VANJA SKY – Woman Named Trouble

Ruf / Métisse
Blues-Rock
VANJA SKY - Woman Named Trouble

On l’a découverte voici moins de deux ans en jeune prétendante blonde péroxydée, et on la retrouve à présent les cheveux noirs de jais. Mais le principal changement ne réside pas là: la prétendue pervenche, cornaquée par ses parrains de label Bernard Allison et Mike Zito, s’est depuis muée en maîtresse femme, et ce disque en traduit toute l’assurance. Que de chemin parcouru en effet, depuis son bled natal de Croatie (où on la destinait à la boulangerie) jusqu’aux plus grandes scène internationales… Sa bonne fée a un nom (et même un prénom): Thomas Ruf, qui le premier sut discerner chez Vanja Krbavcic la passion et la détermination qui forgèrent, avant elle, les tempéraments d’autres guitar-heros féminines. Car du tempérament, il en faut assurément pour naviguer dans ce monde bâti par et pour une armada de mâles au machisme encore souvent irrésolu. En dépit de sa quasi-homonymie avec la plage d’ouverture du “Black Ice” d’AC/DC, “Rock n’ Rolla Train” n’en est pas la cover, mais cette plage ne présente pas moins nombre de similitudes avec la facture du gang de Sydney. Co-signée avec son guitariste rythmique, Robert Wendt (comme huit des onze titres de cette rondelle), celle-ci dresse en effet un pont entre le gang des frangins Angus et Malcolm Young, et Joan Jett. Le “Hard Times” qui suit affiche un fort héritage stonien (ascendant “Exile”), tandis qu’avec sa slide et son swamp beat appuyé “Turn It On” n’aurait pas déparé la set-list de Skynyrd. “Trouble Maker” et “What’s Going On” résonnent comme les versions féminines des harangues que lançaient jadis les Free et Bad Company de Paul Rodgers et Simon Kirke. Son band s’avérant intégralement teuton, on ne s’étonnera pas que cet album ait été enregistré à Hambourg, et si “Call Me If You Need Me” renoue avec la veine des ballades de son premier album, la belle Vanja Sky y exprime désormais un tempérament de blues singer confirmée. Sur un rockabilly beat emprunté au “Mystery Train” de Junior Parker, “Let’s Get Wild” augure de belles cavalcades scéniques, tandis que “Voodoo Mama” exhale le mojo spirit de rigueur, avec son solo éruptif à souhait. Vanja rend ici hommage à trois figures tutélaires: Luther Allison d’abord, via une version aussi sensible que funky de son “Life Is A Bitch”. Peter Green ensuite, avec une reprise culottée du “Oh Well” qui surplombait le “Then Play On” de Fleetwood Mac. Et Rory Gallagher enfin (qu’elle considère comme son mentor, et dont le “Bad Penny” intitulait son album initial), en refermant cet album sur son “Shadow Play”. On vous l’annonçait, et c’est désormais un fait: Vanja Sky vient de rejoindre le club des grandes. Qui s’en plaindrait?

Patrick Dallongeville
Paris-MoveBlues Magazine, Illico & BluesBoarder

PARIS-MOVE, March 19th 2020

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Le moins que l’on puisse écrire c’est que la Miss en a sous le capot. Une voix faite pour le chant, un talent de compositrice indéniable et un jeu de guitare et mandoline qui n’est pas piqué des hannetons, Oh Well. Elle chante et joue de la six-cordes avec dextérité, elle a composé 8 titres et n’a pas choisi n’importe quel artiste au niveau de ses interprétations, puisqu’elle fait appel à Luther Allison, “Life Is A Bitc”h, Peter Green, “Oh Well”, et Rory Gallagher, “Shadow Play”, pour ce qui est des interprétations reprises. Son Band se compose de Robert Wendt aux guitares, électrique et acoustique, ainsi qu’au Dobro, d’Artjom Feldtser à la basse et de Hanser Schüler à la batterie et aux percussions. On avait fait connaissance avec la talentueuse et ravissante jeune femme lors de la tournée Blues Caravan 2018 où elle officiait avec Mike Zito et Bernard Allison. Le moins que l’on puisse remarquer est que la jeune femme a de la suite dans les idées, puisque son premier album prenait pour titre celui d’un morceau de Rory Gallagher, “Bad Penny”, et que le second est celui d’un titre que Bernard Allison a interprété en 2005, “Woman Named Trouble”. On pourrait d’autant plus parler de fidélité que le choix des reprises honore les mêmes talentueux artistes que précédemment: Bernard Allison et Rory Gallagher, auxquels on peut ajouter Peter Green… De l’excellent Blues Rock qui, sans être nouveau, n’en est pas moins interprété avec brio! Un grand bravo à Thomas Ruf qui découvrit, entre autres, Ana Popovic, Joanne Shaw Taylor, Samantha Fish et maintenant Vanja Sky. Pourvu qu’il poursuive ses découvertes très longtemps puisqu’elles sont toutes talentueuses et… pas seulement ça!!

Dominique Boulay
PARIS-MOVE & Blues Magazine (Fr)

PARIS-MOVE, March 29th 2020