Rock |
Jamais deux sans trois. Si l’EP 7 titres semble décidément son format de croisière, voici donc déjà son troisième en trois ans. Et si l’on commence certes à se familiariser avec son univers aigre-doux, on ne cesse cependant d’être tour à tour ébloui et dérangé par le brio du bonhomme. Car une écriture si finement ciselée ne doit évidemment rien au hasard, et l’apparente fluidité de ces six originaux (plus un de Thibaud Defever, de Presque Oui) ne peut que s’avérer le résultat d’un exigeant processus de création. Toujours entouré du même tandem (Delbi, guitare, percussions, et Maxence Doussot, batterie), Etienne Villeminot (de son réel état civil) explore toujours plus avant ses thèmes de prédilection: la mort (“J’aurais pu être meilleur”), les oxymores de l’amour (“Le corps-cage”) et l’inexorable fuite du temps (“À midi”, “Quoi qu’il advienne”). Pour subtils qu’ils demeurent, les arrangements n’en savent pas moins fourbir quand il le faut ce qu’il sied d’épique ou de dérision. Ainsi du potentiel tube “Le Tango des armes à feu”, entre Gainsbourg et Boris Vian grand teint. Que lui manque-t-il encore pour accéder à une plus large audience? Espérons que notre époque puisse encore mériter pareil talent…