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Ne comptez pas sur moi pour raviver la vieille querelle à propos du bon vieu’ groupe du Texas, to be séquenceurs et synthétiseurs or not to be! Débat un peu stérile, n’est-ce pas? Mais à l’écoute de ce disque qui vient de ressortir chez Eagle Records, on peut comprendre ceux qui pensent que c’était mieux avant.
Rappel des faits: en 1980 le groupe a 10 ans d’existence et 7 albums sous la ceinture. Ils ont réussi à extirper leur boogie blues sauvage près de l’os du circuit des bars du Sud des Etats-Unis vers les stades américains. Pas mal pour un trio au look improbable, barbes sans fin, chapeaux de cowboy, fourrures recouvrant les guitares, et à la musique simpliste! Simpliste? Pas tant que ça depuis la sortie de leur dernier album, ‘Deguello’, qui comprend des titres plus ambitieux comme ‘Manic Mechanic’ ou ‘Lowdown In The Street’. Cette ambition de ne pas rester sur place et qui, plus tard, leur fera justement chercher vers les séquenceurs et synthétiseurs. En 1980, donc, fraichement signés chez Warner, l’heure est à la conquête de l’Europe, où ils n’ont encore jamais joué. Et quoi de plus naturel à l’époque de jouer au Rockpalast, cette émission allemande retransmise partout en Europe, le parfait tremplin pour le groupe. Le trio y joue le samedi 19 avril 1980. On devrait dire le dimanche 20, d’ailleurs, le groupe ne montant sur scène qu’à 4:00 du matin, à cause du fait que trois autres groupes les précèdent sur la scène de la Grugahalle d’Essen, dont les Blues Brothers et Ian Hunter featuring Mick Ronson, qu’on n’a pas voulu faire passer après le trio diabolique! La set-list, tournant forcément autour du nouvel album, qui sera jouée entièrement ce soir-là, comprend aussi tous les titres forts d’albums comme ‘Tres Hombres’ ou ‘Fandango'(‘Waitin’For The Bus’,’Jesus Left Chicago’, ‘Arrested For Driving While Blind’, ‘Beer Drinkers & Hell Raisers’, ‘Tush’, ‘La Grange’…). Autant dire qu’on a ici le ‘Best of’ de la première période du groupe, joué avec passion par un groupe qui a tout à prouver (et qui le fera, le groupe jouant l’année suivante devant 40.000 fans au stade de Cologne!)
Alors, oui, faites-vous plaisir, ce disque est un must, malgré les pains et les faussetés qu’on ne rattrapait pas encore à l’époque avec une souris d’ordinateur, malgré le son brut de pomme. Plaisir garanti, croyez-moi sur parole. Et si la version CD vous a plu, sachez que ce concert existe aussi en DVD. Même crémerie.
Paris-Move