Yellow Dogs – Step On The Gas

autoprod.
Blues

Encore des clébards, me direz-vous. Et tout aussi barges que les chiens fous à mémère (Shaggy Dogs), sauf qu’ici ils sont jaunes, les toutous. Et vu le dessin au dos de la pochette, c’est même plutôt du genre molosse-colosse que style toutou bien sur soi et qu’on va pouponner chez le coiffeur pour animaux de compagnie.
Dire que l’opus est du même calibre n’est pas faux car dès le premier titre, ‘Cheap Beer & Shuffle’, ca dégage autour de soi et ca fait la place nécessaire à un bon shuffle qui envoie comme il faut.
 
Christophe Lucatelli à la basse et Francois Poitevin à la batterie sont de sacrés molosses et ca vous mord bien comme il faut dans les mollets, comme dans cette foutue intro de ‘I Can’t Stand Your Cookin’, où le Christophe vous envoie de la basse comme pas possible.
 
Côté rythmique donc, sincèrement, y’a rien à redire. C’est affiché, ‘chiens dangereux’ sur toutes les plages, sauf sur la cinquième, où Yannick Dorel s’offre seul à la gratte acoustique un blues de la veine Delta la plus forte. Le bougre y va en slide comme s’il revenait d’une journée de labeur dans les champs de coton et très honnêtement, ça l’fait, oui. Un titre qui laisserait presque espérer de la part de ce chien jaune-là un album solo en acoustique.
 
Et puisque je tire sur la laisse de ce clébard là, j’en profite pour vous dire que le molosse en question a signé dix des treize titres de cet opus, ce qui, pour un premier album, est plus que remarquable vu la manière dont certains étoffent leurs albums à grand renfort de reprises. Mais bon, je ne dis pas ça parce que le molosse montre les dents, mais tout simplement parce que lorsque de jeunes bluesmen qui ont le talent pour composer et écrire des blues qui en valent beaucoup de ceux estampillés ‘made in USA’, autant le souligner.
 
Seul petit conseil que je donnerai volontiers, mais qui n’engage que moi, ici présent, c’est de recommander à Yannick Dorel de continuer à bosser sa voix, car autant le mec est bon à la gratte, autant au chant ça le fait, mais juste-juste. Manque ce p’tit quelque chose qui fait la différence, la signature du mec qu’on reconnaît ensuite à des kilomètres de chenil à la ronde. Ce petit quelque chose sur lequel un Antoine Holler a mis le doigt dessus et qui fait d’un finaliste d’un Tremplin un Vainqueur, avec V majuscule.
 
Ceci dit, et avant que les trois clébards ne me sautent à la gorge, je tiens à dire que pour un premier album, c’est de la bonne pâtée pour chiens à pedigree, pour amateurs de Chicago Blues, même si y’a moins de clébards jaunes à Chicago qu’à Paris, et c’est tant mieux pour nous, car au moins ils sont à nous, ces Yellow Dogs.
 
Un groupe à suivre, et de près.
 
Frankie Bluesy Pfeiffer

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