Livre

A l’heure où, dans l’affaire Adama Traoré, notre ministre de l’intérieur donne crédit à la sémantique d’extrême gauche (“racisme systémique”), les éditions du Castor Astral publient fort à propos, du moins le pensent-elles, le Wattstax de Guy Darol. Pigiste adorateur de l’artiste démocrate Frank Zappa, celui-ci structure son essai comme ce mot-valise phonétiquement proche de Woodstock: Watts, révolte du ghetto de Los Angeles en 1965, et Stax, label du Sud profond ostracisé. Le 20 août 1972, au L.A. Memorial Coliseum (phénomène urbain oblige), 112.000 spectateurs s’unissent sous la bannière du gospel sécularisé, du blues impie, du funk sexuel et… du black power. De cette tribune où s’élèvent les voix galvanisantes de Rufus Thomas, Isaac Hayes, mais aussi Jesse Jackson, toutes les nuances de musique noire brisent les chaînes qui entravent l’Afro-Américain en lui permettant de chanter sa fierté. Une parenthèse avant la reprise des hostilités? 15 performances sur les 30 sont retenues pour le film de 104 minutes où, dans sa version restaurée de 2004, on retrouve le thème de “Shaft”, non libre de droits, que la MGM avait fait retirer. La plume de Darol chante autant qu’elle désenchante. En grand prêtre de la nouvelle religion des droits de l’Homme, il pontifie sur le mouvement de désobéissance civile Black Lives Matter, né sous un Obama débordé idéologiquement, qui dénonce un racisme structurel. Les libres penseurs de notre vieux pays n’y verront que culture victimaire et sectarisme à toute épreuve.

Jean-Christophe Baugé
BLUES MAGAZINE/ JAZZ NEWS/ LEGACY (DE)/ METAL OBS’/ CLASSIC OBS’/ PARIS-MOVE/ ROCK & FOLK

PARIS-MOVE, June 11th 2020

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“WATTSTAX – 20 AOUT 1972, UNE FIERTE NOIRE”: à retrouver sur le site du Castor Astral, ICI

“WATTSTAX – 20 AOUT 1972, UNE FIERTE NOIRE”: à commander également sur le site de la FNAC, ICI