VAN MORRISON – Roll With The Punches

Caroline International / UNIVERSAL MUSIC
Blues, Jazz

Van Morrison, c’est un peu l’équivalent irish de notre regretté Claude Nougaro. Petits, trapus et tous deux aussi bougons que Jean-Pierre Bacri, ces énergumènes demeurèrent ancrés leur vie durant dans leur bouillon culturel d’origine. Tour à tour lyriques et triviaux, ils gardèrent leur poésie chevillée aux grolles, sachant toujours préserver à leurs semelles un peu de sa tourbe séminale. Dans le cas du petit taureau irlandais, la frontière entre le mystique et le caractériel est toujours demeurée diaphane, et l’on est toujours surpris quand James Hunter ou Wilko Johnson témoignent, de la part de ce misanthrope notoire, de mouvements de tendresse à leur égard. À presque l’âge canonique des Rolling Stones, le gros Van (dont le physique évoque depuis longtemps déjà celui d’un maquignon du Maîne-et-Loire) daigne se retourner vers certains des classiques qui bercèrent son adolescence. Faut-il rappeler que, fils d’un disquaire de Belfast, le rouquin eut, dès l’enfance, accès à la source initiatique du blues et du jazz, dont l’Irlande était le réceptacle dans l’immédiat après-guerre? C’est avec le renfort de vieilles canailles de son acabit (Jeff Beck, Chris Farlowe, Paul Jones et Georgie Fame) qu’il déroule donc un chapelet de standards empruntés tour à tour à Doc Pomus, Bo Diddley, T-Bone Walker, Sam Cooke, Mose Allison, Rosetta Tharpe, Little Walter, Lightnin’ Hopkins, Count Basie et Jimmy Rushing. Comme au temps de Them, “Stormy Monday” est de retour (même si Van n’y embouche plus le saxophone, mais l’harmonica), et le “Bring it On Home To Me” qu’éructait alors Eric Burdon au sein de sa ménagerie lui revient à nouveau de droit. Pour une fois, la seule vague concession à la littérature réside dans le nom de l’organiste présent, un certain Paul Moran. À l’arrivée, un roboratif album de rhythm n’ blues façon sixties: ne boudons pas notre plaisir.
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Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
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Ce n’est sans doute pas pour fêter son anniversaire que Van Morrison sort et produit son 37ème album. Et disons que cet opus est davantage un Tribute à toutes les musiques qu’il aime, Tribute sonnant mieux que ‘contribution’ dans le cas présent. Et parmi ces musiques nous comptons le Blues, le Rhythm ‘n Blues et le Jazz. Ce qui est commun à tous ces genres musicaux, c’est qu’ils ont été composés et écrits pour être joués sur scène, et c’est ce que le Monsieur s’apprête à faire, puisqu’il part pour une grande tournée internationale, avec notamment 6 dates aux Etats Unis et 11 au Royaume-Uni, tournée pendant laquelle les titres de ce nouvel album seront indéniablement mis en exergue. En France, une date est à noter absolument: le 17 Novembre, Salle Pleyel, pour le Festival Blue Note. Pour ce “Roll With The Punches”, Van Morrison a composé 5 titres : Roll With The Punches, Transformation, Fame, Too Much Trouble et How Far From God, mais il est quasiment impossible de les distinguer des 10 reprises de l’album, tant toutes les chansons sont de la même trempe, dans le même esprit et se fondent dans la même atmosphère! Bo Diddley, T-Bone Walker, Count Basie, Sam Cooke, Sister Roseta Tharpe, Rody Toombs, Mose Allison, Lightnin’Hopkins ou encore Little Walter ont été sollicités pour ces superbes ré-interprétations. Et je n’ai encore rien dit des prestigieux invités qui sont venus pour réaliser cet album qui est promis à un très grand avenir: Chris Farlowe, Georgie Fame, Jason Robello, Paul Jones et Jeff Beck. En fait, cet album de Van Morrison n’est pas un hommage à certains genres musicaux, c’est une magnifique célébration de la musique, tout simplement !
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Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)
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