Naguère considéré comme quasi-canonique, 65 ans est désormais la fleur de l’âge pour un bluesman, fût-il blanc et natif de Washington D.C. comme Tom PRINCIPATO. Depuis son premier album solo en 1984, Tom (qui débuta sous l’égide du regretté Danny Gatton) en a enregistré une bonne vingtaine d’autres, sans compter ses collaborations avec Geoff Muldaur et Jim Thackery, ainsi que son premier band, Powerhouse. Bassiste et contrebassiste, Steve Wolf peut quant à lui se targuer de près de quarante ans de complicité avec Tom Principato. Nos deux compères réalisent quasiment à eux seuls l’essentiel des huit plages de cet album entièrement instrumental. Sporadiquement réhaussée de percus (voire d’une batterie jouée aux balais, sur un titre) et d’un clavier, leur collaboration n’engendre ici nulle lassitude pour autant. Combinant avec efficacité arrangements acoustiques et amplifiés (contrebasse et basse électrifiée pour Steve, ainsi qu’un vaste panel de guitares pour Tom, depuis la flamenco à cordes nylon jusqu’à diverses Fender et Gibson électriques), nos deux lascars délivrent un album aux climats intimistes, tour à tour bluesy, jazzy et latino, sous l’influence patente de Kenny Burrell. Le genre de bande originale qui sierrait parfaitement à ce néo-western qu’évoque la jaquette. Digne d’un bon J.J. Cale, autrement dit: recommandé pour vos dîners aux chandelles, voire la gueule de bois du lendemain!
.
Patrick Dallongeville
Paris-Move, Blues Magazine, Illico & BluesBoarder
.