Concert de Otis Taylor au Sunset

Vendredi 3 avril 2009. A lui seul l’unique concert parisien de Otis Taylor était un événement et pour rien au monde nous ne l’aurions raté, surtout que l’on savait que celui qui fait trembler de nombreux journalistes aux questions plus ou moins ‘classiques’ ou ‘tellement idiotes que je ne sais pas quoi leur répondre’ (dixit Otis Taylor en personne) allait chanter plusieurs titres de son nouvel opus, ‘Pentatonic Wars And Love Songs’ que nous avons entendu en avant-première (sortie annoncée pour le 23 juin) et qui est, je vous l’annonce déjà, un événement…!
 
Plus d’une demi-heure avant le début du concert les premiers fans se pressent devant l’entrée, descendent au sous-sol, au Sunset (le Sunside étant la salle du rez-de-chaussée), prennent les meilleures places, et attendent…
 
C’est Cassie Taylor, la fille d’Otis Taylor, qui montera la première sur la scène du Sunset, chantant seule, et a capella, ‘Mona Lisa’, avant de poursuivre par une chanson de son répertoire, ‘Lay My Head On Your Pillow’, dédiée à ses parents (mariés depuis 23 ans!), et sur laquelle elle s’accompagne à la basse. Le charme de la jeune fille et la voix font l’effet d’une bombe, Cassie recueillant de longs applaudissements tandis que son père et ses musiciens montent sur scène.
 
Inédit, le quatuor composé de Cassie Taylor à la basse, Otis Taylor à la guitare, Zach Miskin au violoncelle et Misja Fitzgerald à la guitare débute par ‘Looking For Some Heat’, le premier titre du prochain CD de Otis Taylor, justement, suivi du second titre de ce même CD, ‘Sunday Morning’, chanté par Cassie Taylor.
 
Zach Miskin au violoncelle et Misja Fitzgerald à la guitare sont excellents, parfaits, et le regard que leur jette Otis le confirme avant que le quatuor ne nous offre une fantastique reprise du ‘Hey Joe’ de Jimi Hendrix au cours le laquelle Misja se verra ovationné pour son long solo de guitare, de même que Zach au violoncelle.
 
Une ovation qui saluera quasi chaque chanson suivante, jusqu’au final où la salle entière, debout, battra des mains et des pieds, totalement conquise par plus de trois heures de concert.
 
Mais ce concert qui aura ravi les amateurs de blues présents ce soir-là fut aussi un événement lors de la balance, un peu plus de trois heures avant le début du concert. Venus pour interviewer Otis Taylor, nous eûmes en effet le plaisir, le bonheur de voir arriver Shemekia Copeland – qui allait jouer le soir même au Jazz Club Lionel Hampton – et d’assister à une ‘jam session’ totalement improvisée et inédite.
 
Les mots manquent pour qualifier et décrire le moment que nous avons vécu et la magie de cette rencontre dans un des lieux parisiens les plus mythiques, lieu dédié au jazz et au blues. Quelques photos, peut être, pourront vous faire comprendre combien ce moment fut intense, beau tout simplement, avec une Shemekia Copeland transcendée par cette rencontre et improvisant au chant sur :
My father Johnny played the blues,
Cassie plays the blues,
Otis plays the blues,
We all play the blues.
 
C’est Otis Taylor en personne qui nous glissera ensuite avec un sourire, avant de commencer l’interview: ‘J’espère que vous avez pris des photos, parce que des moments comme çà, on en vit rarement, nous aussi!’
Une interview que vous retrouverez dans les prochains jours sur Paris-Move et dans lequel Otis Taylor nous dit tout sur son prochain opus, ‘Pentatonic Wars And Love’, qui va sortir le 23 juin. Un album dans lequel vous découvrirez un étonnant Gary Moore, une super Cassie à la basse et au chant, un exceptionnel Ron Miles à la trompette et de très nombreux invités. Un événement, je vous le dis, je vous le garantis, parole de Frankie Bluesy!
 
Frankie Bluesy Pfeiffer