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Comme l’indique si bien le bandeau qui traverse la couverture, l’occasion nous est donnée d’en savoir un maximum sur le rock libre (punk et rock alternatif en France, 1981-1989) et de ré-apprendre par la bande quelques bribes de l’histoire durant cette période: arrivée de Mitterrand, chute du mur de Berlin, mort de Malik Oussekine, marche des Beurs (1983), attentats d’Action Directe… et j’en passe.
Aux manettes de cette BD qui secoue et donne un bon coup de pied dans la coolitude musicale actuelle, Arnaud Le Gouëfflec, à la fois romancier, scénariste de BD, auteur de chansons et musicien à l’oeuvre fort abondante, et Nicolas Moog, également musicien et auteur dessinateur de BD. Ils avaient réalisé ensemble un satané ouvrage qui fait référence, “Underground – Grandes prêtresses du son et rockers maudits”, en 2021, véritbale “bible” illustrée de la scène underground et que je vous recommande de vous procurer ICI. Dans “Vivre libre ou mourir”, la parole est donnée à quelques personages cléfs qui ont fait l’histoire: Loran, Laul et Masto des Bérus (les fameux Bérurier Noir), Didier Wampas des Wampas, François Hadji-Lazaro des Garçons Bouchers et de Pigalle, Karim ou Eric Debris de Ludwig Von 88, Kid Loco de Bondage Records et plein d’autres… “Le rock’n’roll est la dernière aventure du monde civilisé” – SPI (OTH). Revivons là en bande dessinée! Revivons ensemble cette histoire du rock alternatif français des années 80, reflet d’une société en mutation, racontée à travers les destins croisés de musiciens de l’époque. Une époque dont la page sera tournée, d’un coup et d’un seul, avec la dissolution des Bérus, dissolution qui marquera pour beaucoup de jeunes des années 80 non pas un échec mais la fin d’un rêve, au moment même où la Mano Negra signe son deuxième album sur Virgin, marquant de sa griffe le début d’une autre époque.
PS: Une BD dont le titre n’est pas sans rappeler celui d’un autre ouvrage, “Vivre libre ou mourir”, qui est (également) un album de bande dessinée regroupant neuf récits de la vie en France sous l’Occupation allemande, tous écrits par Jean-Christophe Derrien et chacun des neuf récits illustré par un dessinateur différent (Nicolas Delestret, Claude Plumail, Hugues Labiano, Béatrice Tillier, Raphael Drommelschlager, Olivier Brazao, Mara, Jean Trolley, Olivier Grenson). Le titre de cette BD est inspirée par le texte d’un tract réalisé par les services de la France combattante à Londres et parachuté sur le sol français en mai et juin 1944 (tract archivé au Musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne): “Vivre libre ou mourir”.
PSS: Le célèbre slogan “Vivre libre ou mourir” des résistants des Glières a largement inspiré de nombreuses créations parmi lesquelles on peut citer une chanson du célèbre groupe de la scène punk et alternative des années 1980, Bérurier Noir, engagé contre le Front National. Le groupe Tagada Jones a repris “Vivre libre ou mourir” sur leur album 6.6.6. (6 reprises, 6 inédits, 6 remixes) en 2007.
Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)
PARIS-MOVE, April 22nd 2024
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