Yann Lem – Entre Blues et Granit

ABS
Blues

Avec ce troisième album, Yann Lem, notre barde breton du blues nous offre un pur joyau taillé dans le rock et ciselé dans le blues.

Installez-vous confortablement et écoutez ce bien nommé 'Entre blues et granit' avec en mains le livret de textes qui l'accompagne.
Entrez dans l'univers de cet artiste authentique avec le premier titre, 'Dobro Blues', cheveux collés, les yeux brûlés, qui nous chante le blues, le blues avec le désespoir dans son regard.
Ca vous dit 'Un blues sur la 12'…? Vous savez bien, cette nationale qui va de la Bretagne à Paris. Vous y rencontrerez cette fille avec ses cheveux longs, plus noirs que son blouson et qui parcourt le monde avec sa vieille Harley. Et quand vous la quitterez, la chanson comme la fille ou la route, croyez moi, le blues vous aurez!

Blues endiablés, forces des textes : Yann nous immerge dans son univers de vécu et d'imaginaire aux sensations fortes. La guitare acérée de Patrick Balbin nous subjugue sur 'Vagabond en sursis', un des musts de cet opus dans lequel Yann nous conte, rage au cœur, sa force de vivre: 'Ecorché sans destin, je poursuis mon chemin. Je suis un vagabond et c'est le blues qui rythme ma vie'.
Tout comme ce 'Blues déprime', vous savez, ces moments de la vie où rien ne va plus, et vous vous dites 'Pleure un peu si tu veux, mais garde pas ça pour toi….bonjour le blues déprime'.

Laissez le frisson vous parcourir avec ces quelques notes sur un clavier, une complainte à l'harmonica sur ce titre rétro piano-bar, 'Pas encore mort'.
'Non je ne suis pas encore mort, du moins pas encore…'. Un moment d'incertitude et de doute qui laisse entrevoir l'espoir.

Partagez ces tranches de vie avec ce 'Comptoir blues' qui voit passer la vie, ou ce 'Conseil d'ivrogne' pour oublier vos ennuis dans un verre et vous dire que l'on est tous de passage sur cette terre.

Retrouvez cet homme en légitime colère qui explose sur 'Totale pollution'. Coup de cœur, coup de gueule. Souvenez-vous: ces cormorans mazoutés et ces plages engluées. 'Entre argent et raison, peu importe le prix, un linceul sur la vie'. Vous savez maintenant si besoin encore était, que lorsque l'énarque s'en fout, Merlin est désenchanté.

Entrez dans la légende bretonne avec cette histoire un peu folle, 'AR Korriganed blues'. Fermez les yeux et vous verrez soudain qu'vous claquerez des doigts, et on jouera ensemble le blues des korrigans.

Deux reprises dans l'album: un clin d'œil à son mentor Bill Deraime avec 'Baba Boogie' et cette superbe adaptation acoustique guitare/harmo de 6 minutes de 'Hey Joe'.

Ne passez pas à côté de cette conversation instrumentale 'Riopelle blues' où le tandem bignou-harmo s'incruste dans l'intimité du duo clavier-guitare.

Je ne vous ai pas encore parlé des musiciens qui accompagnent Yann Lem tout au long de ce 'Entre blues et Granit', me direz-vous. Et pourtant combien leurs prestations sont magistrales!
Je laisse le soin à Yann de vous les présenter, tant il le fait si bien sur le dernier titre, 'Dernières notes de magie':
«Cet instant de rêve, je l'ai partagé avec mes amis musiciens. A la batterie, Eric Capitaine; aux basses, Cyrille Catois et Nicolas Pfliger; aux claviers, Yann le Corron et Jean Paul Marais; à l'harmonica, Michel Herblin; aux bignou et bombarde, Moc'h Gwez; aux guitares, aux arrangements et à la réalisation, mon vieux complice de toujours, Monsieur Patrick Balbin.»

Je vous invite à retrouver sur son MySpace,Yann Lem, auteur-compositeur et interprète.
www.myspace.com/yannlem

Alain Betton
Paris-Move


 

‘Cheveux collés, les yeux brûlés’, ca démarre d’un coup et d’un seul, après un bon coup de kick. Dès le premier titre, ‘Dobro Blues’, on se prend en pleine poire la pêche de ce Yann Le Magorec aka Yann Lem qui n’y va pas par quatre chemins pour chanter le Blues.

Ici, ce n’est d’ailleurs pas sur un chemin que le bluesman breton vous entraîne, mais sur la nationale 12, avec ‘Un Blues sur la 12’ dans lequel vous croiserez cette femme sexy aux longs cheveux qui parcourt la vie et la nationale 12 sur sa vieille Harley. Avec elle vous ferez l’amour sur le bord de la nationale 12 avant d’aller écouter ce ‘Conseil d’ivrogne’, un blues bien frappé dans lequel ‘mes yeux jouaient du bongo’.

Rien à dire, le Yann vous propose là un excellent album qui va dégager le bouchon de cire qui vous obstrue les oreilles. Le genre de truc qui vous fait valser les enceintes avant que le loustic ne leur assène avec ‘Pas encore mort’ un somptueux blues lent à leur faire couler des larmes de bonheur et de tristesse à la fois.
L’harmonica de Michel Herblin est léger comme une brise marine tandis qu’au loin on sent monter la houle. Non, le mec n’est pas mort, ou du moins pas encore, et chacune de ses paroles vous touche là où la Bretagne est la plus sereine, au cœur, avant que la guitare de ce Yann-là ne vienne strier le ciel sur le ‘Vagabond en sursis’. Une putain de gratte qui ferait rougir les plus féroces des hard rockeurs et qui martèle le destin de ce vagabond dont le blues rythme la vie.

Après un ‘Baba Boogie’ qui en laissera baba sur le bord du chemin ou de la nationale 12, Yann Lem vous offre une sublime version de ‘Hey Joe’ que lance une intro façon ‘AR Korriganed Blues’. Sublime, car la voix est aussi porteuse que la guitare acoustique et l’harmonica, sublime parce que vous avez là l’une des plus belles versions purement acoustique de ce titre mythique, sublime parce que la chanson sonne comme si elle avait été écrite et composée par Yann Lem lui-même. Sublime, parce que parfois les mots sont de trop et que la chanson se suffit à elle-même.

Vous dire ensuite que ‘Totale Pollution’ est un blues-cri du cœur qui vaut autant que des reportages télé, que ‘Blues déprime’ vous filera un sacré coup d’blues et que tout l’album est du même calibre, est-ce encore nécessaire, si ce n’est dire enfin que ce Yann Lem là vous file avec cet opus quelques ‘Dernières notes de magie’. De vraies notes de magie, de magie blues.