylvia Schmitt, coach vocal, avec qui elle travaille aujourd’hui. Elle s’inspire d’artistes féminines telles Amy Winehouse, Lauryn Hill, Adèle ou encore Nina Simone, confortant ses influences dans un mélange de soul, jazz et blues. Florence travaille actuellement sur des compositions avec Léo Uberti, musicien talentueux diplômé de l’American School of Modern Music, elle écrit des textes et espère un jour sortir son propre album.

Seule au chant, accompagnée par Paul à la guitare, Florence nous interprète quelques titres: ‘La Javanaise’ de Serge Gainsbourg, ‘Hallelujah’ de Leonard Cohen, ‘Don’t let me down’ du duo The Chainsmokers, ‘Back to black’ d’Amy Winehouse où encore ‘Fever’ de Peggy Lee.
Je le répète, nous serons tous sous le charme et l’émoi de cette voix sensuelle. Même une statue de marbre n’aurait pas retenu une petite larme émotionnelle, et aurait frappé très fort dans ses mains pour accompagner les ovations du public.

Poursuivons ce deuxième set… Bien après que les démons de minuit soient passés, l’heure de la jam à sonné. De nombreux musiciens partageront la scène avec ceux de Fuzz, sur de nombreux titres, soit seul ou à plusieurs avec le groupe. Lorsque trois guitaristes, Cédric Hoisey, Vincent Maro, et Dylan Braz, croisent leurs manches de gratte avec celui de Paul Massiani, fusent à l’unisson les riffs acérés. Cela explose, nous sommes assis sur un baril de poudre et la mèche prend feu !
‘Boom Boom’, comme sur ce titre de John Lee Hooker, et nous reprenons en choeur “I was born in a cross-fire hurricane”, de circonstance sur ce ‘Jumpin Jack Flash’ des Rolling Stones.

Nous reprendrons nos esprits, pour à nouveau quelques instants de grâce lorsque Florence revient pour partager au chant avec Fabrice quelques titres ‘Ain’t no Sunshine’ de Bill Withers, ‘Sweet home Chicago’ de Robert Johnson, ‘The Thrill is gone’, immortalisé par B.B. King, ‘Mustang Sally’ de Mack Rice, ainsi que ‘Knockin on heavens door’ de Bob Dylan.
Deux voix au timbre différent, celle de Florence, celle de Fabrice, mais unies et complémentaires pour que battent nos coeurs, plus intensément encore.

Sur certains de ces titres, gorgés de Blues, tout comme ce ‘Shake your hips’ écrit par Slim Harpo, prend place la fête au ruine-babines avec 4 harmonicistes, David Ramos, Jean- Christophe Tavot, Frank Tizzoni et Waldek Preyzner.

Quelques moments précieux et jouissifs car l’harmonica est un instrument incontournable de cette discipline qu’est le Blues.
Citons encore quelques titres, ‘Rocky Mountain way’ de Joe Walsh, ‘Tush’ et ‘Sharp dressed man’ de ZZ Top, ‘The Stumble’ de Freddie King, ‘Fade into Blue’ de Bill Perry.
Sur ces titres, et d’autres, les guitaristes déjà cités font s’en donner à coeur joie, comme le feront également 3 batteurs, Aurélien Debray, Didier Joubert, ainsi que notre Boss du Pitchtime, Alain Sabbatier.
Nous aurons droit à quelques douceurs relatives, car tous assis sur scène, Fabrice Boyer, Paul Massiani, Fabien Coassin et Dider Bordeau, sous l’oeil bienveillant de Didier Bessaguet, vont nous combler de leurs jeux respectifs.

Lorsque Fabrice nous présente ses musiciens, ils seront fortement applaudis. C’est la fin du concert, nous dirons-nous, alors nous en redemandons et plus fort encore, et dans nos mains nous frappons, encore et encore.

Encore un fois, forts de leur générosité, ce n’est pas un titre qu’ils nous offriront en rappel, mais un certain nombre, dont le cultissime ‘All along the watchtower’ de Bob Dylan ou ‘Stormy Monday’ de T.Bone Walker, peut-être. Allez savoir, car lorsque les artistes jouent tout au feeling, laissant bonne part à l’improvisation, et ce jusqu’à 2 heures du matin, pour quasiment 4 heures de concert (oui, 4 heures..!!!), j’y perds un peu ma tête, sachant pertinemment que l’écrit est le lieu où se garde la mémoire.
Merci à tous ces musiciens présents, ils nous offert une soirée concert exceptionnelle.

Voici la page Facebook du groupe Fuzz Blues Rock 78: ICI
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Voici également le site web officiel de Fuzz: ICI