BD

La mention des seuls scénaristes Joe Brusha/ Ralph Tedesco/ Raven Gregory en couverture des 3 tomes de Wonderland est symptomatique d’une “industrie” de la BD (aveugle et) sourde à l’attente principale de ses clients: un coup de crayon irréprochable. Or, aussi incroyable que cela puisse paraître, les dessinateurs Daniel Leister (Celestial Alliance), Al Rio (Jungle Fantasy) pour les personnages, et Rick Bonk (Teen Titans) pour les monstres, n’ont pas été trop de trois pour ruiner un concept aussi prometteur que celui du pays des merveilles perverti au 21ème siècle. Après le voyage de Calie – fille (et anagramme) de l’Alice de Lewis Carroll – dans ce monde onirique, ponctué de défis shakespeariens (tome 1, 2018), et l’inéluctable transformation de son frère Johnny en chapelier fou (tome 2, 2018), le voile invisible qui séparait jadis Wonderland de notre monde n’est plus. Outre l’aspect cheap des dégradés numériques de couleur de peau et des profondeurs de champ suggérées par flou gaussien, il nous faut supporter l’apport d’un groupuscule d’artistes dilettantes et/ou incompétents (cf. les chapitres 5 et 6) qu’on prendra la peine de nommer pour mieux les clouer au pilori: Anthony Spay, Dave Hoover, Eric J, Mike DeFalfo et Andrew Magnum. Sans la couverture sexplosive de Wonderland 1, en corps et toujours signée J. Scott Campbell (Danger Girl), la série aurait écopé d’un zéro pointé.

Jean-Christophe Baugé
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PARIS-MOVE, November 27th 2019

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Couv de l’album Wonderland 1: