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Née il y a vingt-sept ans dans une famille où l’harmonica tenait une place centrale (et bercée par les sonorités de Stevie Wonder, Bob Dylan et Neil Young), Ariel Bart intègre, dès son septième anniversaire, un orchestre Israëlien composé de quarante harmonicistes. Elle poursuit ensuite des études en musique contemporaine et en jazz, d’abord dans son pays, puis aux États-Unis, où elle rencontre certains des musiciens qui l’accompagneront par la suite. Soliste de l’Orchestre de Jérusalem Est et Ouest, elle se produit aussi avec des artistes reconnus de la scène New-Yorkaise, tels Andrew Cyrille, William Parker, Steve Swell, Maya Belsizman ou encore la chanteuse Noa. Mais à défaut de partitions pour son instrument (ni même de répertoire établi), elle façonne surtout sa propre musique, où chaque note devient une extension de sa voix intérieure. Désormais basée à Berlin, elle a élu l’harmo chromatique pour instrument de prédilection, et avec déjà deux albums en quintet à son actif (“In Between” et “Documentaries”, sur Ropeadope), elle a su s’imposer non seulement en tant que virtuose, mais aussi que compositrice inspirée. Après un album paru l’an dernier (et distribué par Believe), son Trio Project (soit, outre elle-même, la violoncelliste Talia Erdal et le pianiste Arseny Rykov) propose neuf nouvelles pièces instrumentales, où son harmonica emprunte souvent les tonalités mélodiques et atmosphériques du regretté Toots Thielemans (“Wind From The North”, “Behind Windows”, “Don’t Forget Us When The War Is Over” ou “Seeds Of Change”, où ses lamelles s’intriquent aux cordes du violoncelle). Sachant puiser dans son propre héritage hébraïque (“Oath”, pour serment, aux parfums capiteux d’Europe centrale), elle cède aussi libre cours à ses comparses (ainsi du clavier de Rykov en introduction de “One Warrior”, où le violoncelle d’Erdal fait office de contrebasse). Avec son jeu expressif où s’entremêlent jazz occidental et influences orientales, Ariel Bart propose une musique à la croisée des mondes, dont la dimension suggestive rejoint parfois celle de grands stylistes du bandonéon jazz tels qu’Astor Piazzola ou Richard Galliano (“Screams Before Silence”, “Sahar”).
Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co
PARIS-MOVE, July 27th 2025
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