Concert Nina Van Horn : ‘Sisters, Sisters’ au Pitchtime

              Concert Nina Van Horn: ‘Sisters, Sisters’ au Pitchtime

Reportage : Alain Betton
Le 24 septembre 2011 au Pitchtime (Dourdan)
Photos : © Alain Betton

Artiste incontournable de la scène blues française et internationale, Nina Van Horn, avec cette générosité qui la caractérise, nous fait partager sa passion du blues dans l’intimité de la petite salle du Pitchtime à Dourdan en ce soir du 24 septembre 2011.
Accompagnée de ses musiciens, Masahiro Todani aux guitares, Marten Ingle à la basse, Slim Batteux au clavier et Fred Kolinski à la batterie, Nina nous convie à un véritable show en hommage aux femmes du blues du début du siècle dernier. Un privilège pour le public, celui de vivre les instants précieux de son dernier double album live CD/DVD ‘Ashima – Tour in India’, plébiscité par la presse spécialisée et nominé par France Blues dans la catégorie meilleur album blues de l’année.

Les musiciens sont sur scène…Intro…La voix de Marten Ingle avec son incomparable accent californien annonce la venue de Nina Van Hooooorn…! Cette dernière traverse la salle sous les applaudissements fournis de l’assistance. Nina est avec nous, les cœurs se serrent, et la magie opère de suite sur le premier titre, ‘Down in the Alley’, de Memphis Minnie.

Durant plus de deux heures, Nina revisite le répertoire de ces femmes du blues, nous conte des anecdotes chargées d’émotions intenses sur la dure réalité de leurs vies au quotidien, leurs joies dissimulées, mais aussi et surtout leurs peines, leurs souffrances et leurs errances.
Avec une extrême complicité avec ses musiciens et en communion totale avec le public, Nina enflamme la salle de son blues festif. Elle chante toutes les femmes du blues, abordant les thèmes de l’homosexualité sur ‘Prove it on me’ de Ma Rainey, cette femme qui préférait les femmes, la prostitution sur ‘I’ll keep sittin’ on it’ de Georgia White ou encore le racisme qui sévissait à cette époque sur ‘You can’t tell the difference after dark’ de Alberta Hunter, sans oublier et le poignant ‘Strange fruit’ chanté par Billie Holiday en 1939, époque ou l’on apprenait encore aux enfants noirs à baisser les yeux devant les blancs.

Instants fortement émotionnels, instants où les larmes montent aux yeux lorsque Nina interprète en acoustique ‘Sisters, Sisters’ écrit en hommage à ces femmes, à ces sœurs qui resteront à jamais gravées dans son cœur, et dans le nôtre aussi, désormais.
Instants de connivence lorsqu’elle nous dévoile le tatouage de ses ‘Blues Brothers’ sur son bras droit en chantant ‘He’s my man’.

Sous les ovations du public, ce fabuleux guitariste qu’est Masahiro Todani nous gratifie d’une série de riffs saignants dont il a le secret sur les titres ‘Muddy Waters blues’ et ‘Good bye New Orleans’, accompagné par un Marten Ingle déchaîné à la basse et debout sur une table basse au milieu de l’assistance.

Une soirée exceptionnelle loin d’être terminée car elle se prolongera après le concert par un grand moment de partage avec Nina et ses complices, avec dédicaces de son album ‘Ashima – Tour in India’ et de son ouvrage ‘Hell of a woman’, fruit de nombreuses recherches biographiques sur ces femmes, ces sœurs du blues. Un livre de chevet fortement recommandé pour les longues soirées d’hiver.
Nina Van Horn est incontestablement la noble héritière de ces femmes dont elle revendique l’héritage musical et spirituel. Elle est notre Reine du Blues, et pas seulement, elle est également notre Dame de Cœur.

Site web de la grande Dame du Blues :
www.ninavanhorn.com

Nina Van Horn