Jazz manouche |
Dès “L’Implorante” d’ouverture, virevoltante suite de 8’26, le décor est planté. Et à la différence de celui qui en orne la pochette, ce dernier n’est nullement inerte, mais aussi mouvant que le voyage auquel nous invitent les frangins Helmstetter et leur comparse Maiani (dont les initiales des prénoms composent le nom de la formation, YTRÉ). Sous omniprésent ascendant swing, ce quartette fait ainsi défiler les paysages, actant au passage la rencontre entre jazz manouche et bossa, tandis que plus avant, les climats mélancolico-tragiques de l’Argentine d’Astor Piazzola et de Gardel (le splendide “Boléro Carezza”, et son pont ternaire aux soli ébouriffants) se surprennent à enfourcher des pavanes (“L’Abbaye De Sel”), sur de poignants et vigoureux accents flamenco (“Tempérance”), voire des break-beats (“Spring Melody”). Tal Farlow et Baden Powell côtoient ainsi Django et ses émules, tandis que des archets évoquant ceux des non moins regrettés Grappelli et Lockwood décrivent de sinueuses arabesques (“Jusqu’Au Bout”). La coda, “Echoes Of Einzam”, nous entraine enfin, en une trépidante sarabande klezmer, sur les pistes balkaniques originelles des musiques manouches. Éclatante démonstration que deux guitares et deux violons suffisent à nous faire entrevoir un monde d’une flamboyante harmonie, dont on souhaiterait ardemment que le nôtre puisse également s’inspirer. Un authentique éblouissement.
Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, December 10th 2020
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YTRÉ:
Engé Helmstetter et Railo Helmstetter : guitares
Tchatcho Helmstetter et Yardani Torres Maiani : violons