| Rock |
Je dois reconnaître que si l’on m’avait donné à écouter cet album sans rien me dire d’autre, je me serais superbement planté car jamais je n’aurai collé le drapeau bleu-blanc-rouge sur ce combo dont la qualité du chant, déjà, mais aussi celle des orchestrations, est plus qu’étonnante, surprenante.
Dès l’entame du premier titre, ‘Crawl Up Into Your Bed’, et ce duo chant-clavier, vous êtes d’entrée plongés dans un univers digne des plus belles prods ricaines. Puis dès que la batterie rentre en jeu et que la belle Alice fait résonner sa voix dans les chœurs, vous n’êtes plus emballés mais conquis. Totalement. Avec cette sensation de légèreté dans la musique qui fait d’un album de plus dans votre CD-thèque l’un de ceux que vous garderez toujours sous la main, si ce n’est près de la platine, ou sur la platine.
La suite, de ‘Much Smaller Dead Than Alive’ à ‘A Good Place For A Hand Out’, en passant par ‘Completely Rusted Through’, vous fera glisser entre rock et folk, country et pop sans jamais vous tracer de frontières, comme si l’osmose entre ces musiques était tout simplement naturelle, d’une évidence logique. Un univers aux teintes multiples et lumineuses sur laquelle nulle ombre ne pèse, même si les paroles de quelques chansons pourraient vous faire penser le contraire.
Un univers conçu par un quatuor composé de Sébastien Gils au chant et à la guitare, Frédéric Nief à la basse et aux claviers, Fred Beaussac à la batterie et Alice Morched-Zadeh au chant et aux percus. Un combo auquel se sont joints de nombreux guests, comme Raphaël White à la slide guitare et aux guitares électriques, Anna Flore au violoncelle, et bien d’autres encore. Des invités qui apportent incontestablement un plus à l’orchestration et aux arrangements de certains titres dont on se demande comment le Zimmer Lane pourra faire sans eux sur scène, mais n’est-ce pas là aussi le pari génial d’avoir sorti un opus aussi riche, aussi dense sur le plan musicalité pour ensuite proposer son autre version en live?
Inutile de vous dire que je ferai ce qu’il faut pour aller le voir en concert, ce Zimmer Lane-là, car je salive déjà à l’idée d’entendre ‘Gather Dust’ en live, avec ce violoncelle et ce cor qui marquent profondément de leur empreinte la version proposée sur cet album. A moins que tous ces invités ne les accompagnent sur la route, auquel cas, un conseil, ne ratez sous aucun prétexte le moindre passage de Zimmer Lane près, ou même très loin, de chez vous.
Mais peut être faut-il chercher aussi la raison de tout ce que vous propose ce combo en fouillant dans les chansons écrites par Sébastien Gils et co-signées, pour certaines, par Frédéric Nief. Car même s’ils vous disent (et chantent) que c’est fait avec ‘No Special Attention’, on ne peut que penser à eux pendant ces ‘Weary Days’ et les suivre partout où ils vous embarquent, car comme ils vous l’écrivent en titre d’opus, ‘Walk With Other Souls In Pain’.
Indiscutablement, un opus ‘coup de maître’ comme peu de groupes ont pu en réussir dans l’hexagone.
Frankie Bluesy Pfeiffer
