Rock |
La photo toute en rouge et jaune du digipack, un motel à l’abandon sur fond de canicule insupportable, annonce la couleur d’entrée. Avec ‘Insomnia’, ca va chauffer dans les chaumières. Sortez les chaînes pour maintenir les enceintes en place car avec Vellocet vous avez droit à un rock qui va non seulement faire trembler les murs mais provoquer un séisme force 7 dans votre quartier.
Dès le premier titre, ‘Laisse faire le temps’, la rythmique vous colle au mur, direct. C’est couillu et ca vous arrache le string en cuir dont vous étiez si fier. Y’a pas à dire, le morceau respire une puissance, une rage que seuls peuvent vous proposer les combos qui ont cette cohésion interne innée et volcanique. Pas étonnant, puisque non seulement le groupe va fêter son quinzième anniversaire mais aussi parce qu’il offre un line-up copie conforme d’année en année. Pas de changement de zikos, comme si ceux-ci étaient abonnés ou scotchés au label ‘hi-fi’. ‘Hi-fi, comme haute fidélité’, me disait ma voisine en poussant les potards de mon ampli à fond.
Fidèles, ils le sont à leur groupe et à leur musique, les cinq compères de Vellocet: Eric Colère au chant, Manu Gibon et Jérôme Bouvard aux guitares, Christian Verecchia à la basse et Hervé Gusmini aux fûts. Fidèles, oui, mais féroces, aussi. Féroces comme ces guerriers qui donnent tout pour leur idéal, leur étendard. Un étendard que Vellocet fait flotter depuis presque 15 ans au-dessus du rock tandis que pas mal de cadavres exquis jonchent le sol, mais je ne donnerai pas le nom de ces groupes-là. Question de correction.
Pour qui ne connait pas encore le rock que propose le combo, la zik de Vellocet est tout simplement de la couleur de la couv du digipack: rouge et jaune, les deux couleurs volcaniques, celle du volcan en éruption et de la lave en fusion qui déboule, titre après titre, dans votre salon. Je vous avais prévenu, cela va chauffer, et grave. Bien sûr que ‘Des géants à genoux’ et ‘Insomnia’ (troisième chanson et titre de l’album, en passant) sont de formidables rouleaux compresseurs, mais rien ne pourra résister au titre suivant, ‘Les yeux dans les yeux’, un morceau d’une puissance explosive et qui bousculera vos références habituelles en rock’ music. C’est non seulement puissant, c’est viscéralement jouissif. A en faire cligner de l’œil le soleil. Comme quoi le jaune et le rouge sont décidément les couleurs de cet opus qui vous prend aux tripes, qui met le feu à vos enceintes et vous fait monter sur la table du salon en criant avec Eric Colère, que oui, vous regardez le monde, là, ‘les yeux dans les yeux’.
Et comme si rien ne pouvait arrêter l’incendie Vellocet qui crame sur place (enfin, diront certains) tout cette bouillie made by radios FM, les lascars vous en remettent une couche avec ‘Parfums’ puis ‘Ulysse’. Des titres courts, de moins de trois minutes, où tout est dit et joué sans surplus. Que de l’essentiel, avec ce déluge qui vous colle en trois minutes des sensations que d’autres n’arrivent même pas à vous faire imaginer en six ou huit minutes, car avec Vellocet vous avez dans les oreilles l’essence, l’essence du rock. Volcanique et vital à la fois.
Signe que l’opus est à tenir avec des gants ignifugés tant il vous brûlera les mains comme les enceintes, c’est encore une fois le batteur Marc Varez (Vulcain et Blackstone, mais aussi The Immigrants de Ian Kent) qui coproduit le brûlot. Un album dont certains critiqueront, et j’en connais, les morceaux trop courts, mais qui insuffle au travers de ces titres brefs mais perforants une énergie à fracasser un motel, piscine comprise.
Et pour les mesquins comme pour tous les autres, Vellocet vous propose en bonus un titre caché. Histoire de vous porter le coup de grâce, le coup fatal, en rouge et jaune. A faire cligner de l’œil le soleil, vous ai-je dit.
Frankie Bluesy Pfeiffer
A consulter:
Vellocet