TRUE BLUES BROTHER: The Legacy of MATT ‘GUITAR’ MURPHY

Various Artists - Nola Blue Records
Blues, Rhythm 'n' Blues
TRUE BLUES BROTHER: The Legacy of MATT 'GUITAR' MURPHY

Pour célébrer le sixième anniversaire de sa disparition (déjà), son ami Bob Christina (batteur et frère de Fran Christina, dont les baguettes servirent longtemps les Fabulous Thunderbirds) a réuni pas moins de 72 musiciens pour rendre hommage à celui qui incarnait le mari d’Aretha Franklin dans le blockbuster de John Landis en 1980. Dernier album en date de Matt Murphy, le bien intitulé “Last Call” date de 2010, mais à l’heure de sa mort, il avait entamé avec Bob une ultime session, dont il espérait pouvoir tirer douze titres qui lui auraient assuré une sortie honorable. Le destin en ayant décidé autrement, ce recueil ne comprend que trois des douze plages souhaitées (il n’y en eut pas davantage), mais le gratin ici assemblé en propose vingt et une de plus, au fil desquelles nombre de ses amis tels que Billy Boy Arnold, Joe Beard, Doyle Bramhall II, Steve Cropper, Bill Kirchen, Tom Hambridge, Bob Margolin, Tracy Nelson, Jerry Portnoy, Lee Oskar, Kenny “Blues Boss” Wayne, Johnny Nicholas, Chuck Leavell, Ronnie Earl, Ron Leavy, Toni Lynn Washington, Jaimoe, Enrico Crivallero, Brian Templeton, Bruce Bears, Sax Gordon ainsi que le noyau historique de Roomful Of Blues (Al Copley, Duke Robillard et Fran Christina, qui fondèrent la formation en 1967 à Rhode Island), augmenté du saxophoniste Greg Piccolo, reprennent moult pièces ayant émaillé la carrière du cher disparu. Ainsi des “Mother Earth”, “I’m Lost Without You” et “Lonesome” de Peter Chatman (alias Memphis Slim), du “You Never Can Tell” de Chuck Berry, du “I Can’t Quit You Baby” de Willie Dixon (via Otis Rush) ou du “Give Me Time” de Sam Maghett (alias Magic Sam), tous artistes qu’accompagna Matt à ses débuts, ou encore des fameux “Peter Gunn Theme”, “Think” et “Shake A Tailfeather” qui figuraient au répertoire des Blues Brothers. Outre les deux instrumentaux “Matt’s Boogie” et “Matt’s Shuffle” (où ses six cordes témoignent qu’à 88 balais, l’âge n’avait nullement affecté sa dextérité), le héros auquel est dédiée cette collection se distingue sur le “Tired of Sleeping Alone” de Ricky “King” Russell. Son esprit n’en plane pas moins sur l’ensemble de ce double CD, à commencer par ce “Way Down South” (édité en single) qu’il co-signa avec son fils et batteur Floyd, et où intervient son complice au sein du Blues Brothers Band, l’inénarrable ‘Colonel’ Steve Cropper (ainsi qu’un Lee Oskar toujours aussi impérial à l’harmonica), mais aussi sur la version incluse du “Something’s Got A Hold On Me” de Etta James, ainsi que le funky “Suffering Soul” drivé par Ronnie Earl dans la veine de Grant Green (avec la paire Jaimoe – Bob Christina aux fûts). On ne peut non plus passer sous silence la flamboyante version du “Rocket 88” de Jackie Brenston (avec Bill Kirchen et Chuck Leavell, ainsi que les cuivres conjoints de Doug James, Sax Gordon Beadle et Doc Chanonhouse), ni celle (chorale) du “Same Old Blues” de Don Nix, qu’interprètent une Tracy Nelson et un Chuck Leavell à fondre. Invité d’honneur, l’harmonica de Billy Boy Arnold ferme le ban sur deux blues évoquant le temps béni où Matt Murphy accompagnait James Cotton. Non content de s’avérer un tribute chaleureux et représentatif de la bonhomie du personnage, voici sans doute la plus roborative blues, rock & soul revue de l’année. In case of the blues, repeat prescription: give me five, Matt !

Patrick DALLONGEVILLE
Paris-Move, Illico & BluesBoarder, Blues & Co

PARIS-MOVE, May 18th 2024

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