Blues |
La nouvelle galette a été pressée entre Memphis et Nashville, ce qui est, reconnaissons-le, un premier gage de grande qualité. C’est du pur amerlock comme le chantait si bien Claude Nougaro. Avec Reed Turchi aux guitares et au chant, Cameron Weeks aux percussions et à la batterie, Art Edmaiston aux saxophones ténor et baryton et Anthony Farrell aux claviers. Neuf titres sont des compositions originales et Big Mama’s Door a été emprunté à Alvin Youngblood Hart. Ce titre est d’ailleurs une pure tuerie, soit dit en passant!
Avec “Can’t Bury Your Past” nous voilà de retour chez les adeptes du Hill Country Blues. Digne successeur des Familles Burnside, Kimbrough ou de Kenny Brown, le Reed continue dans l’esprit de ceux qui l’ont précédé tout en renouvelant le genre, comme avec cet apport des cuivres, par exemple. On sent instinctivement que le garçon a été biberonné aux Allman Brothers Band ou au North Mississippi All Stars et que les Black Keys ont souvent hanté ses insomnies. Le groupe d’Asheville (Caroline du Nord) s’inscrit complètement dans la tradition sudiste Rock-Blues du crû! Le coup de patte est reconnaissable entre mille et l’impact du kudzu boogie marque nos esprits, une fois encore, et y laisse ses traces indélébiles. Entre le swamp blues d’un Tony Joe White et le chant syncopé d’un Doctor John, le Deep South Trance des garçons vous saisit à la gorge et ne vous lâche plus! La slide est belle, presque arrogante tellement elle vous fait frissonner, et le chant de Reed exprime avec émotion tout le vécu du garçon et de ceux qui l’ont précédé.
Un album essentiel, et pas seulement pour les ethno-musiciens. Un album essentiel pour tous ceux qui apprécient l’authentic Blues Music.