Rock

Vingt sixième album du chanteur-songwriter californien, ce ‘Mesabi’ ne laissera personne indifférent, à l’image de tous les disques enregistrés depuis 1976. Habile synthèse entre la Texas-Country music, le folk et la zik Tex-Mex, les mélodies de ce troubadour contemporain laisseront des marques indélébiles à la surface de votre sensibilité à fleur de peau. Celui dont les chansons ont été reprises par Johnny Cash, Nancy Griffith ou Dave Alvin, entre autres, est parfaitement à sa place lorsqu’il se charge de chanter ses propres compositions, sa voix se prêtant parfaitement à l’exercice. Celui dont les activités et la biographie sont sujettes à l’écriture d’un roman particulièrement mouvementé a en effet plusieurs cordes à son arc. Peintre d’Art populaire, Tom Russell est aussi écrivain, à ses heures. Il a également publié un recueil de textes de chansons, une nouvelle policière en Scandinavie, et un échange épistolaire avec Charles Bukowski.
C’est lui qui a composé les chansons de ce nouvel opus, à l’exception de ‘A Hard Rain’s A Gonna Fall’ signé Bob Dylan et qu’il interprète avec Lucinda Williams et Calexico, une reprise fabuleuse, il faut le souligner d’entrée. C’est le premier des bonus du disque, le second étant la reprise de la bande originale du film ‘The Road To Nowhere’ de Monte Hellman et qu’il composa également.
Une seule des chansons du disque, par contre, est composée conjointement avec quelqu’un d’autre, Augie Meyers en l’occurrence. Il s’agit de ‘And God Created Border Towns’ qui dénonce les meurtres de migrants passant clandestinement la frontière, perpétués par des tireurs américains tandis que cette même frontière laisse étrangement passer les drogues que les narco trafiquants diffusent très généreusement dans le pays. De quoi signer des ballades fabuleuses sur des textes intelligents. Avouez que ce ne m’est pas monnaie si courante.
Le livret qui accompagne la galette vous permettra de lire des textes à l’intelligence rare, d’avoir une petite idée de ce que peint le musicien et vous permettra également de connaître les différents endroits où le disque a été enregistré. Ce sera également pour vous l’occasion de découvrir le nom des nombreux (et talentueux) musiciens qui accompagnent le chanteur dans ses pérégrinations musicales. Certains intitulent cela l’indispensable ou l’essentiel. Pour moi, ce sera tout simplement l’Unique, à se procurer absolument pour la rentrée.
Et puisque c’est la période des bonnes résolutions, n’hésitez plus et aller vous procurer de ‘Mesabi’ qui allie talent, poésie et réflexions pertinentes. Unique, vous disais-je.

 

Avec treize titres et deux bonus, Tom Russell nous propose un excellent album qui non seulement se démarque par la qualité de ses musiques mais aussi par la tenue des paroles des compos signées par cet auteur-compositeur de génie. Artiste peintre talentueux, le lascar semble être touché par la grâce dans tous les domaines artistiques dans lesquels il fait des incursions. A preuve la peinture qui fait office de couv du digipack et les quelques autres glissées ici dans le livret qui vous propose tous les textes de cet auteur malicieux.
Ici, point de furia incontrôlable ou de riffs délurés de grattes en chaleur, on est dans l’émotion pure et la subtilité faite perfection. Trop sage pour certains, l’opus s’impose en toute tranquillité, en toute simplicité, faisant vibrer vos neurones aux rythmes ensorceleurs des instruments invités: trompettes, piano, accordéon, sousaphone, euphonium, saxos, slide guitar… Guitares électriques et acoustiques, claviers, basse et batterie n’en sont que plus présents et plus discrets à la fois, flirtant sans retenue avec ces ‘guests’ tandis que la voix de Tom Russell trace la route, ouvre les portes, pulvérise les frontières et grimpe aux cieux.
Un album que l’on ne rangera pas de si tôt, non seulement pour ses quinze titres mai aussi pour ce visage peint qui vous regarde droit dans les yeux, sur la couv du digipack. Indispensable, tout simplement indispensable.