CHRISSY JOHNSON – Shake Where You’re Steady

Autoproduction
Americana
CHRISSY JOHNSON - Shake Where You're Steady

Près d’une décennie après son prédécesseur, “Arms Of July”, la singer-songwriter et guitariste Chrissy Johnson nous revient enfin avec un second album. Le sorcier des consoles et multi-instrumentiste Steve Dawson (de San Diego puis de l’Idaho, et désormais établi à Chicago, déjà chroniqué ICI (*), et à ne pas confondre avec son parfait homonyme de Vancouver, installé pour sa part à Nashville) se révèle à nouveau à la manœuvre, y assurant toutes les parties instrumentales (à l’exception de la guitare acoustique, où officie Chrissy elle-même, et des arrangements de cuivres sur une plage), tout en co-signant trois titres. S’étant initialement destinée à une carrière littéraire, Miss Johnson connut son épiphanie à l’écoute du premier opus d’un certain Dar Williams (“The Honesty Room”), qui lui indiqua qu’une voie lui était également possible pour exprimer ses textes et sa poésie à travers la musique. Fondées sur ses propres expériences personnelles, ainsi que l’observation de situations rencontrées parmi son entourage, ces douze nouvelles chansons traitent autant d’émotions que de combativité, ainsi que d’empathie et de résilience. La plage d’ouverture, “The Greatest Abandon”, évoque ainsi le trauma originel qu’elle vécut avec sa mère, quand son père quitta le foyer familial alors qu’elle était adolescente. On me pardonnera mes références répétées à Neil Young, mais le timbre vocal de Chrissy s’approche si manifestement de celui du Loner à ses débuts que la comparaison s’y impose (de même que plus loin, sur “Only Now”, “In The Meantime” et “Soldier Of Reverie”), tandis que les orchestrations qu’y appose Dawson évoquent autant celles de Buffalo Springfield que celles de CSNY et des premiers Eagles. La Laurel Canyon folk-pop millésimée early-seventies d'”Anything” bénéficie ensuite des cuivres de Chris Greene (saxophone) et John Moore Jr. (trompette), ainsi que de la slide gouleyante de Dawson. Un orgue Hammond sous-tend le languide “Strange Fire”, auquel une basse et une batterie confèrent un funk tranquille, accentué par le contrepoint d’un saxophone discret.  On ne s’y sent guère distant du yacht-rock introspectif de Stevie Nicks et Christine McVie, avant que “It Takes Imagination To Survive”, “Runaway Love”, “Only Now”, “Falling” et “Are You Coming Through” ne nous ramènent au jingle-jangle des premiers Suzanne Vega. Avec ses voix doublées, l’électrique “Backwater Blues” renvoie sans ambiguïté au “Everybody Knows This Is Nowhere” de Crazy Horse, tandis que “Pretty Little Heart” conclut sur un country rock affirmatif qui n’aurait pas déparé le répertoire de Tom Petty (avec le mantra “she wants the joyful side”). Bénéficiant d’arrangements riches et subtils, voici donc une autoproduction qui témoigne d’une liberté et d’une intégrité artistique jamais démenties. Recommandé aux fans des premiers Joni Mitchell, America et Suzanne Vega (et à ceux de Neil Young, certes aussi).

(*) album “At The Bottom Of A Canyon In The Branches Of A Tree”

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, July 3rd 2025

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To buy the album

Chrissy Johnson’s Bandcamp

Musicians:
Chrissy Johnson – Acoustic Guitar & Vocals
Steve Dawson – Electric Guitar, Acoustic Guitar, Bass, Drums & Organ
Chris Greene – Saxophone
John Moore, Jr. – Trumpet

Tracklisting:
1. Greatest Abandon
2. Anything
3. Strange Fire
4. It Takes Imagination to Survive
5. Runaway Love
6. Only Now
7. In the Meantime
8. Backwater Blues
9. Soldier of Reverie
10. Falling
11. Are You Coming Through
12. Pretty Little Heart