WAYNE BRERETON – The Robin’s Call

Auto production
Folk
WAYNE BRERETON

Nonobstant son jeune âge, le singer-songwriter et guitariste Wayne Brereton (natif de Laois, dans le comté d’Offaly en Irlande) est déjà un survivant. Suite à une faiblesse cardiaque congénitale, il sort en effet d’une éprouvante période de soins et d’interventions qui l’éloignèrent trois ans durant de la scène et des studios. Musicien actif sur la scène locale depuis l’âge de 14 ans (auquel il commença à se produire au sein du groupe folk de son père, Turas), il se joignit ensuite (en tant que bassiste) à quelques formations pop et rock (HOGAN, Derek Warfiled & The Young Wolves), avant d’endosser le rôle de frontman de son propre groupe, The Cardinal Sins. Mais en Irlande, moins encore qu’ailleurs, on ne change pas si aisément les rayures du zèbre, et l’amour de la folk-music instillé par sa famille ne l’a jamais quitté. De l’une de ses grand-mères, née en Écosse de parents Irlandais (mais aussi d’oncles et cousins émigrés en Australie), il hérite en effet d’un ancrage profond dans le folklore gaélique et son répertoire traditionnel. Entamé en 2019, mais retardé par les soins (ainsi que le confinement qui suivit), Wayne considère donc la complétion de ce premier album solo comme une victoire en soi. Il s’y entoure d’un line-up en majorité féminin (Trisha Mulraney, violon, flûtiau, piano, Eva Cole et Bernadette Moran, backing vocals), augmenté de John Tobin au bodhran et au bouzouki, Ode au lever de coude comme on sait le célébrer en Irlande, “Keg Of Brandy” (le keg est un tonnelet) ouvre ce disque pastoral dont la facture acoustique exsude la rosée des moors que le cheptel ovin broute dans la brume matinale. Chanté en gaélique, “‘S Cuma Grian No Sion” précède le traditionnel “The Mountains Of Pomeroy”, dont les voix mêlées de Wayne et d’Eva restituent une interprétation sensible (et dont “The Diamantina Drover” prolonge le climat languide). Propulsés par le bodhran de Tobin (et  soutenus par les harmonies vocales et la flûte de Bernadette Moran, ainsi que le violon de Trisha Mulraney), les reels “Shepherd Lad” et “When First Unto This Country” plongent au cœur spirituel d’une Irlande où l’on chante et danse à chaque instant, et pour le moindre prétexte. Sans relation avec le standard homonyme dont Ray Charles fit son miel, “Come Rain Or Come Shine” conclut sur un three-steps perpétuant cet ADN irlandais dont la hillbilly music des émigrés vers le Nouveau-Monde sait encore se souvenir de nos jours. L’appel du rouge-gorge qu’évoque le titre générique de ce bel album (produit par Joe Egan, ex-Stealer’s Wheel auprès du regretté Gerry Rafferty) célèbre les caractères de résilience et de fidélité de ce courageux passereau: tout un symbole.

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, October 17th 2023

::::::::::::::::::::::::::::::

Album à commander ICI