Rock

Depuis L7, Sleater-Kinney, Hole, Ex Hex, les Paranoyds et Thee Headcoattees, on devrait pourtant y être habitués: les filles ne sont plus seulement reléguées au rang de bimbos tout juste bonnes à faire grimper la testostérone à la fête du clip. Ce trio de sœurs danoises (au blase emprunté à un mascara épaississant !) le confirme à l’envi, au fil de ces 14 titres menés avec la détermination d’un commando en territoire ennemi. Naomi, Nataja et Noa Lachmi s’avèrent chacune plus impressionnante que l’autre (cette basse constrictor, ces drums implacables, ces riffs et choruses de guitare en mode barbelé fumant), et leurs compos puisent aux meilleures sources (“C’mom” évoque ainsi le “Twist & Shout” des Isleys, tel que revisité par Nirvana, si vous pouvez imaginer ça). La morgue impavide des Runaways permet aux VELVET VOLUME de revendiquer une féminité sexy, sans s’en laisser néanmoins conter dans l’un des bastions du machisme le plus résilient. Si vous vous étiez un jour demandé ce que “Raw Power” aurait donné s’il avait été joué par des filles, passez-vous donc “I Think I Need You”. Et si vous vous posiez la même question à propos de Rage Against The Machine ou Soundgarden, “Hurtful”, “Pretty in Black” et “We Just Wanna Get Along” devraient également vous éclairer. Si le football féminin accède au même niveau de maîtrise et de pugnacité, le problème de l’homophobie sur les gradins ne tardera pas à se résoudre de lui-même… Aussi précis que violent, un direct au plexus solaire dans une mitaine de velours!

Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, October 20th 2019

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