| Africana, Americana |
Voici un album qui tape un peu dans tous les styles musicaux représentatifs de la musique noire américaine, et c’est d’ailleurs le but, comme l’a déclaré Vaneese Thomas: “C’est comme ça que j’écris de toute façon”, dit Vaneese, qui a écrit ou coécrit tout ce qui figure sur le nouvel album. “Je me réjouis de l’inclusion apparente de l’Americana et de la musique roots, qui ont été créées par des Afro-Américains avant d’être négligées pendant tant d’années. Avec cet album, j’ai l’intention de partager ma voix dans cette communauté”.
Son père légendaire, Rufus Thomas, a été l’un des premiers artistes de blues sur Sun Records et a déclenché plus d’un engouement dans les années 60 et 70 en tant que funk master résident de Stax Records, accumulant une avalanche de tubes irrésistibles, dont “Walking The Dog”, “Do The Funky Chicken” et le tube R&B “(Do The) Push And Pull”.
Héritage me direz-vous? Oui, mais pas seulement, car Vaneese a une véritable vision de son art qui se dresse ici comme un acte politique de la conservation de la musique noire américaine à laquelle elle apporte sa pierre à l’édifice. D’ailleurs à ce sujet, Vaneese déclare: “Ma mère ne voulait pas que je m’approche des affaires. Elle voulait que je sois avocate.”
L’engagement de Lorene pour la cause politique a également eu une grande influence sur le développement de Vaneese. Il suffit de voir les messages puissants contenus dans les sélections de son nouvel album, comme “Raise The Alarm”, “Lost In The Wilderness” et son titre pour s’en convaincre. “Dès ma naissance, maman était la secrétaire de direction de la NAACP locale. Elle était également membre du 48th Ward Civic Club, qui était le quartier où nous étions, le 48th Ward à Memphis”, nous explique Vaneese. “J’étais un animal politique dès le début. Elle m’emmenait quand elle allait faire du piquetage et s’asseoir. Je l’accompagnais. J’étais si jeune, elle me tenait par la main et je faisais ce qu’elle faisait.”
Cet album est donc une véritable plongée dans tous ces styles musicaux, un hommage généreux et sincère dans lequel elle met tout son cœur à interpréter du fond de son âme des titres chaleureux avec une armée de musiciens tout à fait remarquables. Pour cet album, Vaneese Thomas en partage la production avec son mari Wayne Warnecke, qui est ingénieur du son et instrumentiste.
Il n’y a de fait rien à jeter sur cet album sur lequel on prend plaisir de bout en bout, avec des mélodies soignées et une réalisation proche de la perfection. Alors si vous aimez les mélodies des années 70 avec des sons d’aujourd’hui, vous serez totalement séduits. Sachez que Vaneese a partagé aussi la scène avec Luciano Pavarotti, pendant des années, pour des causes caritatives. Fight The Good Fight est un album à acheter les yeux fermés, des yeux que les rédactions de Paris-Move et Bayou Blue Radio n’ont ouverts que pour coller l’étiquette des “indispensables” sur la pochette.
Remerciements a Gilbert Guyonnet (ABS magazine – Emission “Just a Little Blues” sur Radio Clapa).
Thierry Docmac
Correspondant aux USA
Bayou Blue News – Bayou Blue Radio – Paris-Move
PARIS-MOVE, May 9th 2022
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