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Monumental brûlot musical que cette nouvelle galette de Ziggy Marley…!! Le Reggae est revisité à 200 km/heure par un reggaeman qui ne renie rien, mais au contraire, parcourt à nouveau tous les sentiers où fleurit l’esprit de révolte et de rébellion. Le héros de la Bande Dessinée, Marijuanaman, n’est pas simplement l’adepte de la fumette facile mais l’adulte responsable écologique qui pense à l’avenir des enfants de la planète. ‘Wild and Free’, chanté en duo avec l’acteur Woody Harrelson, prône la légalisation de la marijuana à des fins utilitaires. ‘Welcome to the World’, introduit par le cri primal de son fils, Abraham Selassie Robert Nesta, dépeint notre monde tel qu’il est, parce que ce sont les enfants de cette génération-là qui devront lutter pour qu’il soit meilleur. ‘The Road Less Traveled’ préconise de ne pas choisir la facilité pour réussir.
Dans ‘Changes’ il associe son fils aîné Daniel à l’ouvrage, de même que la productrice Linda Perry…et les douze morceaux s’écoutent en boucle de manière déconcertante. Don Was, qui n’est pas le premier producteur venu (The Rolling Stones, Bonnie Raitt, Bob Dylan, Bob Seger, Al Green, Garth Brooks, Ringo Starr, Iggy Pop…), est aussi de la partie. Lui qui a également reçu de nombreux Grammy Awards, y compris celui de Producteur de l’année en 1995. Il faut dire que le garçon sait ce qu’il fait et qu’il a compris que cette galette là serait un bon coup. Car le disque est Remarquable! Douze titres composés par David, l’aîné des enfants de Bob, qui en plus d’une capacité déconcertante à composer de la musique, colle dessus des textes intelligents qui donnent à réfléchir! Le titre ‘Elizabeth’ en est la meilleure preuve. Un texte qui met l’Oncle Sam et la Reine d’Angleterre dos à dos quant à l’exploitation des peuples et le soutien aux nantis. Il faut dire que le garçon en sait quelque chose, lui qui a passé son enfance dans une île où prévalaient les décisions et les règlements de la Reine du Commonwealth…! L’œuvre d’un artiste qui dépasse le genre musical dont il est l’un des plus grands représentants, pour innover musicalement et faire de ses mélodies le meilleur vecteur possible de ses textes éclairés. Ce quatrième album solo est sans nul doute celui de la maturité! Il lui aura fallu en enregistrer quatre pour atteindre une telle dimension. Les autres disques étaient certes de très bons opus, mais celui-là est encore meilleur! Et une chanson comme celle qui parle de la dame qui porte la couronne outre Manche est digne de figurer sur l’unique galette à emporter sur la lune ou dans la tombe, pour vos grands moments de solitude. Ce titre sera gravé à côté de ‘Gimmie Shelter’ des Rolling Stones, ‘Leyla’ d’Eric Clapton, ‘For What It’s Worth’ de Buffalo Springfield et de ‘Cinnamon Girl’ de Neil Young. Un album qui sera un pur chef d’œuvre! A emporter avec soir au Paradis!
Et si je prends maintenant le temps de vous énumérer les musiciens, ce n’est pas par politesse vis-à-vis d’eux ou de vous-même, mais parce que ce sont des vraies pointures! Le guitariste japonais Takeshi Akimoto, le bassiste américain Darryl Jones (qui accompagnait Miles Davis sur ‘Tutu’ et qui joue avec les Rolling Stones, quand ils tournent), le batteur jamaïcain Carlton ‘Santa’ Davis et le clavier anglais James Poyser.
Mr Marley est non seulement ce que l’on appelle un artiste ‘engagé’, mais il est surtout un artiste qui milite activement pour les causes dont il chante. Il travaille avec les Nations Unies, crée un label indépendant, ‘Ghetto Youths Crew’ puis ‘Tuff Gong Worldwide’, participe à l’Unlimited Ressources Giving Enlightenmrnt (URGE), aide les enfants de Jamaïque et d’Ethiopie, est supporter de Little Kids Rock, et pas moins d’une dizaine d’organisations humanitaires sont répertoriées sur son site officiel, dont Playing For Change. Chapeau bas, Mr Marley, car ils sont (très) rares, les artistes qui mettent leurs paroles et leurs actes en concordance.
