Baladin du blues, ermite-chanteur à la discrétion et à l’amabilité aussi large que le cœur qu’il possède, Eric Bibb charme, séduit, souhaitant toujours faire partager au plus grand nombre son plaisir de jouer et de chanter. Tout comme il a voulu faire partager au public du studio de FIP son bonheur après l’élection de Barak Obama, avant d’enchaîner sur un titre aux paroles fortement symboliques de cet immense espoir qu’a été l’élection du premier Président noir américain, ‘Got To Do Better’.

 

Autant aux States il sera sans doute aisé de faire mieux qu’avant, autant Eric Bibb et Dixiefrog auront beaucoup de mal à faire mieux, tant ce double opus est tout simplement superbe! On frise l’excellence en matière d’enregistrement ‘live’ et le premier coup de chapeau de cette chronique va aux ingénieurs du son de Radio France et de FIP. La chaleur humaine, le talent, le charisme de Eric Bibb transpirent sur chacun des titres et les deux CD ‘live’ le retransmettent parfaitement. Une réussite indéniable dont je peux attester, ayant eu la joie, le plaisir d’assister aux deux concerts de Eric Bibb qui vous sont proposés sur deux CD, dans ce superbe digipack.

 

Le choix des titres ressemble à s’y méprendre à un ‘Best of…’ et vous retrouvez avec bonheur ‘Kakomo’, Diamond Days’, ‘Hold On’ et beaucoup d’autres. Tous ces titres qui font d’Eric Bibb l’un des bluesmen les plus réputés du moment.

 

Sur le premier CD, qui reprend l’enregistrement du concert du 2 décembre 2008, Eric Bibb est accompagné de son orchestre au complet, avec Larry Crockett à la batterie, Trevor Hutchinson à la basse et Staffan Astner à la guitare, tandis que sur le second CD, qui reprend, lui, le concert du 13 mars 2008, Eric Bibb est secondé par Larry Crockett à la batterie et par son invité et ami Amar Sundy à la guitare électrique, sur trois titres.

 

Magie du direct saisi avec précision, l’émotion est palpable quand Eric Bibb chante ‘For You’, superbe chanson qui vous collera des frissons à n’en plus finir. C’est beau, c’est géant, tout simplement!

Et que dire de cet incroyable ‘In My Father’s House’ sur lequel le public, conquis, frappe des mains en cadence. Pour l’avoir vécu dans le studio de FIP, ce 2 décembre 2008, je peux vous dire que oui, ce public que vous entendez était en communion avec Eric Bibb. Une communion totale lorsque le baladin du blues interpréta en rappel, seul à la guitare, ‘I Shall Not Be Moved’. En quittant le studio, ce soir de décembre, j’en ai vu qui avaient les larmes aux yeux, et cette sensation là, croyez-moi, vous l’aurez à votre tour, en écoutant ce double CD qui mérite un seul et unique qualificatif: FABULEUX!

Frankie Bluesy Pfeiffer