Blues

En écoutant ce dixième album de Travis Haddix on comprend que le bonhomme est non seulement  né en plein dans le blues, en 1938, dans le Mississippi, mais qu’il ne l’a jamais quitté, ne lui a jamais fait d’infidélité. Son toucher de guitare à la B.B. King, dû selon la légende au fait que c’est en écoutant le King à Memphis qu’il se décida à jouer de la guitare, en a fait l’un des maîtres de la six cordes, depuis les Chuck & The Tremblers, son premier groupe, jusqu’à ce début du XXIème siècle.

Les dix titres de l’album reflètent ce parcours, incorporant aussi bien ce toucher de guitare à la King que des groove R&B et un blues plus roots en liaison directe avec le Mississippi de sa naissance. Sur ‘Backward Baby’ la chaleur des notes de la six cordes qui débute le morceau trompera n’importe quel amateur qui en fera l’écoute les yeux fermés: c’est du B.B. King et personne d’autre, pour sûr, vous dira-t-on sans hésiter, tandis que sur ‘Who Could I Be’ le groove et les cuivres vous feraient presque croire que vous venez de vous mettre un hit du regretté Otis Redding.

Pour ma part j’ai eu un coup de cœur immédiat pour ‘What To Do’, un blues dynamique dans lequel Travis a insufflé le grondement féroce d’une basse funky et des cuivres R&B façon James Brown.

L’ensemble de l’album s’écoute avec plaisir et vous pourrez même en garder quelques titres pour vos soirées dansantes entre amis, au clair de lune, près de la piscine, comme ce monstrueux ‘What To Do’,….mais en écoutant l’opus pour la dixième fois, je me dis que finalement j’aurais bien aimé que le Travis en fasse un double, de CD, avec une galette blues pur et dur et une seconde plus funky, et là, oui, l’objet aurait obtenu un ‘Coup de Cœur’ mérité.

Ceci dit, ne passez pas à côté de ce ‘Daylight At Midnight’, car c’est un bien bel album. Vrai de vrai, parole de Frankie Bluesy.