WES MONTGOMERY – In Paris: The Definitive ORTF Recording

Resonance / Bertus
Jazz

Près d’un demi-siècle après la disparition de Wes MONTGOMERY, Resonance parvient enfin à une publication dignement mastérisée de cet enregistrement qui circulait sous le manteau depuis des décennies, dans des formats aussi douteux que farfelus (et illégaux). Captée au Théâtre des Chanps-Élysées le 27 mars 1965 (au cours de son unique tournée européenne), la prestation de Wes MONTGOMERY et de son quartet revêtait parmi ses nombreux admirateurs la même dimension mythique que le fameux “Royal Albert Hall” de Dylan pour les siens (dont chacun sait désormais qu’il s’agissait en fait de celui du “Free Trade Hall” de Manchester, mais là n’est point notre propos). Devant une salle comble de 1.900 fauteuils, Wes MONTGOMERY, poussé par une rythmique aussi alerte que précise, ainsi que par le contrepoint permanent des ivoires du pianiste Harold Mabern, s’avère en très grande forme. Présentée sous les formes alternatives d’un double CD et d’un double LP vinyle, la première moitié de ce concert intégral concentre trois plages rapides, ainsi que leur version du “Impressions” de John Coltrane et le bossa beat de “Here’s That Rainy Day”. S’en détache indéniablement l’époustouflante version du “Jingles” que Wes MONTGOMERY enregistra dès 1959 pour son premier album chez Riverside (sur un mode nettement plus policé). La seconde partie reçoit la visite d’un guest de marque en la personne du saxophoniste ténor Johnny Griffin, juste après une composition d’Harold Maber dédiée à Wayne Shorter (“To Wane”). Wes et Griffin n’en étaient pas à leur première collaboration, puisque ce dernier était déjà présent sur le live “Full House” de 1962. C’est justement sur cette composition éponyme, au rythme de valse swing, que le quartet accueille son invité. Le patron s’y réserve bien entendu l’ouverture, avant que le sax ne prenne le relais. Les cinq complices poursuivent avec une version toute en subtilité du “Round Midnight” de Monk (seule plage de cette seconde rondelle à plafonner sous les dix minutes). Le solo de Griffin y prend des accents si cool qu’on croirait par moments y entendre Stan Getz! “Blue ‘N Boogie” est un reprise de Dizzy Gillespie que Wes et Griffin interpétaient également déjà sur leur live “Full House”. Wes MONTGOMERY y incorpore sur la fin son propre “West Coast Blues”, prétexte à la présentation de chacun des musiciens. Griffin s’efface enfin pour l’ultime plage du concert, le “Twisted Blues” que Wes avait enregistré dans une version bien plus enlevée sur son “So Much Guitar!” de 1961. Sachons gré au label de permettre au plus grand nombre d’apprécier enfin cette pièce maîtresse de la discographie “parallèle” d’un géant trop tôt disparu. Le son et l’interprétation y sont proprement renversants, et comme un bonheur ne vient jamais seul, les photos du copieux livret sont signées Jean-Pierre Leloir (avec tiré à part de six cartes postales dans la version double LP Deluxe).
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Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
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Pour commander l’album sur le site de Resonance: ICI
Info importante:
Deluxe limited-edition, 180-gram 2LP gatefold set released exclusively for Record Store Day’s Black Friday Event on November 24, 2017.
Deluxe 2CD & Digital Edition available January 26, 2018