| Indie Folk |
Où a-t-on déjà ouï pareil blend de folk et de pop mélodique? Chez Mark Cohn (“Long Time”), Counting Crows (“More Or Less”, “Amsterdam”), Chris De Burgh (“Bedrock”, “Safe Flight”) ou les Rembrandts (“Stubborn Heart”)? Un peu chez tous ceux-là, sans doute, mais cela ne suffit pourtant pas à réduire ce trio de Toronto à ces seules références. Depuis leur premier album auto-produit en 2016, ces trois Canadiens n’ont publié que deux E.P.s, mais les dix originaux qui composent leur successeur n’en alignent pas moins quelques sérieux atouts. Ciselés au possible, leurs arrangements semi-acoustiques reposent sur des harmonies vocales comme on n’en entend plus guère, ainsi qu’une sensibilité pop ranimant la mémoire des Bee Gees de “Horizontal” (“Weatherman”). Le folk de leurs débuts (pas si lointains) point encore, via quelques pépites unplugged telles que les irrésistibles “Untouchable” et “Neon Stars”, et la mélancolie de “Better When We’re Falling Apart” n’en revêt pas moins un catchy hook de guitares et de chœurs qui séduira tout amateur de yacht-rock averti. Ce n’est pas parce que la guerre est à nos portes qu’il faut cesser de scruter les étoiles, semblent nous signifier ces larrons, mi-figue, mi-raisin. Les Simon & Garfunkel de l’Apocalypse? Au moins, le rideau tomberait-il dès lors en beauté.
Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
PARIS-MOVE, March 12th 2022
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