Réalisé dans le même esprit que ‘Junkin’ At Bettie’s’, album sorti il y a deux ans déjà (hé oui, le temps passe…), ce ‘One Love’ est à l’image de ce blues naturel, spontané, quasi ‘écolo’ que veut diffuser Willie King: pas d’overdubs, pas de techniques de mixages qui peuvent toucher aux sonorités obtenues pendant l’enregistrement, et enregistrement en condition ‘live’ en studio, pour transmettre toute cette patate et ce feeling qu’ont les musiciens en pleine séance d’enregistrement. Des musiciens complices, habitués à épauler ce bon Willie et qui, sous le nom de Liberators, sont en fait Rick Asherton au piano et l’harmo, Debbie Bond à la guitare et Willie James Williams à la batterie.

 

Parmi les reprises, saluons cette très belle version de ‘Spoonfull’, hommage que rend Willie King à son ami Chester Arthur Burnet, disparu en janvier 76 et plus connu sous le nom de Howlin’ Wolf.  Autre belle pièce, ce ‘Mamaluchi’ en hommage à un vieux bluesman quasi inconnu du nom de Buster, nom qui, ironie du destin, revient en pleine lumière, porté par un jeune homme de 23 ans, Brody Buster, un futur grand de l’harmonica.

Et comment ne pas évoquer ‘Writing In The Sky’, une chanson qui revient encore sur ce drame qui a frappé la Nouvelle Orléans, le cyclone Katrina, et que Willie King compare aux bateaux des négriers, comme si l’histoire ne devait jamais cesser de se répéter…

 

Le dernier titre, ‘One Love’, donne son nom à ce CD, pour que le message d’amour et de sagesse que Willie King souhaite faire passer, traverse le maximum de cœurs et d’âmes. Un message qui sonne comme celui des 60’s ; souvenez-vous: Peace and Love. Deux mots dont le monde a terriblement besoin en ce début de 21^ème siècle. Comme si l’histoire ne devait jamais cesser de se répéter…

 

Frankie Bluesy Pfeiffer

Blues Magazine & Paris-Move