Tyo Bazz – Imparfait

autoprod.
Blues
Avec ‘Imparfait’, cet album de Tyo Bazz, on est à la croisée des chemins: celui de la musique blues, bien entendu, mais aussi celui de la chanson à textes telle qu’on pouvait l’écouter dans de petits clubs et cabarets parisiens il y bien, bien, longtemps.
Auteur-compositeur, Tyo Bazz vous a concocté douze belles petites chansons qui sont autant de poèmes mis en musique dans lesquels chaque mot a sa couleur, sa teinte musicale. Ecoutez ‘Histoire de rue’, premier titre de l’album, et vous êtes déjà plongé dans ce monde que vous fait vivre Tyo Bazz. Il vous décrit sa rencontre comme si c’est vous qui la viviez, il vous chante la jeune femme comme si c’est vous qui l’aviez abordée.
Vous n’écoutez pas les chansons, vous y êtes immergés, vous les vivez, sensation que bien peu d’auteurs modernes réussissent à nous procurer. Les thèmes abordés concernent tout le monde: l’amour, la mort, la maladie, la paix intérieure. Sans doute comme un regard introspectif que Tyo Bazz porte sur lui-même, car le temps n’efface pas tout, et même peut être rien.
Vous ne pourrez écouter ‘Car ta mort m’a donné du sens’ sans avoir les tripes qui se nouent, ‘L’absence’ sans avoir la larme à l’œil car Tyo Bazz vous chante la vie, la vraie, telle qu’elle est, avec ses bons et ses mauvais côtés, ses moments de chagrin et ses instants de doutes.
Les rythmes varient également en fonction des textes, comme ce ‘Paul et Adrien’ chaloupé qui contraste avec ce blues lent qui colle au thème évoqué, ‘Alzheimer’.
Harmo et gratte plus enjouée pour ‘Aujourd’hui ma muse’ avant qu’un blues plus poignant vous scotche le mental avec ‘Les vieux’ et un dernier ‘La vie m’a pris bien des amis’ qui boucle la boucle de cet ‘Imparfait’ qui aurait pu être parfait si Tyo Bazz avait pu nous glisser deux ou trois chansons remplies de joies et de plaisirs, même fugaces.
Musicalement, Tyo Bazz assure, en ‘One Man Froggie’s Blues Band’ qu’il est, jouant tous les instruments: guitares, basse, percussions, harmonica. C’est autoproduit, enregistré à la maison et cela se sent sur quelques titres dont on se demande quelle magie supplémentaire un enregistrement en studio pro aurait pu apporter. Mais l’album respire le naturel et le spontané, et ce naturel, en ces temps de MP3 compressés qui ne valent pas grand-chose, apporte un joli plus à pareil album.
Et si vous voulez savoir pourquoi notre homme s’appelle Tyo Bazz, allez sur son site web et sa page MySpace (adresses ci-dessous). Vous découvrirez quelqu’un d’attachant qui manie l’ironie malicieuse aussi bien que la poésie. Un artiste, dans le plus beau sens du terme.
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Frankie Bluesy Pfeiffer
Rédacteur en chef
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Douze tranches de vie sur fond sonore bluesy, voilà quelques expériences composées par le multi-instrumentiste Tyo Bazz dans lesquelles suintent tristesse et mélancolie. Quelque chose qui interpelle, et ne laisse pas indifférent. Un disque qui vous oblige à rester collé à la source sonore car les textes sont tellement essentiels à l’ouvrage que la musique seule ne peut suffire et excuser un quelconque éloignement de votre part. On se laisse bercer par les mélodies mais on reste attentif aux paroles car chaque mot compte dans ces douze historiettes. Et si elles sont si attachantes, c’est sans doute parce que nous avons tous vécu de tels moments sans trouver les mots pour les décrire. Entendre ces paroles dans la bouche d’un autre nous pousserait presque à lui demander comment il peut s’arroger le droit de parler à notre place de ‘la solitude’, ‘du temps qui est court’, de ces choses qui nous hantent aussi.
Une obsession traverse ce disque: le temps qui passe et qui ne laisse pas l’opportunité de faire ce que l’on avait prévu. Et puis il y a les blessures de la vie, profondes, qui, elles aussi, laissent des stigmates: ‘Car ta mort m’a donné du sens’,‘La vie m’a pris bien des amis’.
La réalité est là, forte et brutale lorsque l’on en prend conscience, et elle n’est pas réjouissante non plus, avec ‘L’absence’, ‘Alzheimer’, ‘Les Vieux’. Mais le plus étonnant avec Tyo Bazz, c’est que tout cela ne vous file pas le blues, au contraire, et on lui est, finalement, presque reconnaissant de dire les choses à notre place.
L’album s’intitule ‘Imparfait’et il appelle inévitablement une réflexion. L’imparfait est un temps simple du mode indicatif qui exprime le passé, celui-là même qui ne nous a pas permis de tout réaliser de ce que nous avions prévu ou bien qui ne nous a pas laissé le loisir de l’accomplir de la meilleure manière. Dans les deux cas, ‘imparfait’ est le terme qui convient le mieux à la situation.
‘Imparfait’, un ouvrage musical composé pour exorciser les angoisses légitimes de tout un chacun. Même le morceau ‘On est venu te voir’ est troublant car c’est au continent africain qu’il s’adresse et nous sommes tous bien placée pour savoir que les relations que nos ancêtres ont eu avec ce continent n’ont jamais été pavées des meilleures intentions, loin s’en faut. Et une raison de plus pour qualifier d’imparfaits les termes des nombreux liens actuels que nous entretenons avec l’Afrique et ses habitants.
Un disque original qui mérite que l’on s’y arrête car en plus du plaisir qu’il occasionne, il nous oblige à réfléchir.
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Dominique Boulay
Paris-Move & Blues Magazine (Fr)
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Avec son album ‘Imparfait’, Tyo Bazz nous dépeint une douzaine de tableaux, fresques de la vie puisées dans sa palette de notes bleutées. Excellent guitariste, il nous transporte dans son univers de poésie à sensations fortes.
Il nous conte un monde parsemé aussi bien de nostalgie, comme dans ‘Tu ne sauras jamais qui je suis’, que de libertinage, avec cette ‘Histoire de rue’.
Tyo Bazz nous invite également à partager ses errances (‘J’ai rendez-vous au carrefour’), la recherche d’un temps perdu et celle d’amis égarés (‘Paul et Adrien’), les chemins de la sagesse et de l’incertitude (‘On est venu te voir’).
Et puis oserions-nous arrêter le tic-tac incessant de cette pendule de salon qui sonne le glas de ‘Ces vieux’ sous la lumière du lustre au plafond?
Effacerions-nous de nos mémoires cet ‘Alzheimer’ qui n’a de souvenirs que ce qu’on nomme?
Vous l’avez compris, l’homme est un poète, un poète authentique de la trempe de ces seigneurs de l’écriture aujourd’hui disparus. Avec philosophie, ce troubadour des temps modernes conjugue le verbe sans détour et nous touche au plus profond de nous-mêmes avec des titres comme ‘Ma petite femme fixe’, ‘Car ta mort m’a donné du sens’, ‘L’absence’ et ’La vie m’a pris bien des amis’.
Ces textes émouvants abordent la mort, la séparation et la perte d’êtres chers mais rassurez-vous, l’artiste n’est pas triste, bien est au contraire, et il ponctue l’ensemble d’un jeu de guitare blues festif et dynamique.
Ce subtil contraste nous rappelle qu’est ‘Imparfait’ ce sentiment d’impuissance face à certaines situations de ces ‘Contes blues et autres histoires vraies’ que réserve la vie au quotidien.
De la conception à la réalisation de cet ‘Imparfait’, Tyo Bazz signe tout lui-même: les paroles et les musiques, le chant et les instruments (guitares, basse, harmo, percussions), mais aussi la pochette de l’album. Et pour tout cela, bravo l’artiste, car il fallait le faire!
Entrer dans l’univers musical de Tyo Bazz, c’est comme être invité chez un ami que l’on n’a plus envie de quitter lorsque l’heure est venue.
Pour que les bleus de mon âme deviennent des poussières d’étoiles,….je me suis assis là, et j’ai fermé les yeux.
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Alain Betton
Paris-Move
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A consulter:
Le site web de Tyo Bazz : http://tyobazz.blogspirit.com

Tyo Bazz le CD : IMPARFAIT – Contes blues et autres histoires vraies sur Youtube: ICI