
PARIS-MOVE, March 10th 2025 – RIP DAVID JOHANSEN par Patrick DALLONGEVILLE (Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co).
On était fin 1973, j’avais 14 ans, et en couverture de mon Rock & Folk mensuel trônait la figure improbable et quasi-simiesque d’une version hybride de Mick Jagger et Joe Lebb, trempée de sueur en chapeau claque, nœud pap’, plastron et redingote fripée. C’était, je m’en souviens comme si c’était hier, ma première confrontation avec David Johansen, alors figure de proue des scandaleux New-York Dolls.
Suivie à la trace par une armée de rock-critics (de Nick Kent à Yves Adrien), cette horde dépenaillée et outrageusement androgyne venait alors de donner deux concerts à Paris (dont l’un, retransmis sur RTL par Jean-Bernard Hébey dans sa série “Gratuizéendirect” -concert où était présent Frankie, notre rédacteur en chef et habitué du studio- et qui devait faire ensuite l’objet d’un bootleg fameux sous l’appellation “Live at Radio Luxembourg, Paris 1973”).
Chez des camarades de lycée, j’eus ensuite l’occasion d’écouter leur premier 33 tours, qui ne me fit alors pas grosse impression, mais les Dolls partageaient avec les Stooges la particularité d’avoir alors gardé le meilleur pour la suite. En effet, à l’image du “Fun House” de la bande à Iggy (qui réalisait toutes les promesses confusément induites par son prédécesseur), le “Too Much Too Soon” des Dolls culmine pour toujours au panthéon du rock le plus effrontément débridé et jubilatoire (avec ses reprises des Coasters, des Jay Hawks, de Sonny Boy Williamson et d’Archie Bell & the Drells, et leurs hymnes perso, “Babylon”, “Puss And Boots”, “Who Are The Mystery Girls” et “Human Being “).
Depuis les disparitions successives de Billy Murcia, Johnny Thunders, Jerry Nolan, Arthur Kane et Sylvain Sylvain, David était l’ultime survivant des Dolls originels, dont ni sa propre carrière en solo et au cinéma, ni la reformation partielle et douteuse des Dolls (2004-2011) ne sont jamais parvenus à réitérer l’impact.
On retiendra toutefois du personnage, outre son éternelle bonne humeur et son culot d’extraverti permanent, sa période Buster Poindexter et Harry Smiths, ainsi que son truculent “Live It Up” (avec medley des ANIMALS introductif). Il s’est éteint dans sa ville éternelle le vendredi 28 février dernier, à 75 ans. Sleep tight, baby Doll…
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