VIRGINIE DAÏDÉ QUARTET – While We’re Strollin’

Du Savon Dans Les Yeux / L'autre Distribution
Jazz
VIRGINIE DAÏDÉ QUARTET - While We're Strollin'

Après “Dream Jobim” et “Moods”, la saxophoniste ténor Virginie Daïdé nous revient avec le même line-up que sur ce dernier, à savoir le pianiste Nicolas Dri, le contrebassiste Thomas Posner et le batteur Tony Rabeson, pour onze nouvelles compositions originales. Elle en signe huit à elle seule, tout en en confiant respectivement une à chacun de ses complices. Confessant avoir nourri son inspiration au fil de ses pérégrinations cyclistes parisiennes, c’est toutefois dans le Gard qu’elle est allée les enregistrer, début juillet dernier, dans le studio Recall du respecté Philippe Gaillot. L’humeur ensoleillée qui présida à ces sessions se ressent au fil de ces plages déambulatoires, et ce sont les touches de Nicolas qui introduisent le “Last Minute” d’ouverture, avant que le sax moelleux de Virginie n’entre en piste, pour céder bientôt un chorus à la grand-mère de Thomas (c’est ainsi que l’on désigne la contrebasse dans ce milieu). C’est encore lui qui entame le “Ginger Blues” qui suit, sur un beat bop-funk où les anches de Virginie en appellent aux nôtres (de hanches). Nicolas y prend un chorus entre Monk et Erroll Garner, avant qu'”Esplanade” ne suscite une sérénité contemplative, et que Tony Rabeson ne propose son propre “Cerise Pêche Prune Abricot”. Sur un motif de piano répétitif, c’est un pot-pourri de rythmes afro-caribéens sur lesquels s’enroule la basse de Thomas, et où le sax de Virginie démontre ce que son récent hommage à Jobim a imprimé en elle de la geste d’un Stan Getz, tandis que les ivoires de Nicolas y évoquent pour leur part le Chick Corea gourmand de “My Spanish Heart”. Assurément l’une des pistes les plus sensuelles de cet album, qui n’en manque cependant pas. De Thomas Posner, “The Milkman On The Steps” s’appuie sur ses quatre cordes alertes pour offrir à ses partenaires la propulsion qui les inspire, et le languide “Rue Du Poulet” prend les accents caractéristiques d’un score de film noir, suggérant que le gallinacé en question pourrait bien s’avérer enquêteur. L’évidente complicité entre nos protagonistes s’exprime au fil de “Gone”, “Forgetting” et “Blowing Notes”, où leur interplay ludique enchante littéralement. Nicolas Dri signe l’aérien “El Descarillador” (dont le titre traduit l’inspiration latine), avant que “Let’s Go To The Gig” n’enjoigne le gang à renouer avec son activité favorite (et où Tony s’en donne à cœur-joie)… J’aime laisser vivre les notes. Partager les mélodies avec la rythmique, la contrebasse. Qu’il y ait de l’espace. La musique est mon miroir d’humeurs, une boîte où retrouver les émotions passées et reconstruire celles à venir. Elle nous permet de vivre hier, d’imaginer demain, de voyager en restant immobile ou de remettre ses idées en ordre car un accord a provoqué l’équilibre” confiait Virginie à Gilles Gaujarengues, quelques jours avant d’entrer en studio pour cet enregistrement. Objectif pleinement atteint!

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, May 31st 2025

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